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Archive pour la catégorie 'ROBINSON Phil Alden'

Jusqu’au bout du rêve (Field of dreams) – de Phil Alden Robinson – 1989

Posté : 8 juillet, 2019 @ 8:00 dans 1980-1989, COSTNER Kevin, FANTASTIQUE/SF, LANCASTER Burt, ROBINSON Phil Alden | Pas de commentaires »

Jusqu'au bout du rêve

Le base-ball comme symbole de l’innocence perdue, la nostalgie d’une certaine Amérique profonde… Il y a dans ce film des tas de choses qui pourraient agacer, ennuyer, ou faire fuir. Et pourtant, avec Field of dreams, Phil Alden Robinson réussit une sorte de miracle : tout fonctionne, tout est d’une justesse totale, l’émotion est constante, et forte. Avec ce film, le réalisateur signe un superbe conte à la Capra, dans une sorte d’alchimie que la suite de sa filmographie ne confirmera jamais.

Kevin Costner, fermier paisible qui s’ennuie un peu dans ses terres reculées, qui entend des voix dans son champ de maïs… La scène qui ouvre le film aurait pu plomber l’ensemble du récit. Mais pour une raison que je n’arrive toujours pas à m’expliquer après quelques visions, cette image est belle, très belle. Et elle dégage d’emblée un parfum doucement nostalgique qui renvoie à l’enfance et vous prend aux tripes.

Et il est formidable, Costner, juste. Alors en pleine ascension (il n’allait pas tarder à tourner Danse Avec les Loups, son grand-œuvre), il est une incarnation parfaite d’une certaine Amérique : celle des rêves perdus, d’une certaine innocence. Le film valorise cet esprit d’auto-entreprise qui a accompagné la naissance de la nation. Et ce qui aurait pu être de la naïveté se transforme en une fable universelle autour de la figure du père, qui vous prend aux tripes pour ne plus vous lâcher.

Impossible de ne pas verser une larme devant ce face-à-face tant attendu entre Kevin et son père, figé pour l’éternité dans une jeunesse qu’il n’a jamais connue, sur ce terrain de base-ball créé au milieu des champs de maïs pour apaiser les fantômes de joueurs morts depuis longtemps (un beau rôle pour Ray Liotta). Impossible aussi de ne pas vibrer devant la dernière scène d’un Burt Lancaster en fin de carrière, qui disparaît avec une douceur ouatée dans un ailleurs qu’on ne peut qu’imaginer. Un beau film, en état de grâce…

La Somme de toutes les peurs (The Sum of all fears) – de Phil Alden Robinson – 2002

Posté : 5 avril, 2014 @ 3:38 dans 2000-2009, ROBINSON Phil Alden | Pas de commentaires »

La Somme de toutes les peurs

Plus de dix ans avant The Ryan Initiative, le héros créé par Tom Clancy a eu droit à un premier « reboot ». Alors que l’on croyait la franchise enterrée, huit ans après le dernière film en date (Danger immédiat), le producteur Mace Neufeld revenait aux premiers pas du personnage, lui offrant une cure de jouvence (Ben Affleck succède à Harrison Ford, hélas), pour une histoire très semblable à celle du chef d’œuvre de John McTiernan A la poursuite d’Octobre Rouge. La démesure des années 2000 en plus.

Phil Alden Robinson est un réalisateur qu’on aime bien sur un ton un peu léger : on lui doit le magnifique et capraesque Jusqu’au bout du rêve, et le fort sympathique Les Experts. Ici, il fait le job le plus souvent, bien mieux en tout cas que le fort fade Philip Noyce pour les deux films précédents. Mais lorsque les enjeux deviennent trop grands, à partir de la moitié du métrage, il n’est clairement plus à la hauteur : son style trop sage ne souligne jamais l’horreur de la situation et l’ampleur de la menace qui pèse sur le monde…

Pour résumer la situation, c’est un peu les rapports Est-Ouest d’Octobre rouge (Jack Ryan, seul à voir le vrai visage de celui que tout le monde voit comme l’ennemi à abattre), mais à l’échelle de la crise des missiles de Cuba, référence historique clairement évoquée tout au long du film. Dans la dernière partie, c’est rien moins qu’une troisième guerre mondiale que Ryan doit éviter.

