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Archive pour la catégorie 'McTIERNAN John'

Rollerball (id.) – de John McTiernan – 2002

Posté : 25 novembre, 2022 @ 8:00 dans 2000-2009, ACTION US (1980-…), FANTASTIQUE/SF, McTIERNAN John | Pas de commentaires »

Rollerball

C’est donc pour ce film-là que McTiernan est allé en prison, après avoir fait espionner ses producteurs qu’il soupçonnait de vouloir saborder son rêve : faire de ce remake d’un film de Norman Jewison une sorte de Spartacus moderne… Pour retrouver des traces du chef d’œuvre de kubrick, il faut bien lire entre les lignes. Si la thématique est bien là, le résultat est quand même nettement plus proche d’un direct-to-dvd parfois très anonyme.

La patte du grand cinéaste de Predator, on la devine dans cette manière très personnelle de nous plonger au cœur de l’action la plus violente, pour tout de suite nous en extraire, comme si on y assistait de très loin. Du cinéaste qui a révolutionné le film d’action bourrin, on ne retrouve l’ambition que dans de brefs moments. Un, surtout : une étonnante course-poursuite au milieu du film, longue séquence intégralement filmée en vision nocturne monochrome.

Cette séquence radicale rompt avec le reste du métrage, gâché par un montage hyper syncopé qui semble confirmer que McTiernan a rapidement été dégagé de la post-prod, lui dont les films sont plutôt marqués par un montage au cordeau (et pas à la hache). Cela dit, a-t-il seulement été impliqué dans la pré-production du film ? Aucun autre de ses longs métrages n’est joué par des acteurs si dénués d’intérêt (un transparent Chris Klein dans le rôle principal, un Jean Réno sans surprise dans celui du méchant).

Rollerball pourrait, devrait être une sorte de fable ultra-violente, critique acerbe du capitalisme galopant. Il l’est sur le papier, mais l’absence totale de nuances et la manière dont tout ce qui n’est pas action pure est évacué n’aide pas à se passionner pour ce jeu de balle auquel on ne comprend pas grand-chose et qui n’a pas grand-intérêt, dont on imagine bien ce qu’il aurait pu représenter dans un Spartacus moderne.

Rollerball n’est pas même vraiment satisfaisant en tant que pur film d’action : on sent constamment McTiernan contraint, incapable de livrer le film politique, ou le pur exercice de style, qu’on aurait pu espérer.

Nomads (id.) – de John McTiernan – 1985

Posté : 16 décembre, 2020 @ 8:00 dans 1980-1989, FANTASTIQUE/SF, McTIERNAN John | Pas de commentaires »

Nomads

Premier long métrage pour John McTiernan. Et s’il n’est pas encore le cinéaste qui dynamitera le film de genre (ce qu’il sera dès sa deuxième mise en scène, Predator), il apparaît déjà comme un réalisateur excitant et très original. Pour ce coup d’essai, c’est lui-même qui signe le scénario de ce thriller fantastique angoissant et paranoïaque, que n’aurait pas renié John Carpenter.

Pierce Brosnan, alors dans sa période Remington Steele (il retrouvera McTiernan pendant sa période de gloire 007 pour le remake de Thomas Crown), incarne un anthropologue français, dont le français est assez incompréhensible pour un Français (on lui pardonne, en vrai il est Gallois). On le découvre dès la première scène en sang, comme fou… et rendant l’âme après avoir blessé une infirmière

Curieuse introduction, qui nous mène à un film de possession, où l’infirmière se retrouve comme habitée par le défunt, dont elle revit les derniers mois : son arrivée en Californie avec sa femme, les événements étranges qui se sont produits autour de leur maison, la rencontre avec une bande inquiétante, nomades, d’hommes et de femmes qui semblent ne jamais dormir, apparaissent sans raison, et n’impriment pas leur image sur les photos

C’est à la fois confus et banal. Mais McTiernn est un cinéaste avant d’être un scénariste. C’est là qu’est sa force, déjà : dans sa capacité à dynamiser ses images, à construire des cadres qui créent l’angoisse. McTiernan est un cinéaste cinéphile, qui connaît bien son Hitchcock. Il ne cesse ainsi d’isoler le personnage de Brosnan en créant des cadres dans le cadre, par des embrasures de portes, des pans de murs… Des lignes verticales omniprésentes qui réduisent de plus en plus l’espace du personnage, jusqu’à l’étouffement.

