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Archive pour la catégorie 'NOYCE Philip'

Danger immédiat (Clear and present danger) – de Phillip Noyce – 1994

Posté : 5 février, 2014 @ 2:20 dans * Thrillers US (1980-…), 1990-1999, ACTION US (1980-…), FORD Harrison, NOYCE Philip | Pas de commentaires »

Danger immédiat

Cette suite par d’emblée dans la bonne direction : creuser le sillon qui n’avait été qu’ébauché dans Jeux de guerre, lors d’une séquence mémorable de tuerie virtuelle. Dans ce nouveau « Jack Ryan », l’analyste de la CIA, promu directeur adjoint suite à la maladie de son mentor (toujours joué par James Earl Jones), est confronté au cynisme des plus hautes sphères de l’Etat, lancées dans une guérilla sans morale face aux barons de la drogue.

Pris entre deux feux, Ryan est plus que jamais le symbole de la pureté et de l’innocence. Trop parfois, quitte à devenir la caricature de lui-même lors d’une tirade mémorable : « Ce n’est pas noir ou blanc, c’est bien ou mal ! »

Toujours aux manettes (hélas !), Phillip Noyce n’est pas devenu un grand réalisateur en deux ans. Le manque de rythme, l’anonymat de la mise en scène, la manière souvent convenue de filmer les dialogues… Tout cela plombe un film par ailleurs trop long.

Mais le scénario, plus complexe et plus ambitieux, est une réussite. Et puis le film, en revenant aux fondamentaux de l’œuvre de Tom Clancy, relègue la vie privée de Ryan au second plan, et avec elle la femme de Ryan, toujours interprétée par une Anne Archer au visage curieusement momifié, assez insupportable.

Ses face-à-face avec Harrison Ford en sont presque dérangeants, tant le contraste entre leurs deux jeux est frappant. Elle totalement inexpressive, lui absolument remarquable. Il est, cette fois encore, la raison d’être et le meilleur atout de cette honnête séquelle.

• A l’occasion de la sortie en salles de The Ryan Initiative, Paramount vient d’éditer un coffret, DVD ou blue ray, regroupant les quatre premiers films consacrés à Jack Ryan (A la poursuite d’Octobre rouge, Jeux de guerre, Danger immédiat et La Somme de toutes les peurs), avec des interviews d’époque plutôt intéressantes, consacrées à la gestation des films.

Jeux de guerre (Patriot Games) – de Phillip Noyce – 1992

Posté : 5 février, 2014 @ 2:16 dans * Thrillers US (1980-…), 1990-1999, ACTION US (1980-…), FORD Harrison, NOYCE Philip | Pas de commentaires »

Jeux de guerre

Après le formidable A la poursuite d’Octobre Rouge, les producteurs ont rapidement mis en chantier une suite des aventures de Jack Ryan. Deux suites, même : les droits de Jeux de guerre et de Danger immédiat avaient été achetés à Tom Clancy, et des scénarios ont été commandés pour les deux. Finalement, il a été décidé de privilégier le premier, davantage axé sur la vie privé de Jack Ryan.

Sauf que Alec Baldwin, qui souhaitait monter sur scène, a rejeté l’offre, et qu’il a fallu lui trouver un remplaçant. C’est Harrison Ford qui s’y colle. La star avait déjà été approchée pour le précédent film, mais il estimait alors que le seul rôle intéressant était celui de l’officier russe finalement joué par Sean Connery. Cette deuxième chance lui vaudra l’un de ses plus gros succès populaires de la décennie.

Le film n’a pourtant pas bonne réputation. Beaucoup lui reprochent son manichéisme outrancier, et la condamnation sans nuance de l’IRA. Cette critique est un peu excessive et injuste. Manichéen, le film l’est assurément. Mais il ne fait pas des indépendantistes irlandais des monstres absolus. Le grand méchant, joué par Sean Bean, n’est finalement mû que par une soif de vengeance personnelle, un méchant plutôt classique du cinéma américain. Quant au groupuscule auquel il appartient, qui tente de tuer un membre de la famille royale, il s’agit d’une branche dissidente de l’IRA, qui marque de manière radicale sa rupture avec le mouvement officiel, dès les premières séquences.

