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Archive pour la catégorie 'VORHAUS Bernard'

Ouragan sur la Louisiane / La Fille du pêché (Lady from Louisiana) – de Bernard Vorhaus – 1941

Posté : 8 février, 2020 @ 8:00 dans 1940-1949, VORHAUS Bernard, WAYNE John, WESTERNS | Pas de commentaires »

Ouragan sur la Louisiane

Un jeune avocat devient procureur de la Louisiane pour débarrasser la ville de ses vices, symbolisés par la Loterie, véritable institution qui finance de bonnes œuvres, mais cache une corruption qui gangrène la ville.

La rombière qui a fait venir cet avocat incorruptible l’avait prévenu : la Louisiane, c’est une nouvelle version de Sodome et Gomorre, qui finira par essuyer la colère de Dieu. Pas manqué : c’est un véritable déluge qui épurera la ville, comme L’Incendie de Chicago dans le film du même nom, qui inspire visiblement Lady from Louisiana.

Vorhaus n’a pas tout à fait les même moyens dans cette production Republic Pictures. Mais à part quelques transparences pas terribles, il se tire formidablement bien d’un budget confortable pour la Republic, mais loin d’une superproduction. La scène du déluge utilise ainsi très bien les gros plans, les détails, l’obscurité et le montage. L’effet est assez saisissant.

C’est peut-être dans la première partie que le talent de Vorhaus est le plus évident. Une première partie où le ton est à la comédie, et à la légèreté. Sourires et bienveillances sont partout, en particulier dans une séquence de Mardi Gras assez formidable, digne des grands maîtres hollywoodiens. Cadrage, mouvement de caméra, rythme, manière d’intégrer les personnages dans un décor plein de vie… C’est sans doute la plus belle scène du film.

John Wayne, encore tout jeunot, est impeccable bien sûr. Le film s’ouvre sur lui, qui embrasse longuement Ona Munson (imposée par son compagnon de producteur, mais très bien), avant de lui demander son nom, un large sourire aux lèvres, sourire qu’il ne quittera qu’après le premier meurtre…

La suite oscille entre comédie et drame, avec une bonne dose de suspense. Il y a bien des maladresses, des grosses ficelles. Mais il y a aussi des moments réjouissants, comme ce braquage assuré par John Wayne et la fameuse rombière, jouée par Helen Westley.

Ce « southern », bancal et réjouissant à la fois, est une bien chouette curiosité.

L’incroyable Monsieur X (The Amazing Mr. X / The Spiritualist) – de Bernard Vorhaus – 1948

Posté : 20 mars, 2015 @ 1:50 dans * Films noirs (1935-1959), 1940-1949, VORHAUS Bernard | Pas de commentaires »

L'incroyable Monsieur X

John Alton est grand. Directeur de la photo de Mann pour ses meilleurs films noirs (Marché de brutes, La Brigade du suicide), Alton a aussi travaillé avec des cinéastes nettement moins réputés, et pour des films nettement moins mémorables, mais toujours en apportant ce petit quelque chose en plus, faisant naître le mystère ou l’angoisse de ses images jouant souvent sur le contraste entre l’ombre et la lumière.

C’est particulièrement flagrant avec cette petite production dont le scénario, tiré par les cheveux, louche un peu trop ostensiblement vers le mystère à la Rebecca, avec des dialogues qui pèsent comme de la pierre. Bernard Vorhaus n’est pas un grand formaliste. Mais ici, sa mise en scène semble se mettre au service des images d’Alton. Visuellement très réussi, et ambitieux, le film joue constamment sur l’obscurité, et sur la lumière qui en sort, créant un sentiment de mystère et d’angoisse assez fascinant.

Là où le film est le plus convainquant, c’est justement dans sa manière de jouer sur la frontière entre l’ombre et la lumière, avec les frontières du fantastique et de l’illusion, par les trucages du faux médium, les étranges apparitions nocturnes dont est victime Christine, la veuve qui pleure un mari disparu tragiquement, ou encore les manipulations amusées du détective privé qui lui vient en aide, ancien magicien.

Hélas, la supercherie au coeur de l’intrigue est dévoilée trop rapidement : l’aura de mystère qui entourait la première partie disparaît alors, au profit d’un thriller un peu plus convenu, qui laisse la part belle aux comédiens. Pas des grandes stars, mais des vedettes de séries B, pour une interprétation irréprochable. Le plus marquant : le séducteur Turhan Bey, sorte d’ersatz du jeune Orson Welles. Angoissant, inquiétant. Une réussite.

So young, so bad (id.) – de Bernard Vorhaus (et Edgar G. Ulmer) – 1950

Posté : 20 janvier, 2012 @ 10:37 dans 1950-1959, ULMER Edgar G., VORHAUS Bernard | Pas de commentaires »

So young so bad

Edgar Ulmer a tourné quelques scènes de ce film signé Bernard Vorhaus, solide artisan qui a consacré sa carrière (brisée par le MacCarthysme) à la série B, voire Z. Difficile de déterminer ce que l’on doit à l’un et à l’autre, mais le résultat est une production certes fauchée et imparfaite, mais qui dégage une force inattendue pour l’époque, malgré des personnages parfois stéréotypés.

Encore auréolé de son rôle inoubliable dans Casablanca, Paul Henreid interprète ainsi un psychiatre idéaliste qui arrive dans un établissement fermé pour jeune femme difficile, et entreprend de régler les problèmes de chacune d’entre elles, l’une après l’autre. Il se heurte à des supérieurs qui gèrent l’établissement avec le seul souci de rentabilité, traitant les patientes avec brutalité et n’hésitant pas à les battre et à les humilier.

C’est un peu Le Cercle des poètes disparus avant l’heure, mais le film ne fait pas dans la dentelle : le psychiatre est très gentil, la doctoresse qui tombe sous son charme est très jolie, le chef d’établissement est très fourbe (jusqu’à l’extrême dans une séquence de procès tellement caricaturale qu’elle en devient pénible), et l’infirmière en chef est une matrone sadique qu’on croirait sortie d’un camp de concentration nazie…

Malgré ces personnages sans grand relief, le film est une vraie réussite, et va au fond de son sujet : condamner les conditions qui règnent dans ce type d’institution. Le film est ainsi émaillé de moments particulièrement durs et cruels : des séquences d’humiliation (hallucinante scène de punition à grand renfort de jets d’eau qui manquent de tuer l’une des patientes), qui conduisent parfois à la tragédie. Les personnages de jeunes femmes, jamais loin de la caricature elles non plus, mais curieusement très émouvantes.

C’est visiblement elles qui inspirent le plus les réalisateurs : leurs lourds passés dévoilés par bribes, leurs dépendances, leurs peurs, leurs colères sont au cœur du film. Les non-dits, aussi, comme ce lesbianisme qui tait son nom mais qui n’en est pas moins flagrant entre deux des patientes, ou l’attirance trouble entre une jolie jeune femme sans doute pas majeure et le psychiatre. Le film, allez savoir comment, a franchi le barrage de la censure en abordant tous ces thèmes, en montrant des scènes particulièrement osées, notamment un suicide d’une cruauté extrême.

Dur, troublant, le film devient aussi terriblement émouvant lorsque l’une des jeunes femmes laisse soudain tomber son masque de colère en prenant dans ses bras ce bébé dont elle ne voulait pas, l’accusant jusqu’à présent de tous ses problèmes… Malgré tous ses défauts (et ils sont nombreux), So young, so bad est un film passionnant et d’une puissance indéniable.

 

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