Astérix et Obélix : l’empire du milieu – de Guillaume Canet – 2023
Pierre Richard, alias le druide Panoramix, qui s’enfonce dans des sables mouvants devant Obélix (jadis interprété par son compère de La Chèvre Depardieu). « C’est oui ou bien c’est non ? » interroge Falbala, reprenant le titre d’une chanson de son interprète Angèle. Un super-guerrier romain joué par Zlatan Ibrahimovic qui sort du champ de bataille sur blessure et demande son remplacement… Il est comme ça, le Astérix de Guillaume Canet : ultraréférencé, parsemé d’une infinité de clins d’œil à la culture populaire sous toutes ses formes.
Le casting lui-même est à l’avenant, offrant des apparitions à Macfly et Carlito, Orelsan ou Bigflo et Oli, pour ne citer qu’eux. Apparitions franchement inconsistantes, comme si l’unique ambition de Canet était d’accumuler les références. C’est un peu léger comme ligne de conduite, surtout que 80 % des blagues tombent à plat, et qu’on ne peut pas compter sur un quelconque suspense pour assurer l’intérêt : c’est Astérix, et même si le film est basé sur un scénario original, l’univers est ultrabalisé.
On sent bien que Canet rêve de réaliser « son » Mission Cléopâtre. Mais il n’est pas Chabat. Et si sa mise en scène est propre, efficace et même assez généreuse, son sens de la comédie pure reste à prouver. Surtout, il manque d’un univers comique marqué. Là où l’ex-Nul marquait de son empreinte son adaptation pour signer un film personnel, lui se contente d’enchaîner jeux de mots, effets spéciaux et guests. La seule fois où on reconnaît un peu la patte de Canet, c’est dans les toutes dernières secondes, lorsque les deux amis de toujours se retrouvent enfin après avoir passé deux heures à se faire la gueule.
Canet lui-même est pas mal en Astérix. Mais il laisse clairement la vedette à Jonathan Cohen, qui fait efficacement du Jonathan Cohen en faux gaulois fort en gueule, et à son complice Gilles Lellouche, digne successeur de Depardieu en Obélix. Il est celui qui tire le mieux son épingle du jeu, avec Vincent Cassel, qui s’amuse autant qu’il nous amuse en Jules César, orgueilleux et fou d’amour pour la belle Cléopâtre (Marion Cotillard, qui en fait beaucoup).