Cette précision faite, on peut trouver bien d’autres défauts au film, dus avant tout à la personnalité du réalisateur : Phillip Noyce, pas vraiment un foudre de guerre, faiseur un peu mollasson que le monde a découvert grâce à son Calme Blanc made in Australia, et qui tournera par la suite des films oubliables comme Le Saint ou Salt. Avec une propension affirmée à passer à côté de ses sujets…

D’un thème fort (jusqu’où un homme « normal » est-il prêt à aller pour défendre sa famille, et « faire ce qui est bien » ?), Noyce tire un thriller honnête et assez efficace, mais anonyme et sans la moindre aspérité à laquelle se raccrocher.

Pour Harrison Ford, le film inaugure en quelque sorte une décennie toute entière consacrée à ces thrillers dont il est le héros, le sujet, et la seule raison d’être. Presque un genre en soi : « le thriller des années 90 avec Harrison Ford monsieur tout-le-monde intègre et droit qui se retrouve plongé au cœur de la violence ». Et dans ce rôle, bien sûr, il est parfait.

Il y a quand même deux grandes scènes très réussies. La première d’abord : celle où Ryan, témoin d’un attentat, ne peut s’empêcher d’intervenir. Et surtout celle où il assister, par écran interposé, au massacre de terroristes qu’il a lui-même localisés, et dont on ne voit que de vagues silhouettes à l’écran.

Une séquence quasi-muette et statique, mais qui est la seule à rompre avec le manichéisme du film. Soudain, le gentil sans peur et sans reproche laisse transparaître doutes et dégoût, en réalisant que les méthodes que son camp utilise ne sont pas si différentes de celles des monstres qu’il traque…

• A l’occasion de la sortie en salles de The Ryan Initiative, Paramount vient d’éditer un coffret, DVD ou blue ray, regroupant les quatre premiers films consacrés à Jack Ryan (A la poursuite d’Octobre rouge, Jeux de guerre, Danger immédiat et La Somme de toutes les peurs), avec des interviews d’époque plutôt intéressantes, consacrées à la gestation des films.

Salt (id.) – de Philip Noyce – 2010

Posté : 10 janvier, 2011 @ 7:57 dans 2010-2019, NOYCE Philip | Pas de commentaires »

Salt

La bande annonce est vachement bien. On y trouve l’excellente idée de départ (Evelyn Salt est un grand agent de la CIA, qu’un transfuge russe inconnu accuse d’être un espion à la solde de la Russie, et qui est obligée de prendre la fuite pour prouver son innocence), et une scène de poursuite à couper le souffle (Salt, donc, fuit les agents qui la poursuivent en sautant d’un camion à un autre, sur un échangeur d’autoroute).

Le début du film est pas mal, d’ailleurs : on y trouve tout ce qu’on a vu dans la bande annonce. Mais au bout d’une demi-heure ou trois-quart d’heures, ça part en vrille. Noyce et son scénariste Kurt Wimmer, qui n’ont pas dû réaliser que leur idée de départ se suffisait largement, enchaînent sur une histoire abracadrante d’agent-triple (au moins), de 5ème colonne du XXIème siècle et de menace qui plane sur le monde entier, genre « l’ennemi est parmi nous ». Sauf que ça, on l’a déjà vu mille fois, et en mieux, que le personnage d’Evelyn Salt nous devient vite totalement indifférent (comment s’attacher à quelqu’un qu’on n’a aucune chance de comprendre, même vaguement), et qu’on devine le dénouement en quelques secondes.

C’est dommage, parce que, une fois de plus, Angelina Jolie est très bien. C’est elle qui sauve (un peu) le film, comme elle le fait trop souvent, hélas. C’est dommage aussi pour Liev Schreiber, qui est toujours parfait, ici dans un rôle qui rappelle trop celui qu’il tenait dans Un Crime dans la tête (un film nettement plus convaincant).

Cela dit, la bande annonce est vachement bien.

 

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