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Archive pour la catégorie 'FRANKENHEIMER John'

Le Temps du châtiment (The Young Savages) – de John Frankenheimer – 1961

Posté : 25 mars, 2023 @ 8:00 dans * Polars US (1960-1979), 1960-1969, FRANKENHEIMER John, LANCASTER Burt | Pas de commentaires »

Le Temps du châtiment

Deuxième long métrage pour Frankenheimer, et première collaboration avec Burt Lancaster, qu’il retrouvera à plusieurs reprises (toutes marquantes) tout au long de cette glorieuse décennies 1960. Dès Le Temps du châtiment, la vision sombre du cinéaste est flagrante, cette manière si personnelle d’appréhender frontalement les problèmes sociaux les plus complexes et les plus brûlants, par le prisme du film de genre.

Le film commence en quelque sorte là où se termine West Side Story, dans un quartier de New York en plein chantier de rénovation, où se déchirent blousons noirs et Porto-Ricains. Que le film de Robert Wise soit sorti cette même année 1961 ne peut pas être un hasard, tant la première séquence du film de Frankenheimer semble familière, dans l’esprit si ce n’est dans le ton.

Cette première séquence, servant de générique, est particulièrement forte : Frankenheimer y filme la marche décidée, au pas cadencé que rien ne semble pouvoir arrêter, de trois gamins aux blousons de cuir. Une musique entêtante, inquiétante, des gros plans et un montage au cordeau… On le sent : la mort est au bout de cette séquence, qui s’achève effectivement avec un jeune homme sur le sol, mort poignardé.

Lancaster ne tarde pas à entrer en scène, assistant du procureur chargé de faire condamner les trois jeunes à la chaise électrique, lors d’un procès qui pourrait bien ouvrir les portes de la politique à son patron. Lancaster, impérial, minéral, formidable dans le rôle de cet homme qui a eu la même jeunesse que ceux qu’il doit faire condamner, mais qui lui s’en est sorti. Ce serait déjà un cas de conscience pour l’ancien loubard. C’est pire : l’un des accusés est le fils de celle qu’il a bien failli épouser des années plus tôt (Shelley Winters, toujours parfaite).

Le film, sans dévoiler la fin, ne plonge pas totalement dans la noirceur absolue, s’autorisant quelques ressors dramatiques qui paraissent un peu factice. Mais à la marge, seulement. Au fond, c’est surtout la complexité des situations qui frappe, la manière dont Frankenheimer évite soigneusement tout angélisme, et tout jugement facile. Il nous plonge au contraire dans le difficile cheminement de son héros, à la recherche de la vérité, mais tiraillé entre deux mauvaises directions, entre la certitude d’être accusé au choix de racisme ou de clientélisme.

Par cette complexité, par ses scènes de rue criantes de vérité (plus que par sa dernière partie durant le procès), Le Temps du Châtiment annonce avec fracas les réussites majeures de Frankenheimer, cinéaste dont la redécouverte est décidément pleine de belles et puissantes surprises.

Dead Bang (id.) – de John Franhenheimer – 1989

Posté : 20 septembre, 2022 @ 8:00 dans * Thrillers US (1980-…), 1980-1989, FRANKENHEIMER John | Pas de commentaires »

Dead Bang

La décennies 1980 n’est pas franchement la plus éclatante pour John Frankenheimer, qui enchaîne alors les séries B tout juste efficaces. Après Paiement Cash, Dead Bang fait quand même figure de nette progression. Pas dénué de défauts, mais plutôt intéressants.

Côté défauts, eh bien le film condense une bonne partie des excès qui ont marqué ces années 80 : une musique de synthé insupportable, une violence excessive, une psychologie au rabais. Oui, ça fait beaucoup, et ça peut sembler rédhibitoire. Mais malgré tout, il y a de bonnes choses dans ce Dead Bang.

