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Archive pour la catégorie 'REINER Rob'

Stand by me (id.) – de Rob Reiner – 1986

Posté : 30 mai, 2024 @ 8:00 dans 1980-1989, REINER Rob | Pas de commentaires »

Stand by me

Quatre ans avant Misery, Rob Reiner adaptait déjà Stephen King, mais dans un tout autre registre. Si Stand by me tire des frissons, c’est à la manière d’un Tom Sawyer, dans ce que le film dit des peurs et des angoisses enfantines…

Stand by me est un très beau film sur la prime adolescence, sur ces sentiments que l’on ne ressent qu’à un âge où l’innocence n’est pas encore troublée.

Ils sont quatre, quatre amis qui, au cœur des années 1950, et à la fin des vacances d’été, décident de partir en expédition, pour aller voir le cadavre d’un jeune mort accidentellement, qui aurait été aperçu dans les bois.

Le cadavre n’est qu’un prétexte qui pousse les quatre amis à avancer, et à se plonger dans une sorte d’introspection intime et douloureuse de quatre amis sur le point de quitter l’enfance. Leur aventure est avant tout intérieure, chacun révélant des failles parfois abyssales.

Grand réalisateur populaire hollywoodien mésestimé, Reiner était alors au début d’une série de grandes réussites. Et son talent pour filmer les personnages, pour faire naître l’émotion avec élégance, est déjà bien présent.

Quelque part entre Les Goonies (dont on retrouve d’ailleurs l’un des jeunes acteurs, Corey Feldman) et Les Contrebandiers de Moonfleet (autre grand film sur l’enfance), Stand by me est un film drôle et profondément émouvant, d’une grande justesse.

Emouvante, surtout, l’interprétation de River Phoenix, d’une intensité folle dans le rôle d’un jeune écorché vif, bouleversante. Et quels seconds rôles : John Cusack et Kiefer Sutherland à l’aube de leurs carrières, Richard Dreyfuss… Toute une époque.

Princess Bride (The Princess Bride) – de Rob Reiner – 1987

Posté : 7 novembre, 2023 @ 8:00 dans 1980-1989, FANTASTIQUE/SF, REINER Rob | Pas de commentaires »

Princess Bride

Princess Bride est sorti il y a plus de trente-cinq ans, à une époque où les téléphones sans fil avaient une portée de dix mètres (et de toute façon ne tenaient pas dans la poche), et où Internet n’existait pas. Mais en 1987, les gamins (pas moi, mais c’est une autre histoire) avaient déjà des écrans dans leurs chambres : une télévision, des jeux vidéos… Bref, tout pour ringardiser la lecture et l’imagination.

Tout ça pour dire que Rob Reiner était rudement en avance sur son temps avec cette féérie irrésistible, chant d’amour ou pouvoir de la fiction et, donc, de l’imagination. Malin, il ouvre son fils sur un gamin malade et alité, plongé dans une partie de jeu vidéo (dont le graphisme rappelle l’hallucinant chemin qui a été fait depuis), et à qui son grand-père rend visite. Pas de quoi ravir le gamin, qui n’a pas très envie de lâcher la manette pour écouter ce vieil homme rasoir.

Un vieil homme qui a la bouille de Peter Falk, sourire narquois, regard malicieux, assez sûr de son effet lorsqu’il sort un vieux livre d’aventures, dont il entreprend la lecture, parfois entrecoupée par les protestations, de plus en plus faible, de son jeune auditeur. Et cette lecture, qui prend forme sous nos yeux, c’est une espèce de champ des possibles de ce qu’offre la fiction en général, la littérature et le cinéma en particulier.

Une princesse forcément blonde (Robin Wright, toute jeune, à peine sortie de Santa Barbara), un écuyer forcément beau (Cary Elwes, tout jeunot et tout blondinet aussi), un méchant roi, un homme de main machiavélique, un géant au grand cœur, un homme de main au grand cœur et surtout un as de l’épée en quête de vengeance : Mandy Patinkin, dans un rôle inoubliable.