McTiernan n’atteint pas encore l’épure de ses chefs d’œuvre, mais il a le sens de l’image et de l’efficacité absolue. La première moitié, surtout, est remarquable de tension. La deuxième partie reste prenante, même si McTiernan lorgne plus ouvertement du côté de Carpenter, dans un esprit paranoïaque qui lui sied moins qu’au futur réalisateur de Prince des Ténèbres, film auquel on pense immanquablement.

Beau coup d’essai, plein de promesses, qui tapa d’ailleurs dans l’œil d’un certain Arnold Schwarzenegger, qui ne tardera pas à lui confier les rênes de ce qui sera leur chef d’œuvre, à tous les deux, une traumatisante traque dans la jungle.

Last Action Hero (id.) – de John McTiernan – 1993

Posté : 15 mai, 2017 @ 8:00 dans 1990-1999, ACTION US (1980-…), McTIERNAN John | Pas de commentaires »

Last Action Hero

Face à Arnold Schwarzenegger (le vrai), Jack Slater (le personnage qu’il interprète) lance un définitif : « I don’t really like you. You brought me nothing but pain. » Une réplique qui donne un ton inattendu à cette rencontre entre deux Schwarzy, un petit trouble même, qui résume bien ce film ambitieux, variation musclée sur le thème de Sherlock Junior ou La Rose pourpre du Caire, à la fois pur divertissement et belle réflexion sur le cinéma en général, et sur le film d’action en particulier.

Last Action Hero n’est pas un film parfait : la partie se déroulant dans le monde de fiction est trop longue, et a tendance à diluer le propos et à résumer le film à ce dont il se moque gentiment, un pur pop-corn movie décérébré aux rebondissements improbables. Cette première partie ne manque pas de piquant cela dit : on y croise Anthony Quinn dans l’un de ses derniers rôles, mais aussi la Catherine Trammel de Basic Instinct ou le T1000 de Terminator 2, clin d’œil au précédent film d’Arnold Schwarzenegger, qu’une affiche dans un vidéo club de ce monde parallèle attribue à Stallone. « It’s his best performance ever », s’enthousiasme même Slater/Schwarzy.

McTiernan va loin dans la dérision, multipliant volontairement les incohérences, les facilités scénaristiques, ou l’humour pas toujours fin (l’enterrement explosif de monsieur pet), ou imaginant de réjouissantes parodies (Schwarzie en Hamlet). Il y met en scène un personnage de cartoon, et même un hologramme de Bogart, annonçant ainsi avec vingt ans d’avance le retour discutable de comédiens morts au cinéma (Peter Cushing dans Rogue One).

S’il y a une chose qui frappe dans cette première partie, c’est d’ailleurs cette clairvoyance dont fait preuve John McTiernan. Immense réalisateur du cinéma d’action (Predator et Une Journée en enfer restent des sommets), il annonce dès le titre de son film la décadence du genre, avec la systématisation des suites comme une manière obligée de tirer profit ad nauseum d’une recette qui fait recette. Critique à peine voilée, que l’évolution du genre rend particulièrement parlante aujourd’hui.

Mais c’est bien quand le personnage de fiction et le jeune spectateur qui l’accompagne arrivent dans le monde réel que le film prend toute sa dimension. Un peu trop tard sans doute : le décalage de la première partie était sympathique ; mais c’est bien le contraste entre la fiction et la réalité, et la prise de conscience d’un personnage sans libre-arbitre qui passionnent.

Schwarzenegger, véritable animal de cinéma bigger than life, a rarement été aussi intense que dans cette prise de conscience, action hero découvrant sa fragilité d’être humain, et réalisant l’imagination macabre des scénaristes qui ont pavé son « existence » de tragédies. Présenté comme l’un des blockbusters d’été lors de sa sortie en 1993, Last Action Hero a sans grande surprise été un échec public. Il reste aujourd’hui une étape importante du cinéma d’action, et l’un des meilleurs films de sa star.