Il y a d’abord Don Johnson, alors au sommet, encore auréolé de sa gloire Miami Vice. Dead Bang est sans doute le plus important de ses rôles principaux, avec le très bon Hot Spot de Dennis Hopper, tourné l’année suivante. L’acteur incarne tout un pan de cette décennie, excès compris : il est trop beau, trop propre pour le rôle. Pourtant, il dégage une étonnante fragilité qui sied parfaitement au personnage.

Son personnage est le meilleur atout du film. Bien plus que l’histoire elle-même, la traque par un flic obsessionnel d’un suprématiste blanc à travers les Etats-Unis. Cette dimension là pourrait être passionnante, et donner lieu à une peinture sans concession d’une certaine Amérique raciste. Elle ne l’est qu’à la surface, constamment dominée par l’aspect purement polar.

Mais ce flic joué par Johnson a un côté pathétique passionnant, jusqu’au sourire too much qui arbore in fine. Plombé par un divorce douloureux et par des dettes qui s’accumulent, au bord de la rupture, le flic se raccroche à cette enquête qui ne peut pas bien finir pour lui, puisqu’elle est à peu près tout ce qui lui reste. La déchéance de ce type à la gueule d’ange mais au regard sombre est assez passionnante, pour le coup.

Le Pays de la violence (I walk the line) – de John Frankenheimer – 1970

Posté : 27 août, 2022 @ 8:00 dans 1970-1979, FRANKENHEIMER John | Pas de commentaires »

Le Pays de la violence

Voilà un film mal aimé (et méconnu) qui mérite d’être redécouvert. Une curiosité, même, dans l’œuvre de Frankenheimer, qui nous plonge au cœur de l’Amérique la plus profonde, celle d’un Sud poussiéreux et morne, que les jeunes ont à peu près tous déserté pour ne laisser que des vieux qui ne font plus même semblant d’essayer de trouver des occupations pour tuer le temps.

Le générique de début porte clairement les ambitions de Frankenheimer : une succession de gros plans sur des gueules burinées, abîmées par le temps et l’ennui, d’hommes et de femmes assis le regard dans le vide, dans un décor rural anti-poétique au possible, où les paysages potentiels disparaissent sous des amas d’épaves de voitures ou d’appareil ménagers.

Au milieu de ces gueules, celle de Gregory Peck, shérif que l’on découvre au bord de la rupture. Lui aussi a le regard vide de celui qui se sait dans une impasse, et qui étouffe. Shérif de ploucland, où il ne se passe jamais rien, marié à une femme qu’il a peut-être aimé mais qu’il ne supporte plus vraiment, père d’une fillette qu’il n’écoute même plus, il n’attend rien. Et c’est justement là qu’apparaît cette porte de sortie qu’il n’attendait plus, et à laquelle il va se raccrocher avec la force du désespoir : une très jeune femme, fille d’une famille qui survit en distillant illégalement du whisky.

Frankenheimer voulait Gene Hackman pour ce rôle de shérif. Il a eu Gregory Peck, imposé par les producteurs, et qui révèle une fragilité, et même une douleur, qu’on lui connaissait peu. Il est assez magnifiquement pathétique dans ce rôle d’homme perdu, qui dérape et tente désespérément de se raccrocher à quelque chose. En l’occurrence à cette jeune femme « fatale » à laquelle Tuesday Weld apporte une étonnante innocence. Beau rôle aussi : celui du père, joué par Ralph Meeker, qui déjoue tous les préjugés attendus.

Le Pays de la violence (titre français discutable) est un film âpre, pas aimable, dont le titre original est une manière de mettre en valeur l’implication de Johnny Cash, crédité pour la bande originale. Peu de musique, en fait, dans ce film, si ce n’est quelques chansons (dont certaines créées pour l’occasion) pour lesquelles la voix de Cash est utilisée à la manière d’un chœur antique.

Un crime dans la tête (The Manchurian Candidate) – de John Frankenheimer – 1962

Posté : 12 février, 2021 @ 8:00 dans 1960-1969, FRANKENHEIMER John, POLARS/NOIRS | Pas de commentaires »

Un crime dans la tête 1962

Voilà un classique du cinéma paranoïaque post-22 novembre 1963. Sauf que, bien sûr, cette adaptation d’un roman de Richard Condon a été tournée à une époque où JFK était encore vivant. Ce qui aurait tendance à en rajouter dans la dimension troublante et dérangeante du film. C’est en tout cas l’un des sommets du cinéma de John Frankenheimer, cinéaste passionnant lorsqu’il tombe sur un sujet à sa mesure.