« My name is Inigo Montoya. You killed my father. Prepare to die… » Quand on a entendu cette réplique une fois, on ne l’oublie plus. Pas plus qu’on oublie la géniale partie de trompe-la-mort du « génie du mal » Vizzini (Wallace Shawn), ou la course poursuite en bateau…

Princess Bride est un film réjouissant, parce que drôle et totalement décomplexé. En se plaçant ouvertement sous le couvert du conte pour enfants, Rob Reiner s’offre toutes les possibilités, toutes les folies, avec une bienveillance et une gourmandise qui font plaisir. Et qui passent fort bien l’épreuve du temps.

Misery (id.) – de Rob Reiner – 1990

Posté : 14 septembre, 2021 @ 8:00 dans * Thrillers US (1980-…), 1990-1999, REINER Rob | Pas de commentaires »

Misery

En écrivant Misery, Stephen King donnait corps à ses angoisses d’écrivain trop marqué par le genre dans lequel il excelle. Grand fan de l’écrivain, Rob Reiner n’est pas dans la même position que lui quand il tourne cette adaptation, sa seconde du maître après le très beau Stand by me. Mais il partage peut-être cette angoisse, qu’il traduit bien différemment, en changeant ouvertement et radicalement de genre film après film.

Ce qui lui réussit bien à cette époque, sa plus glorieuse : il vient de tourner une évocation douce-amère de l’adolescence (Stand by me, donc), un réjouissant pastiche de conte pour enfants (Princess Bride) et un fleuron de la comédie romantique (Quand Harry rencontre Sally), et il enchaînera avec un film de procès (Des hommes d’honneur)… Cinq succès d’affilée dans autant de genres très différents.

Misery est peut-être le plus réussi de tous ses films. Trente ans après, il garde en tout cas toute sa force, et reste à la fois une adaptation brillante d’un excellent roman, et un bel exercice de style : c’est toujours une gageure de filmer l’angoisse d’un type cloué dans un lit, enfermé dans une chambre dont il ne sort quasiment jamais. Paul Sheldon donc, écrivain d’une série à succès sauvé d’un accident par sa « fan numéro 1 » qui le soigne et l’enferme en même temps, et découvre avec horreur que dans son dernier livre, Sheldon a tué son héroïne. Avec horreur et colère.

Il faut dire qu’elle n’est pas très équilibrée, cette fan numéro 1. On s’en rend compte assez vite, Paul aussi. Elle est interprétée par Kathy Bates, et c’est l’un des coups de génie de Reiner. Parce que c’est peut-être bien le rôle de sa vie, qu’elle est absolument terrifiante dans le rôle de cette vieille fille au col Claudine, qui vit seule avec un cochon et envoie des baisers à un homme qu’elle prive de sa liberté et à qui elle vient de… Mais non, pas de spoiler.

L’autre coup de génie, c’est James Caan, choix totalement inattendu : acteur physique, voire bondissant, souvent incapable de rester immobile, entravé dès la cinquième minute du film. Il est remarquable, lui aussi, faisant de ses contraintes inhabituelles un moteur pour l’une de ses prestations les plus mémorables. Ajoutez une apparition de Lauren Bacall, et surtout le beau rôle de shérif de Richard Farnsworth (futur héros de Une histoire vraie de Lynch)…

Il n’y a pas beaucoup d’acteurs, dans Misery, mais la distribution frise la perfection. Avec un Rob Reiner en pleine forme, très à l’aise pour faire monter la tension, pour filmer l’absence et les éclats de violence. Petit classique qui n’a pas pris une ride.