A la poursuite d’Octobre Rouge (The Hunt for Red October) – de John McTiernan – 1990

Posté : 29 janvier, 2014 @ 8:46 dans 1990-1999, McTIERNAN John | Pas de commentaires »

A la poursuite d'Octobre Rouge

Près de vingt-cinq ans après, Red October reste la référence absolue du film de sous-marin. D’autres s’y sont attelés, avant ou après, mais jamais avec autant de réussite que John McTiernan. Il faut dire que le cinéaste n’a pas son pareil pour filmer ses personnages plongés dans des décors inamicaux. Il l’a prouvé avec ses deux chefs d’œuvre précédent, Predator et Die Hard, où la jungle, puis la tour pleine de terroristes, étaient des personnages aussi importants que ses héros.

Cette fois, il s’agit non seulement de sous-marins, mais de l’immensité de l’océan dans lequel ils sont plongés, qui dominent le film. Ce contexte se limite pourtant la plupart du temps à des décors abscons, faits d’écrans lumineux et de tuyaux, de lumières intermittentes et de sons sourds. Mais McTiernan sait parfaitement faire ressentir le poids oppressant de cette immensité, et partager la sensation de claustrophobie.

Un sous-marin ressemble à un véritable cauchemar de cinéma : un espace intérieur pour le moins exigu, aucune ouverture vers l’extérieur, pas de moyen de communiquer avec l’autre… Pourtant, McT signe un grand film de poursuite, où les voitures sont remplacées par ces immenses machines qui ne vrombissent pas, ne dérapent pas, ne sautent pas… Bref, un gros truc anti-spectaculaire au possible.

Sauf que devant la caméra de McT, les sous-marins slaloment, font des tête-à-queue, et finissent même par sauter hors de l’eau… Toujours avec un sens du réalisme irréprochable, le cinéaste signe un authentique film d’action, formidablement tendu, qui fait de l’éternelle opposition entre les USA et l’URSS le moteur idéal du drame, qui prend ici une forme presque abstraite à travers les obscures manœuvres des capitaines de sous-marin.

Un an après la chute du mur de Berlin, un an avant la fin de l’URSS, la notion de guerre froide n’avait plus vraiment de sens, contrairement au roman de Tom Clancy dont le film est tiré, écrit quelques années plus tôt. Mais le scénario balaye ce « hic » d’un revers de main, ou plutôt d’une phrase laconique en guise d’introduction : l’histoire se déroule donc dans le passé, en 1984.

Mais qu’importe : le film raconte surtout la rencontre de deux hommes qui n’ont rien en commun, et aucune raison de se rencontrer. Pourtant, cet officier russe, vieillissant et couvert de médailles, trouvera en ce jeune analyste de la CIA, gratte-papier habitué au confort de son bureau, un alter ego inattendu, avec lequel il entamera une sorte de dialogue muet.

Dans le rôle du Russe, Sean Connery est magistral. Avant Harrison Ford, Ben Affleck et Chris Pine, c’est Alec Baldwin qui crée le personnage de Jack Ryan. Clairement moins talentueux que Connery, Baldwin n’en apporte pas moins quelque chose de vraiment passionnant à son personnage. Son manque d’envergure est paradoxalement un atout, et souligne le fait que ce type n’est pas à sa place…

Petite curiosité : Kevin Costner était le premier choix du producteur Mace Neufield, mais l’acteur a décliné l’offre, préférant se concentrer sur un projet de western qui lui tenait à cœur… Près de 25 ans plus tard, sa route croisera enfin celle de Jack Ryan : pas dans le rôle titre, mais dans celui du mentor du personnage, dans le reboot réalisé par Kenneth Branagh.

• A l’occasion de la sortie en salles de The Ryan Initiative, Paramount vient d’éditer un coffret, DVD ou blue ray, regroupant les quatre premiers films consacrés à Jack Ryan (A la poursuite d’Octobre rouge, Jeux de guerre, Danger immédiat et La Somme de toutes les peurs), avec des interviews d’époque plutôt intéressantes, consacrées à la gestation des films.

Predator (id.) – de John McTiernan – 1987

Posté : 23 janvier, 2014 @ 5:08 dans 1980-1989, FANTASTIQUE/SF, McTIERNAN John | Pas de commentaires »

Predator

Plus de 25 ans après sa sortie, ce premier grand film signé McTiernan garde la même force viscérale. Predator, film bourrin devenu film culte grâce à la vidéo, reste comme l’un des meilleurs films hollywoodiens de la décennie.