Celui-ci lui donne l’occasion de signer une mise en scène tout en symboles et en sous-entendus psychanalytique. Le « héros » joué par Laurence Harvey est un vétéran de la guerre de Corée, dont on comprend après une première séquence très mystérieuse qu’il a été enlevé avec ses compagnons de combat, lobotomisé et transformé en machine à tuer incapable d’agir selon sa propre volonté.

Est-il victime d’une machination ? Plus largement d’un système ? Ou plus intimement d’une mère dévorante ? Les flash-backs le prouvent : même avant son lavage de cerveau, Raymond Shaw était incapable de décider lui-même de sa vie. « I’m not loveable », répète-t-il inlassablement dans une scène qui fait sourire d’abord, avant d’émouvoir à force d’ouvrir une porte sur l’âme du personnage.

Une émotion qui touche à son paroxysme dans un double-meurtre central dont la mise en scène renversante de Frankenheimer renforce d’une manière sidérante la brutalité et la radicalité, laissant le personnage et le spectateur exsangue. Frankenheimer réussit comme ça une poignée de séquences d’une grande force, en particulier les face-à-face entre le personnage principal et sa mère (Angela Lansbury), terribles.

La séquence d’ouverture est elle aussi brillante, rêve ou souvenir, avec ces dignitaires communistes interchangeables avec de charmantes vieilles passionnées d’horticulture (oui, il faut avoir vu le film). Tout comme la séquence finale de la convention, qui semble préfigurer tout un pan du cinéma paranoïaque de l’après Dallas 1963.

Un crime dans la tête pourrait être un chef d’œuvre, si tous les personnages étaient aussi forts que le binôme fils-mère. Mais celui de Frank Sinatra, intense et passionnant dans la première partie, passe assez curieusement d’un état de psychose et de détresse nerveuse à celui d’un officier maître de lui et protecteur. Quant à Janet Leigh, son personnage est tellement transparent qu’il semble troublant… mais non. Ne serait-ce que pour les seconds rôles, le remake de 2004, formidable, aura toute sa raison d’être.

Ronin (id.) – de John Frankenheimer – 1998

Posté : 17 décembre, 2018 @ 8:00 dans 1990-1999, ACTION US (1980-…), DE NIRO Robert, FRANKENHEIMER John | Pas de commentaires »

Ronin

OK, John Frankenheimer a eu des jours meilleurs. Le vieux briscard, dont l’heure de gloire remonte quand même à vingt bonnes années, a à peu près perdu toute ambition en cette fin de carrière (il devait mourir quatre ans plus tard), et se contente ici d’un thriller d’action explosif qui recycle tout ce qui marche à l’époque. OK.

N’empêche, il y a derrière Ronin un authentique savoir-faire, et une efficacité qui force le respect. Si, si. Sans crier au génie, cette longue course poursuite sur les routes de France, entre Paris et la Provence, procure un plaisir bien réel, et très simple : tout repose sur le mouvement, sur la poursuite, sur la course en avant. Un pur film d’action, donc.

Dès les premières images, le parti-pris de Frankenheimer est clair : c’est en France qu’il pose ses caméras, c’est de la France qu’il va mettre en valeur à peu près tous les stéréotypes. A Paris, on a donc droit à de belles images de pavés humides, à des ruelles pleines de charmes, à des quidams portant bérets, et à des gens qui font la gueule. Dans le Sud, un soleil éclatant, des marchés colorés et des joueurs de pétanque.

On pourrait en vouloir à Frankenheimer d’avoir une vision si stéréotypée de la France, lui qui y a tourné un French Connection 2 nettement plus intéressant (au moins, le point de vue était clairement celui d’un Américain). Mais les images sont belles, le rythme impeccable, et Jean Réno est très à l’aise au côté d’un De Niro impeccable.

