Vice-versa (Inside Out) – de Pete Docter – 2015
La joie, la tristesse, la peur, la colère et le dégoût ne sont pas de simples sentiments abstraits : ce sont des petits personnages présents dans la tête de chacun d’entre nous, et qui font leur possible pour tirer le meilleur de nous… C’est le parti-pris original et culotté du nouveau Pixar-Disney, parti-pris qui confirme l’ambition et le talent de ses créateurs.
La rupture assez radicale avec les grands classiques Disney d’autrefois, aussi, qui faisaient de l’enfance la valeur refuge, et de Peter Pan le symbole le plus fort du géant de l’animation. En faisant de leur personnage principal une fillette en pleine crise d’adolescence, les auteurs de Vice-versa abordent un sujet fort : la fin de l’enfance, et la disparition de l’insouciance et d’une certaine innocence.
Les plus jeunes des spectateurs retiendront surtout l’humour décapant et les péripéties pleine de suspenses des « héros », dans la tête de cette néo-ado. Dans sa forme d’ailleurs, ce dessin animé n’a rien de révolutionnaire, reprenant une imagerie et des ressors très classiques dans l’animation : des personnages amusants au premier degré, et un mélange d’humour et d’émotion très primaire. Rien de bien original sur ce point, donc…
Mais sur le fond, il se révèle d’une intelligence assez impressionnante, rendant palpables et déchirants les tourments enfantins les plus classiques, le poids des premiers traumatismes de la vie. Ce moment, en gros, où la tristesse devient un élément aussi important à la construction d’une personne que la joie… C’est tout le sujet du film. Et les parents que nous sommes auront bien une fois ou deux le cœur serré en découvrant la pureté de l’enfance se frotter devant nos yeux aux réalités de la vie.