Les Tambours de la guerre (War Drums) – de Reginald LeBorg – 1957
Un petit western qui s’inscrit dans la lignée des films qui, suivant l’exemple de La Flèche brisée et de quelques autres grandes réussites du genre, réhabilitent les Indiens. L’histoire est assez classique, dans cette mouvance : l’amitié entre un aventurier blanc (Ben Johnson) et un chef apache (Lex Barker) est le dernier lien qui maintien la paix entre les deux peuples, prêts l’un comme l’autre à prendre les armes… L’amitié qui unit ces deux hommes est ce qu’il y a de plus beau dans le film, souligné encore par l’amour qu’ils portent à la même femme, la belle et sauvage Joan Taylor.
Côté rythme, rien à dire : LeBorg signe un beau western parfaitement tendu, et qui ne manque pas d’ambition. On sent ainsi le réalisateur particulièrement attentif aux coutumes et au mode de vie des Indiens, qu’il place au cœur de tous les rapports entre les personnages : l’amour naissant entre le chef et la belle Mexicaine, l’amitié plus forte que tout entre les deux hommes, les relations tendues entre la jeune épouse et ses rivales apaches…
Plus vrai que nature, ces Indiens ? On a en fait surtout l’impression d’être dans un livre pour enfants ou dans un parc d’attraction, avec un folklore taillé sur mesure pour des touristes avides de peintures guerrières très voyantes et de vêtements à frange trop propres et trop bien taillés. Passons sur le fait que les Indiens parlent tous un anglais parfaitement correct (c’était le cas dans à peu près tous les westerns à l’époque), mais leur représentation est vraiment très caricaturale.
On a donc bien, par moments, un petit sourire un rien moqueur. Mais LeBorg fait le travail efficacement, les personnages sont particulièrement attachants, et on a bien conscience de ne pas être dans un cours d’histoire. Juste dans un bon petit western bien sympathique.
• Le DVD a été édité chez Sidonis, dans l’incontournable collection Westens de Légende, avec une présentation (du réalisateur et des acteurs, plus que du film) par Patrick Brion.