On lui pardonne moins en revanche son hommage tout pourri au Samouraï, dont il ne garde qu’une vague idée (le titre, une citation qui ouvre le film), mais dont il ne sait jamais quoi faire. L’esprit de Melville ne plane jamais sur Ronin, qui flirte plutôt, ouvertement et efficacement, du côté de Heat, bruit et fureur compris.

French Connection 2 (id.) – de John Frankenheimer – 1975

Posté : 1 avril, 2015 @ 4:29 dans * Polars US (1960-1979), 1970-1979, FRANKENHEIMER John | Pas de commentaires »

French Connection 2

Voir French Connection 2 en version française, c’est replonger dans un pan pas si lointain de la cinéphagie made in France. Cette période où les films en noir et blanc étaient colorisés, où le cinémascope était tronqué pour épouser au plus près les douces formes d’une télé 4/3, et où quoi qu’il arrive l’idée de sous-titrer un dialogue était la pire des aberrations.

C’est grâce à cette idée qu’on a pu voir Gene Hackman tenter en vain de se faire comprendre (dans un excellent français, donc, même si mâtiné d’un accent ricain du plus bel effet) par un loubard dans un commissariat français lancé lui aussi dans un dialogue de sourd (en français aussi, donc, mais dans le texte, lui). Vous suivez ? J’avoue avoir été un peu largué à l’époque, le jeune ado que j’étais se demandant pourquoi ces deux braillards ne se comprenaient pas.

Toute une époque, donc : une décennie plus tard, en se basant strictement sur le même procédé (un Américain perdu dans une France des bas-fonds dont il ne comprend pas la langue), Polanski et son Frantic auront la chance de ne pas subir le même genre de doublage hallucinant. Mais c’est bien le même principe qui est en jeu dans cette suite qui prend habilement le contre-pied du chef d’oeuvre originel.

C’est bien ce qui frappe le plus dans cette suite très réussie : le parti-pris radical de prendre systématiquement le contre-pied du film de Friedkin. Et c’est le personnage de Popeye Doyle qui en fait les frais : parfaitement dans son élément dans les bas-fonds new-yorkais, il se retrouve totalement largué et à côté de la plaque dans ce Marseille dont les similitudes apparentes avec New York sont toutes trompeuses.

Qu’il tente d’appliquer ses méthodes habituelles de flic jusqu’au-boutiste, et c’est une catastrophe qui s’ensuit. Qu’il se lance dans une quête solitaire de son ennemi intime (Fernando Rey toujours), et cela devient une errance sans fin et sans résultat dans les rues de Marseille… Finalement, Doyle le tenace est transformé en un simple pion dont jouent ses homologues français (parmi lesquels l’excellent Bernard Fresson et l’inénarrable Jean-Pierre Castaldi, du temps où il avait une carrière), spectateur finalement totalement passif des événements.

Plus fort encore, Frankenheimer consacre près de la moitié de son métrage à la désintoxication brutale de son « héros », transformé en héroïnomane par ceux qu’il pensait traquer. Assez gonflé, quand même, quand on se souvient de quel polar urbain, brut, violent et spectaculaire il est la suite directe.

Le film de Friedkin était dominé par une poursuite hallucinante entre une voiture et un métro. On imaginait mal cette suite faire l’impasse sur une nouvelle poursuite. Celle qui finit par arriver in extremis est, elle aussi, totalement inattendue. Au bruit et à la fureur de la séquence d’anthologie de Friedkin, tournée au péril de sa vie (et de celles des passants) sans autorisation de tournage dans des rues noires de monde, Frankenheimer préfère un silence presque irréel : une course poursuite entre Doyle à pied et hors de souffle et… un voilier, le long d’une marina déserte.

Finalement, du classique instantané de Friedkin, Frankenheimer a surtout gardé un élément : la volonté de bousculer le spectateur, ce qu’il fait d’une manière absolument magistrale.