Film de mecs, assez typique de la production des années 80, le film sort très nettement du lot grâce à son cinéaste, qui utilise les ficelles du film d’action de l’époque (grosso modo celles qui avaient fait le succès populaire d’un Rambo 2 ou d’un Commando), et réussit le tour de force de signer un pur plaisir de cinéphage, aussi bien qu’un vrai film d’auteur, parsemé de plans extraordinaires.

Quelques exemples : une caméra incroyablement fluide qui commence sur un plan américain des mercenaires pour s’ouvrir sur le camp à attaquer ; un gros plan sur le regard de Schwarzenegger qui réalise soudain que l’ennemi est derrière lui…

Remake très officieux du classique de Raoul Walsh, Aventures en Birmanie, le film en reprend la trame, et l’évolution dramatique, en y faisant entrer le fantastique avec une vraie subtilité et une efficacité imparable. Du film de guerre des années 40, McTiernan garde surtout le décor et la manière dont la jungle est associée au danger, au mystère et à la menace.

La végétation a-t-elle déjà été filmée de cette manière ? Non, sans doute. D’un décor qu’on imagine au fond pas si impressionnant, McTiernan tire le meilleur, intégrant systématiquement ses acteurs dans la forêt. Derrière un rideau de verdure, ou devant un arrière-plan qui dévore l’image. Pour le réalisateur, le décor est le personnage principal de son film, comme la tour Nakatomi le sera pour son film suivant, Piège de cristal, autre chef d’œuvre suivant le même schéma.

Mais pour faire exister son histoire, encore fallait-il des personnages qui tiennent la route. Là encore, le film est une réussite totale. De comédiens de secondes zones, McTiernan fait de véritables icônes. Sonny Landham, Bill Duke, Jesse Ventura… ont une présence incroyable.

Quant à Arnold Schwarzenegger, ce n’est rien de dire qu’il touche ici au mythe. A l’époque, il avait déjà deux Conan (le Barbare et Le Destructeur) et un Terminator à son actif. Mais c’est bien grâce à ce film-ci qu’il entre pour toujours dans la légende. On a beaucoup dit que McTiernan avait filmé la jungle comme personne avant lui. On a par contre beaucoup moins souligné qu’il avait filmé Arnold comme aucun autre cinéaste ni avant, ni après lui. Jamais le physique extraordinaire de l’ancien culturiste n’a été utilisé aussi intelligemment que dans ce film. Jamais son incroyable charisme de héros de BD n’a été aussi primordial que dans ce chef d’œuvre.

Une journée en enfer (Die Hard : with a vengeance) – de John McTiernan – 1995

Posté : 29 mars, 2013 @ 11:19 dans 1990-1999, McTIERNAN John | Pas de commentaires »

Une journée en enfer (Die Hard : with a vengeance) – de John McTiernan – 1995 dans 1990-1999 une-journee-en-enfer

Près de vingt ans après, c’est étonnant de voir à quel point Die Hard 3 a influencé le cinéma d’action de ces dernières années : ce style syncopé, caméra à l’épaule, que McTiernan assumait ici avec un sens du rythme et de l’espace qui l’a toujours caractérisé, est même devenu la norme en matière d’action à Hollywood. Pas souvent à bon escient, d’ailleurs : parce que ce choix de mise en scène a un sens ici, soulignant l’état déplorable d’un John McClane qui doit faire avec un terrible gueule de bois.

Sans rien perdre de ses qualités de narrateur et de cinéaste d’action, McTiernan se réinvente totalement, comme il réinvente la saga qu’il a initiée en en gardant l’esprit. Contrairement au (très réussi) Die Hard 2, lui ne se contente pas de creuser le sillon qu’il avait lui-même tracé avec le premier Die Hard.

Mais son John McClane, avec quelques années de plus, n’est plus tout à fait le jeune inspecteur plein de fougue qu’il était. La vie l’a marqué, Holly l’a quitté, et l’alcoolisme le guette. Quand on le retrouve, au petit matin, il sort visiblement d’une beuverie solitaire et pathétique dont il semble coutumier, avec une migraine qu’il va trimballer tout au long de cette satanée journée.

