Le dernier Rempart (The Last Stand) – de Kim Jee-woon – 2012
Dix ans après Terminator 3, et après quelques brèves apparitions (Expendables et sa suite notamment), revoilà le Governator en tête d’affiche. L’admirateur de Predator que je suis trépignait d’impatience, et lorsque le rideau du cinéma s’est ouvert, en découvrant les deux bandes annonces, c’est un saut dans le temps de 15 ou 20 ans que j’ai fait : Stallone prêt à en découdre dans Du Plomb dans la tête, et Bruce Willis qui renfile le débardeur dans le nouveau Die Hard… Les années 80/90 sont de retour, pour sûr.
Schwarzie’s back, donc ? Yeap, et son retour est plutôt probant. Pas tout à fait le choc attendu, non : la présence du réalisateur de l’excellent J’ai rencontré le diable (qui signe son premier film américain) laissait espérer un film nettement plus percutant. C’est parfois un peu mou, certaines vannes de sidekicks pas indispensables tombent à plat… Mais il y a de très belles saillies dans ce western moderne aux scènes d’action franchement réjouissantes.
Arnold lui-même a sans doute trop de dialogue : il a toujours été un acteur limité face à des tirades trop longues pour lui. Mais il est toujours aussi impressionnant à l’écran, malgré les années qui marquent durement son visage. Et sa volonté manifeste de lorgner du côté d’un Clint Eastwood vieillissant est tout à son honneur. Schwarzenegger a 65 ans, et pas question de jouer les quadras. « Comment te sens-tu ? », lui demande un type. « Vieux », répond-il en se relevant péniblement. Quant à la scène où il boit une bière assis sur le perron de sa maison, difficile de ne pas y voir un clin d’œil très marqué à Clint (notamment dans Gran Torino).
Logique, d’ailleurs, puisque le film rend hommage au western, et tout particulièrement à Rio Bravo (le shérif qui ne peut compter que sur une équipe de bras cassés pour protéger sa ville et remplir son devoir), avec tous les ingrédients du genre : les barricades improvisées dans les rues désertes, le saloon qui sert de cœur au village, le bureau du shérif avec sa prison, et même le duel final… jusqu’au méchant attaché au « cheval » (faut voir Schwarzie dans ce qu’il reste de sa voiture) qu’il doit suivre en courant…
Le film ne se prend pas au sérieux. Ce qui est à la fois louable… et regrettable : trop d’humour pas très drôle. Mais dans les nombreux accès de violence et scènes d’action, le style percutant de Kim Jee-woon et la présence impressionnante d’Arnold explosent réellement.
A défaut de faire un retour fracassant, Arnold Schwarzenegger fait un retour honnête, et plein de promesses…