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M’Liss (id.) – de Marshall Neilan – 1918

Posté : 28 novembre, 2011 @ 11:32 dans 1895-1919, FILMS MUETS, NEILAN Marshall, PICKFORD Mary, WESTERNS | Pas de commentaires »

MLiss

Un mélange de comédie et de mélodrame avec un fond de suspense ; un personnage de gamine aux allures de sauvageonne qui dissimule un cœur grand comme ça et une vocation cachée à mener une vraie vie de famille… Pas de doute, M’Liss était taillé sur mesure pour Mary Pickford, l’éternelle jeune fille américaine qui, du haut de ses 25 ans, interprète l’une de ces héroïnes à peine sorties de l’enfance qu’elle jouera encore pendant dix ans. Avec ce film, on est clairement en terrain connu, mais on ne s’en plaindra pas : il y a dans M’Liss absolument tout ce qui a fait la gloire de « la petite fiancée de l’Amérique » et qui fait toujours d’elle, près d’un siècle après, l’une des plus grandes stars du cinéma.

Il faut dire qu’il y a derrière la caméra un cinéaste qui la connaît par cœur : Marshall Neilan, l’un de ces grands oubliés de l’Histoire, qui fut pourtant l’un des réalisateurs les plus populaires de son époque, l’équivalent (au début des années 20) d’un Spielberg. Neilan avait commencé au bas de l’échelle à Hollywood, avant d’être repéré par Griffith et de devenir devant sa caméra le partenaire fétiche de la jeune Mary Pickford, dans des dizaines de courts métrages. Passé de l’autre côté de la caméra, il deviendra à son tour le réalisateur favori de l’actrice, signant avec elles quelques classiques (un peu démodés) du muet, comme Papa longues jambes.

M’Liss, il faut bien le reconnaître, a pris un sacré coup de vieux. La comparaison avec Sparrows, formidable film avec Mary Pickford que j’ai revu récemment, n’est pas flatteuse pour le film de Neilan, dont la mise en scène est la plupart du temps assez statique. Quelques passages, pourtant, étonnent par leur modernité : celle du délire alcoolisé du père de Mélissa (M’Liss), filmé avec des gros plans avec des contrastes agressifs en avance de 40 ans…. Ou encore une série de plans utilisant à merveille les décors naturels et des soleils couchants très cinégéniques.

L’histoire en elle-même est plutôt convenue, et repose sur des ficelles énormes. Dans une petite ville de pionniers, la fille un peu fofolle d’un poivrot tombe sous le charme du nouvel instituteur. Le film aurait pu se contenter de cette rencontre politiquement incorrect de deux mondes (l’attirance de l’instit pour cette jeune fille est clairement sous-entendu), mais s’y ajoute une obscure intrigue policière : le père de la jeune fille est le frère d’un riche homme d’affaires qui, en mourant, lui lègue une fortune. Mais le père est assassiné par un homme qui cherche à lui voler l’héritage. L’instit est accusé du meurtre, et seule M’Liss reste convaincue de son innocence. Elle finira par démasquer le coupable à l’issue d’une scène tendue et assez virtuose, qui tranche nettement avec l’essentiel du métrage, parfois un peu lent, souvent très daté. Mais toujours franchement charmant.

 

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