Bonnes funérailles, amis, Sartana paiera (Buon funerale, amigos!… Paga Sartana) – de Anthony Ascott (Giuliano Carnimeo) – 1970
Sartana est l’une de ces figures cultes qui symbolisent le western européen. Moins connu du grand public que Django, le personnage relève de la même logique, qui n’en est pas vraiment une : les différents films de la « série » des Sartana n’ont pas grand-chose à voir les uns avec les autres, et n’ont pas forcément les mêmes interprètes (ici, c’est le raide mais intense Gianni Garko qui s’y colle). Seul point commun : une silhouette toute de noir vêtue, la blondeur et le regard bleu acier incontournables depuis la naissance du genre (un certain Clint Eastwood est passé par là).
On retrouve dans ce Sartana au titre franchement improbable tous les ingrédients inhérents au spaghetti : une violence extrême, et surtout un étonnant mélange d’ultra-réalisme et de fantasme. Il y a toutefois quelques idées originales et séduisantes dans le film de Giuliano Carnimeo : la place réservée à la communauté chinoise, et une vraie volonté de surprendre dans les scènes de violence (le guet-apens aux troncs d’arbre, l’utilisation explosive de la mine…).
Sans sortir de l’anonymat d’un genre particulièrement foisonnant, Bonnes funérailles, amis, Sartana paiera est une petite réussite franchement plaisante, et pas dénuée d’humour.
• Le DVD vient d’être édité dans la belle collection « Western européen » d’Artus Films, avec une présentation de l’érudit et passionné Curd Ridel, et des entretiens inédits avec Gianni Garko et le réalisateur Giuliano Carnimeo. Un objet indispensable pour les amoureux du genre, comme tous les DVD de la collection.