Quand Harry rencontre Sally (When Harry met Sally) – de Rob Reiner – 1989

Posté : 10 septembre, 2021 @ 8:00 dans 1980-1989, REINER Rob | Pas de commentaires »

Quand Harry rencontre Sally

Un film dont les personnages principaux sont des amoureux de Casablanca ne peut pas foncièrement être mauvais. C’est un fait qui se vérifie avec ce modèle de comédie romantique, qui continue à infuser son influence pas loin de trente-cinq ans plus tard. Quand Harry rencontre Sally reste un modèle du genre, une love story au long cours, l’histoire d’un homme et d’une femme qui se rencontrent, ne s’aiment pas, se perdent de vue, se recroisent, se reperdent de vue, se retrouvent, deviennent amis, et mettent un temps fou à admettre qu’ils s’aiment.

Plus d’une heure trente pour arriver à un constat évident dès les premières images ? Oui, mais il y a dans cette comédie romantique une justesse des sentiments qui vous transporte quand vous avez 16 ans, qui vous retransporte quand vous en avez 25, puis 35, puis 45… Bref. Cette histoire là garde toute sa fraîcheur, toute sa vérité aujourd’hui, dans le regard d’un ancien ado devenu père de famille.

Au scénario : Nora Ephron, une spécialiste du genre, pas toujours dans la nuance. Derrière la caméra : Rob Reiner, un cinéaste touche à tout qui à cette époque transforme tout ce qu’il touche en réussite hollywoodienne (de Princess Bride à Misery, que du bon alors). Devant : Meg Ryan et Billy Cristal, pas exactement les acteurs les plus glamours du monde, mais dont l’alchimie est si parfaite. Elle, le nez qui coule et pleine de manie. Lui, cynique et un rien hautain. Deux êtres mal formatés, qui ensemble dégagent une sorte de plénitude.

Reiner capte cette osmose en misant sur le temps long, dans une histoire qui s’étale sur plus de dix ans ans. C’est ce refus de l’urgence qui fait du film une rom’com’ si intemporelle, et si marquante. Plus encore que les quelques moments forts, comme le fameux orgasme simulé par Meg Ryan dans le bar, ou la soirée à quatre avec les meilleurs amis Carrie Fisher et Bruno Kirby. Il n’y a pas de tant de films qui ont su donner corps à une telle relation, à une telle intimité entre un homme et une femme.

Le film est beau, aussi, pour la manière dont Reiner filme Harry et Sally ensemble, au cœur de New York, dans une intimité que rien ne peut mettre à mal malgré la ville grouillante. Quand ils sont ensemble, rien d’autre n’existe. Quand ils se parlent au téléphone, c’est comme s’ils étaient côte à côte : le split screen a rarement été aussi joliment utilisé. Comme ces interludes, avec de vieux couples qui témoignent face caméra, évoquant chacun la même évidence qui unit Harry et Sally : « It had to be you »

Des hommes d’honneur (A few good men) – de Rob Reiner – 1992

Posté : 27 juin, 2014 @ 4:53 dans * Thrillers US (1980-…), 1990-1999, CRUISE Tom, REINER Rob | Pas de commentaires »

Des hommes d'honneur

Rob Reiner s’attaque au film de procès, genre à part entière du cinéma américain. Et c’est une nouvelle grande réussite pour le réalisateur de Princess Bride et Misery, qui a prouvé au tournant des années 80/90 qu’il était l’un des grands noms du cinéma populaire américain, quel que soit le genre auquel il touche. Des genres souvent très codifiés, auxquels il arrive souvent apporte un regard neuf. C’est le cas cette fois encore, avec ce film de prétoire hyper-efficace qui confronte astucieusement la justice américaine et le sens du devoir des marines.

On sent que le réalisateur prend plaisir à filmer ses comédiens dans leur numéro, Jack Nicholson en tête, au cabotinage maîtrisé, et dont le personnage est une caricature assumée. Face à lui, il fallait un jeune acteur hors du commun pour faire le poids, notamment lors de la fameuse scène de l’interrogatoire. Qui d’autre que Tom Cruise pour cela, celui qui avait déjà formé des tandems parfaits avec Paul Newman (La Couleur de l’Argent) ou Dustin Hoffman (Rain Man). En avocat à la jeunesse éclatante, Cruise est une nouvelle fois parfait, même si le rôle, taillé sur mesure pour lui, n’apporte pas grand-chose à sa gloire.

