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Archive pour la catégorie 'NICCOL Andrew'

Les Âmes vagabondes (The Host) – d’Andrew Niccol – 2013

Posté : 8 août, 2013 @ 4:58 dans 2010-2019, FANTASTIQUE/SF, NICCOL Andrew | Pas de commentaires »

Les Âmes vagabondes (The Host) – d’Andrew Niccol – 2013 dans 2010-2019 les-ames-vagabondes

Depuis son scénario pour Truman Show, et ses débuts de réalisateur avec Bienvenue à Gattaca, Andrew Niccoll est l’un des auteurs les plus passionnants d’Hollywood, l’un des rares réalisateurs de grosses productions à signer lui-même ses scénarios. Sa filmographie est brève, mais remarquable : Simone (belle critique d’Hollywood avec Pacino), Lord of War (son chef d’œuvre, avec Nicolas Cage)… Même Time Out, film imparfait et parfois bancal, avait des allures de réjouissante série B.

Alors même avec une adaptation d’un roman de Stephenie Meyer, la grande prêtresse des ados des années 2010 (Twiliiiiiiiiiiiight !!!!!!), on se dit que : pourquoi pas ? Eh bien au bout d’une dizaine de minutes, on a la réponse : parce que c’est absolument imbuvable, et que le film n’est qu’une immense soupe de bons sentiments, totalement indigeste. L’histoire est assez con, et la seule idée forte (deux esprits qui cohabitent dans un même corps) se révèle n’être absolument pas cinégénique.

Niccoll passe complètement à côté de son sujet, et ne réussit jamais vraiment à poser sa patte dans la pâte philosophico-romantico-puéril de Stephenie Meyer, si éloignée de son propre univers, généralement nettement plus adulte et complexe.

Il y a de bonnes choses, quand même : William Hurt en représentant de la vraie Amérique, un rythme qui ne retombe jamais, de beaux décors, et de beaux jeux de lumière entre l’obscurité dans laquelle vivent les derniers humains et le soleil qui inonde le « nouveau monde ». C’est peu.

• Dans les bonus du DVD édité par Metropolitan Films, Stephenie Meyer est omniprésente, au détriment d’Andrew Niccol qui se borne à une participation (au côté de l’écrivain) au commentaire audio du film. Une preuve de plus que l’auteur de Twilight est bien le maître à bord, et que le réalisateur de Gattaca s’est contenté d’illustrer son univers…

Time Out (id.) – de Andrew Niccol – 2011

Posté : 20 janvier, 2012 @ 6:28 dans 2010-2019, FANTASTIQUE/SF, NICCOL Andrew | Pas de commentaires »

Time Out (id.) – de Andrew Niccol – 2011 dans 2010-2019 time-out

Dire qu’on attendait le nouveau film d’Andrew Niccoll avec impatience relève de l’euphémisme. Scénariste de Truman Show, réalisateur de Bienvenue à Gattacca et Simone, Niccoll s’est imposé depuis plus de dix ans comme l’auteur de SF le plus percutant, le plus intelligent et le plus passionnant de sa génération. Mais depuis Lord of War, son chef d’œuvre absolu (dans un autre genre), plus de nouvelle. Encensé par une partie de la critique, le cinéaste ne rencontre en salles qu’un succès d’estime, sans commune mesure avec ses ambitions. Time Out, qui nous arrive cinq ans après son précédent film, a tout du projet de rechange…

L’idée de départ, cela dit, est passionnante : dans un futur indéfini, l’argent est remplacé par du temps. Après 25 ans, chaque homme et chaque femme ont en poche un an de vie, qui s’échappe seconde après seconde. Leur salaire (minable dans les petits quartiers) leur apporte du temps supplémentaire, tandis que la moindre de leur dépense (hors de prix dans les petits quartiers) réduit leur capital comme peau de chagrin. Ce concept, typique de la SF, permet de symboliser jusqu’à l’extrême le fossé entre les riches exploiteurs et les pauvres laborieux. Pendant un temps (la première demi-heure, disons), cela donne lieu à quelques séquences fortes et bouleversantes qui laissent augurer du meilleur pour la suite.

Mais la suite, hélas, n’est jamais au niveau. Le scénario n’évite pour ainsi dire jamais les stéréotypes les plus éculés. D’un côté, le quartier des riches quasi-immortels, qui construisent leur fortune sur l’exploitation-du-petit-peuple-qui-mène-une-vie-de-con. De l’autre, le quartier populaire où les gens crèvent (littéralement) de misère, mais où tous se serrent les coudent. Voler le temps d’autrui est on ne peut plus simple, mais cela ne viendrait à l’esprit de personne dans ce quartier où tout le monde aime tout le monde. Si le film se veut le symbole du monde actuel, la pilule a un peu de mal à passer, faut reconnaître…

Cette naïveté n’est rien à côté de l’impression de gâchis qui règne sur l’ensemble du film. Niccoll ne manque pas d’idées, c’est même le principal problème du film : les idées qui auraient pu être géniales s’accumulent, mais pas la moindre d’entre elles n’est exploitée correctement. Le héros (Justin Timberlake, très bien), qui jure de renverser ce système injuste avec l’aide d’une fille de riche dans une sorte de remake futuriste de Bonnie and Clyde, est le fils d’un homme dont il ignore tout et qui cachait bien des secrets. Ces secrets donnent-ils lieu à des révélations tonitruantes ? Ben non, pas plus que la mélancolie du riche las de vivre n’est exploité, pas plus que la théorie du complot, pas plus que le terrible rapport père-fille entre la rebelle et le milliardaire, pas plus que les effets ravageurs d’une richesse trop subite…

Même les personnages les plus troubles (celui du gardien du temps, interprété par l’excellent Cillian Hinds) sont traités par-dessus la jambe… Comme si les scénaristes s’étaient dit, en plein milieu de l’écriture : « Oh, et puis merde, on arrête là ! » Reste une petite série B qui aurait été réjouissante si, justement, il n’y avait pas autant de bonnes idées qui ne laissaient cet arrière-goût persistant d’inachevé.

 

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