La Deuxième Femme (The Second Woman) – de James V. Kern – 1950
« J’ai rêvé l’autre nuit que je revenais à Manderley », dit la voix off féminine qui ouvre… un autre film que celui-ci, autrement plus célèbre et mille fois copié. Mort Briskin et Robert Smith ont vu Rebecca, on doit pouvoir l’affirmer sans risque de se tromper, tant leur scénario s’inscrit dans la droite lignée du classique d’Hitchcock.
Même voix off donc, même importance d’une spectaculaire habitation réduite en cendres, même poids d’une femme disparue qu’on ne verra jamais (ou si peu). La Deuxième Femme n’est pas pour autant un plagiat, non. Plutôt un hommage appuyé au cinéma d’Hitchcock, que le réalisateur James V. Kern maîtrise lui aussi parfaitement : la psychanalyse du … Docteur Edwardes ou les doutes de Soupçons sont dans l’air, au point de se demander où donc Robert Young a posé son verre de lait quand il gravit l’escalier de la maison vers la chambre de celle qu’il aime.
Très référence, donc, surtout que le film flirte aussi du côté du Fritz Lang de ces années là (Le Secret derrière la porte). Mais pas désagréable pour autant. Kern n’est ni Hitchcock, ni Lang, c’est un fait. Et son film n’a pas la fluidité ni l’intensité de ses références. Mais ce petit noir malin réussit à surprendre, et séduit souvent. Robert Young n’y est pas pour rien. En antihéros faussement insouciant et vraiment névrosé, il est parfait.