Les Âmes vagabondes (The Host) – d’Andrew Niccol – 2013
Depuis son scénario pour Truman Show, et ses débuts de réalisateur avec Bienvenue à Gattaca, Andrew Niccoll est l’un des auteurs les plus passionnants d’Hollywood, l’un des rares réalisateurs de grosses productions à signer lui-même ses scénarios. Sa filmographie est brève, mais remarquable : Simone (belle critique d’Hollywood avec Pacino), Lord of War (son chef d’œuvre, avec Nicolas Cage)… Même Time Out, film imparfait et parfois bancal, avait des allures de réjouissante série B.
Alors même avec une adaptation d’un roman de Stephenie Meyer, la grande prêtresse des ados des années 2010 (Twiliiiiiiiiiiiight !!!!!!), on se dit que : pourquoi pas ? Eh bien au bout d’une dizaine de minutes, on a la réponse : parce que c’est absolument imbuvable, et que le film n’est qu’une immense soupe de bons sentiments, totalement indigeste. L’histoire est assez con, et la seule idée forte (deux esprits qui cohabitent dans un même corps) se révèle n’être absolument pas cinégénique.
Niccoll passe complètement à côté de son sujet, et ne réussit jamais vraiment à poser sa patte dans la pâte philosophico-romantico-puéril de Stephenie Meyer, si éloignée de son propre univers, généralement nettement plus adulte et complexe.
Il y a de bonnes choses, quand même : William Hurt en représentant de la vraie Amérique, un rythme qui ne retombe jamais, de beaux décors, et de beaux jeux de lumière entre l’obscurité dans laquelle vivent les derniers humains et le soleil qui inonde le « nouveau monde ». C’est peu.
• Dans les bonus du DVD édité par Metropolitan Films, Stephenie Meyer est omniprésente, au détriment d’Andrew Niccol qui se borne à une participation (au côté de l’écrivain) au commentaire audio du film. Une preuve de plus que l’auteur de Twilight est bien le maître à bord, et que le réalisateur de Gattaca s’est contenté d’illustrer son univers…