Rob Reiner a aussi la bonne idée de ne pas tomber dans le piège de l’amourette facile. Et on imagine que c’était tentant, en ayant pour vedettes les deux stars les plus hots du début des années 90 : Cruise et Demi Moore, sexy en diable en uniforme. Une ou deux allusions, quelques regards en coins… mais chaque plan laissant entrevoir la possibilité d’une idylle est désamorcé par une réplique qui recentre sur l’essentiel : le procès qui se prépare.

Même s’il aborde aussi un sujet politiquement un peu incorrect (les marines sont ils des êtres d’un autre temps ?), le film est avant tout un pur plaisir de cinéma, peuplé de seconds rôles qu’on adore (J.T. Walsh, Kevin Bacon, Kevin Pollack, Kiefer Sutherland…), l’œuvre d’un cinéaste qui a donné ses lettres de noblesse au pop-corn movie.

Le Président et Miss Wade (The American President) – de Rob Reiner – 1995

Posté : 20 octobre, 2011 @ 4:29 dans 1990-1999, REINER Rob | Pas de commentaires »

Le président et miss Wade

Après The Ghost Writer, on reste dans les coulisses du pouvoir, à la Maison Blanche cette fois, mais dans un tout autre genre : une bonne vieille comédie romantique à l’américaine, signée par un petit maître du genre (Rob Reiner, le réal de Quand Harry rencontre Sally), touche-à-tout souvent très inspiré, et largement sous-estimé (on lui doit quand même des films comme Stand by me, Princess Bride, Misery ou Des hommes d’honneur… que du bon !). Dans le genre « couple improbable », au cœur de tous les bons films du genre, Reiner n’y va pas par le dos de la cuillère dans The American President : rien moins que le président des Etats-Unis (séduisant, sympathique, humaniste, honnête, populaire… Michael Douglas, quoi !) et une activiste représentant un contre-pouvoir (quadra esseulée charmante mais maladroite… Annette Benning, donc).

La charge est lourde ? Pas plus que dans un bon Capra, et la comparaison n’est pas fortuite : le film est un hommage aussi sincère qu’honnête au réalisateur de Monsieur Smith au Sénat, film auquel on pense immanquablement : ce n’est pas un hasard si le cinéma de Capra apparaît au détour d’un charmant dialogue, ou si la toute dernière scène se déroule dans l’enceinte mythique du Sénat, immortalisée par Capra dans son chef d’œuvre. Il ne faut pas s’attendre à être surpris : c’est une vraie comédie romantique, qui répond à toutes les règles du genre. Premier contact difficile, coup de foudre, romance assumée malgré les regards extérieurs, choix cornélien, sentiment de trahison, froid, réconciliation… Mais si on n’est pas surpris, on est franchement charmé par ce couple… ben oui, charmant. On est séduit aussi par l’élégant classicisme de la mise en scène, qui ressuscite le Hollywood de l’âge d’or.

Rob Reiner renoue d’ailleurs avec une tradition qui appartient au grand cinéma des années 30 et 40, et qui a un peu disparu ces dernières décennies : les grands seconds rôles. Martin Sheen, Michael J. Fox, Richard Dreyfuss… ces personnages secondaires ont du poids, et contribuent à la réussite d’un film émaillé de scènes croquignoles (l’apparition d’un couple présidentiel français visiblement inspiré des Chirac, qui venaient d’entrer à l’Elysée), de passages obligés (la fille adolescente du président, sans doute le personnage le moins convaincant) et de moments de grâce (la première rencontre, la scène du bal…). Et puis il y a Annette et Michael, couple de cinéma idéal, très hollywoodien, mais à l’ancienne.

 

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