Paiement Cash (52 Pick-up) – de John Frankenheimer – 1986

Posté : 6 avril, 2012 @ 12:14 dans * Thrillers US (1980-…), 1980-1989, FRANKENHEIMER John | Pas de commentaires »

Paiement Cash

C’est le choc des mondes : John Frankenheimer, solide vétéran à la filmographie plutôt prestigieuse, avec quelques classiques à son actif au cours d’une carrière longue de près d’un demi-siècle (Un crime dans la tête version Sinatra, French Connection 2, Le Prisonnier d’Alcatraz…), qui adapte un roman de l’écrivain culte Elmore Leonard (3h10 pour Yuma, Jacky Brown ou Get Shorty sont tous adaptés de ses romans) dans un film produit par Menahem Golan et Yoram Globus, les papes du nanar machiste et testostéroné des années 80… On peut dire que le nom fait tâche dans la liste des films produits par la Cannon, la boîte créée par les deux comparses, dominée par les séries des Justiciers dans la ville (avec l’increvable papy Bronson), les Delta Force (quelqu’un se souvient de Chuck Norris ?) ou Cobra (le pire du pire de Stallone). Pour ne citer que les films les plus regardables…

Mais bon. Frankenheimer est un bon réalisateur, avec un savoir-faire indéniable. Restait à savoir si ce savoir-faire allait l’emporter sur le tape-à-l’œil et le mauvais goût assumé du tandem Golan-Globus. Au final, on trouve de tout, du bon et du moins bon dans ce film qui supporte quand même bien mieux l’épreuve du temps que la majorité des productions Cannon. Seule la musique, pesante et assez insupportable, a vraiment beaucoup vieilli.

Pour le reste, malgré quelques scènes d’extérieur inondées de lumière et un peu molle (Frankenheimer ne doit pas bien supporter le soleil, le pauvre), il y a dans 52 Pick-Up (le titre original est autrement plus alléchant que sa « traduction » idiote) quelque chose d’atypique et de très séduisant. Frankenheimer s’empare d’un genre très classique du cinéma populaire, et s’amuse constamment à être légèrement décalé. L’exemple du grand méchant est frappant : au premier coup d’œil, il a tout du méchant stéréotypé des années 80 qu’on ne supporte plus. En fait, ce faux génie du crime s’apparente d’avantage à un pied nickelé pathétique et désemparant. On imagine bien que la force du personnage doit plus à l’imagination d’Elmore Leonard qu’au talent du réalisateur, mais le passage à l’écran n’enlève rien de son ambiguïté. D’autant plus que John Glover est excellent dans ce rôle.

L’intrigue de base, quant à elle, est celle de nombreux films noirs, quelle que soit l’époque de production du film : un type à la vie parfaite gâche tout en couchant avec une jeune beauté, ce qui le plonge au cœur d’une machination terrible. Mais c’est l’approche choisie par Frankenheimer qui donne tout le sel de ce bon film de genre. Il y a du suspense, de l’action bien sûr. Mais ce sont les moments « en creux » que le cinéaste soigne le plus, et qui apportent un recul et un second degré bienvenu.

D’ailleurs, on sent le cinéaste bien moins intéressé par son intrigue que par le couple en péril, formé par Ann-Margret et Roy Sheider, tous deux très sobres. Le film est aussi une interrogation sur la longévité du couple, sur les difficultés à communiquer. Stoïques et peu loquaces, les personnages semblent souffrir d’une grande solitude, soulignée par les très gros plans « bergmaniens » que Frankenheimer multiplie, utilisant la profondeur de champ pour filmer les protagonistes d’une même scène sur deux plans différents. Si proches et si loins.

La plus belle scène est d’ailleurs la première (la seule ?) où le vernis craque enfin, et où Scheider, jusqu’alors très sobre et très digne, se jette dans les bras d’Ann-Margret. Pourtant, ce n’est aucune des deux vedettes que Frankenheimer filme avec le plus d’inspiration, mais… les voitures, nombreuses et omniprésentes, luxueuses ou pourries, qui donnent les scènes les plus inventives et le rythme du film.

 

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