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Archive pour la catégorie 'DUPIEUX Quentin'

Au poste ! – de Quentin Dupieux – 2018

Posté : 12 septembre, 2022 @ 8:00 dans 2010-2019, DUPIEUX Quentin | Pas de commentaires »

Au poste

Séduit et intrigué, plus que réellement convaincu par Incroyable mais vrai… Une deuxième plongée dans l’univers de Dupieux s’imposait rapidement. Verdict : séduit et intrigué, plus que réellement convaincu.

Cette fois encore, le marketing autour du film est imparable, avec son affiche qui évoque très ouvertement les polars de Belmondo des années 70, du genre Peur sur la ville. Pourtant, le dispositif choisi par Dupieux évoque moins le Bebel flamboyant qu’un autre classique un rien plus tardif : Garde à vue, avec son face-à-face entre un flic et un suspect dans un commissariat quasi-désert.

Mais on est bien chez Dupieux, et clairement pas chez Claude Miller. Dans Au poste !, le face-à-face relève également du plaisir de l’acteur, mais bien d’avantage du côté de l’absurde et du non-sens. Voire même du surréalisme, jusqu’à un rebondissement final en forme de mise en abîme pour le moins audacieuse… qui laisse pour le moins dubitatif.

Dans ce huis-clos étonnant, le suspect joué par Grégoire Ludvig (l’un des membres du Palmashow) est interrogé par le commissaire Benoît Poelvoorde. Et dans le rôle de Guy Marchand… pardon, du flic chargé de surveiller le suspect, Marc Fraize, extraordinairement lunaire et décalé. Devant la caméra de Dupieux, tous les flics ont une curieuse particularité physique. Benoît Poelvoorde a un trou dans la poitrine qui laisse échapper la fumée de sa cigarette. Marc Fraize a un œil comme gommé de son visage. Même Philippe Duquesne a une jambe engoncée dans un appareillage volumineux.

C’est très drôle, et c’est surtout du décalage que vient l’humour. L’absurdité de l’interrogatoire, la rencontre hallucinante entre Poelvoorde et son fils joué par Orelsan, jeune homme dépressif qui lance à son père : « La semaine dernière j’ai voulu me suicider, mais j’ai regardé la télé à la place. » Formidable utilisation des flash-backs aussi : des souvenirs dans lesquels les personnages du présent s’incrustent et interagissent. Séduisant, et intriguant. Une troisième plongée dans l’univers Dupieux s’impose…

Incroyable mais vrai – de Quentin Dupieux – 2022

Posté : 24 août, 2022 @ 8:00 dans 2020-2029, DUPIEUX Quentin, FANTASTIQUE/SF | Pas de commentaires »

Incroyable mais vrai

Il était grand temps que je plonge dans l’univers de Quentin Dupieux, à côté duquel j’étais jusqu’à présent totalement passé. Incroyable mais vrai, c’est en premier lieu un grand succès marketing. Parce que la bande annonce (omniprésente au moment de la sortie) intrigue et enthousiasme à la fois. On pressent qu’il y a là une authentique gourmandise de cinéma : à la fois dans la volonté de surprendre et dans le plaisir du jeu d’acteurs.

Ce qui frappe en premier dans le film de Dupieux, c’est décalage discret mais constant entre la modernité et un côté ouvertement rétro. Incroyable mais vrai a ainsi une esthétique très années 80 au premier coup d’œil. Mais il est question de nouvelles technologies très avancées, flirtant même avec la science-fiction. L’histoire se passe de nos jours, mais les détails semblent sortir d’un passé relativement proche, celui de la jeunesse des personnages peut-être. Chabat joue à un jeu vidéo première génération sur un écran d’ordinateur bien d’aujourd’hui… Petit décalage qui crée mine de rien une atmosphère un peu irréelle.

La narration se joue ouvertement de la temporalité. C’est même le sujet principal du film, à de multiples échelles. Difficile d’ailleurs d’en dire trop sans déflorer les surprises du film. Disons simplement que l’histoire, absurde et énorme, repose sur deux couples, deux secrets improbables, et deux manières d’évoquer la vanité et le mythe de la jeunesse éternelle.

Par l’absurde, par le fantastique, et grâce à des acteurs formidables (Alain Chabat, Léa Drucker, Benoît Magimel, Anaïs Demoustier), Dupieux évoque une humanité qui fait face comme elle le peut au poids du temps qui passe, au regard des autres. Il souligne aussi l’absurdité de la modernité à tout prix, que Dupieux oppose in fine à un retour à la nature tendre et émouvant, mais pas non plus débordant d’enthousiasme. C’est tantôt drôle, tantôt touchant, tantôt lourdingue. Toujours étonnant en tout cas, et franchement séduisant.

 

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