On n’y croit pas vraiment, pas plus qu’on ne croit en la suprême intelligence d’un Ryan campé par un Ben Affleck dont on a un peu plus de mal à dire du mal, depuis qu’il est devenu un excellent réalisateur, mais dont les qualités d’acteur sont tout de même souvent très discutables.

Cela dit, les acteurs ne sont pour la plupart pas très bien utilisés. Il y a pourtant des gueules qu’on aime beaucoup : Ciaran Hinds, Liev Schreiber, Morgan Freeman, Bruce McGill, James Cromwell, Philip Baker Hall… Mais leurs rôles, trop caricaturaux, ne leur permettent pas de révéler tout leur talent. Seul Michael Byrne (savoureux méchant de Indiana Jones et la dernière croisade) rend fascinant son personnage d’éminence grise mystérieuse du président russe.

Bancal et pas vraiment convainquant dans sa seconde moitié, le film a quand même ses bons moments. Toute la première heure, notamment, est assez réjouissante, et colle parfaitement à l’esprit des romans de Tom Clancy : Ryan, jeune analyste de la CIA habitué au travail de bureau, confronté malgré lui aux réalités du terrain et à des enjeux soudain tangibles. Robinson y instille une bonne dose d’humour. Il y est clairement plus à l’aise que dans le film apocalyptique, avec lequel flirte trop allégrement la seconde partie.

•  Paramount a édité un coffret, DVD ou blue ray, regroupant les quatre premiers films consacrés à Jack Ryan (A la poursuite d’Octobre rouge, Jeux de guerre, Danger immédiat et La Somme de toutes les peurs), avec des interviews d’époque plutôt intéressantes, consacrées à la gestation des films.

Les Experts (Sneakers) – de Phil Alden Robinson – 1992

Posté : 30 juin, 2013 @ 4:04 dans 1990-1999, ROBINSON Phil Alden | Pas de commentaires »

Les Experts (Sneakers) – de Phil Alden Robinson – 1992 dans 1990-1999 les-experts

Voir la vieille trogne de Redord dans Sous surveillance a éveillé en moi des élans nostalgiques. Retour donc à une petite madeleine oubliée, un film beaucoup plus anecdotique que Havana, son film précédent, mais qui reste quand même cher à mon cœur. C’est donc Les Experts (rien à voir avec la série télé), le film qui a prouvé il y a plus de vingt ans que Phil Alden Robinson était bien un bon réalisateur, mais que son Field of Dreams était quand même une espèce de miracle qui ne se reproduirait sans doute pas.

Il y a quand même un moment formidable dans ce film. Une séquence apparemment sans grand intérêt, mais qui résume parfaitement les caractéristiques de chaque personnage : Mary McDonnell (belle actrice, trop vite oubliée) danse à tour de rôle avec chacun d’entre eux, révélant ainsi leur personnalité. Le jeunôt fougueux River Phoenix, le paranoïaque Dan Aykroyd, le raide Sidney Poitier, et l’aveugle dont les autres sens sont très aiguisés, David Strathairn.

C’est pour sa galerie de personnages improbables que le film vaut le détour : des « experts » qui ont quelque chose des Lone Gunmen de X-Files (qui allaient faire apparition peu après, ce n’est peut-être pas un hasard).

Au milieu de ces acteurs en roue libre, Redford est parfait, héros d’une histoire qui évoque par moments Les 3 jours du Condor, dans une version beaucoup, beaucoup plus légère, et dans un rôle pas si éloigné de celui de Sous surveillance : dans les deux films, il interprète un ancien activiste rattrapé par son passé.

Sneakers est un film mineur, mais fort sympathique. Un peu trop long, inutilement complexe, et lesté par quelques enjeux dramatiques qui n’apportent rien, mais irrésistible dès que la légèreté et l’humour reprennent le dessus, ce qui est le cas le plus souvent.

 

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