Pourtant, la construction du film ressemble étrangement à celle de Piège de cristal, avec même un nouveau Gruber en méchant (Simon, le frère, joué par Jeremy Irons). A une différence près : l’immeuble Nakatomi a laissé la place à New York. Mais dans la tour comme dans la métropole, McClane arpente les moindres recoins de son terrain de jeu : les grandes artères, les sous-sols, les tuyauteries, les ascenseurs…

McClane, et McTiernan, utilisent toutes les possibilités de leurs décors, comme le cinéaste l’avait fait avec Predator, Piège de Cristal, ou tous ses grands films.

C’est fun et impressionnant. Mais c’est surtout un petit chef d’œuvre d’invention et de rythme, les nombreux rebondissements et déplacements se fondant dans un unique mouvement. Du moins jusqu’à une dizaine de minutes de la fin. Car la conclusion semble tirée d’un autre film : un peu bâclée, éclairée différemment, presque improvisée.

Die Hard 3, en tout cas, rappelle à quel point cette franchise a marqué et révolutionné le genre (jusqu’à récemment en tout cas).

• Voir aussi Piège de cristal, 58 minutes pour vivreDie Hard 4 : Retour en enfer et Die Hard : belle journée pour mourir.

Piège de Cristal (Die Hard) – de John McTiernan – 1988

Posté : 27 mars, 2013 @ 4:03 dans 1980-1989, McTIERNAN John | Pas de commentaires »

Piège de Cristal (Die Hard) – de John McTiernan – 1988 dans 1980-1989 piege-de-cristal

Après la catastrophe de l’épisode 5, il était urgent de replonger dans les origines de la saga Die Hard. Et avec ce retour aux sources, il m’a fallu très exactement 34 secondes pour me réconcilier avec John McClane, et pour oublier l’aberration qu’a signée John Moore.

C’était donc il y a vingt-cinq ans. Bruce Willis avait des cheveux, était une vedette de la télévision, et le grand John McTiernan ne voyait pas en lui un superhéros, mais un type normal incapable de régler ses problèmes personnels intelligemment, et amené malgré lui à affronter des terroristes.

McClane n’est pas un surhomme, et échangerait volontiers sa place avec quelqu’un d’autre. Mais c’est un flic qui déteste perdre, et que l’imminence de la mort a tendance à stimuler. Un type loin d’être un intellectuel, mais qui a une intelligence hors normes pour décrypter les situations et l’espace, intelligence qui fait qu’il est si difficile à tuer (c’est le titre).

Cette intelligence, c’est aussi celle du cinéaste John McTiernan qui, avec son précédent film (Predator, déjà un chef d’œuvre), avait fait preuve d’un talent rare pour utiliser ses décors, y faire planer un danger omniprésent, et rendre constamment claire et précise une action loin d’être statique, le tout avec une mise en scène d’une fluidité, d’une élégance et d’une efficacité exemplaires.

Avec Piège de Cristal, McTiernan signe une sorte de double inversé de Predator. Ce n’est plus un commando de gentils contre un méchant monstre, mais un gentil flic contre un commando de méchants. Et la jungle a laissé la place à un décor plus urbain : une tour de Los Angeles encore à moitié en travaux, dont les occupants sont pris en otage par des terroristes. Mais les deux films ont les mêmes qualités, et figurent parmi les meilleurs films d’action de la décennie grâce à la mise en scène de McTiernan.

Vingt-cinq ans après, non seulement le film n’a pas pris une ride, non seulement il supporte largement un énième visionnage (je n’ai pas compté, mais il y en a eu beaucoup), mais il reste un modèle indépassé du genre, et il se révèle même supérieur au souvenir qu’on en a. Le méchant, par exemple, n’a rien de caricatural, contrairement à ce qu’il me semblait. Loin des cabotinages de Robin des Bois prince des voleurs, où il sera également le grand méchant, Alan Rickman est formidable en esthète du crime.

L’un des sommets du genre, sûr, gorgé de répliques cultes (« Nine million terrorists in the world and I gotta kill one with feet smaller than my sister »), avec un Bruce Willis incarnation idéale du héros d’action. Gloire à lui, gloire à John McTiernan, et honte à John Moore.

• Voir aussi 58 minutes pour vivre, Une journée en enfer, Die Hard 4 : Retour en enfer et Die Hard : belle journée pour mourir.

 

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