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Archive pour la catégorie 'HONG Sang-soo'

Hotel by the river (Gangbyun hotel) – de Hong Sang-soo – 2018

Posté : 22 septembre, 2021 @ 8:00 dans 2010-2019, HONG Sang-soo | Pas de commentaires »

Hotel by the river

Un hôtel au bord d’une rivière, comme enveloppé dans un paysage de neige. Là vit depuis quelques jours un poète sexagénaire qui convoque ses deux fils, persuadé que sa mort est proche. Dans une autre chambre, une jeune femme qui se remet difficilement d’une déception amoureuse, et qu’une amie retrouve, elle aussi en souffrance…

Hong Sang-soo filme ses personnages comme dans un cocon, entre deux états, une espèce de quiétude cotonneuse et parfois douloureuse, où il n’y a plus de place que pour les personnages eux-mêmes. A l’exception de l’employée de l’hôtel, pas le moindre second rôle, pas la moindre silhouette ne vient troubler cette sensation d’être dans une sorte de rêverie éveillée.

Hong Sang-soo n’est pas un cinéaste spectaculaire. Il n’est pas non plus un auteur, semble-t-il dire en dressant le portrait de l’un de ses personnages, lui-même réalisateur « qui fait ce qu’il peut ». Il a en tout cas des obsessions, une manière de faire se répondre et s’enrichir les situations, les personnages, entre qui il crée plus de parallèles que de liens véritables.

Le père et ses fils d’un côté, les deux jeunes de l’autre. Entre eux, des chemins qui se croisent, des occasions ratées ou à peine effleurées… Comme si, à l’heure du bilan, il n’était plus question d’espérer ou de construire quoi que ce soit de neuf. Hotel by the river est fait de petits riens : beaucoup d’attente, beaucoup d’assoupissements même, de longues discussions autour du choix d’un prénom, ou du rapport d’un jeune homme avec les femmes…

Hong Sang-soo crée le sentiment non pas de la légèreté, mais d’une certaine indolence, voire de la dérision. Il y a pourtant, toujours, une vraie gravité. Tous les personnages, chacun à leur manière, sont à la fin de quelque chose. De leurs retrouvailles se dégage une émotion d’abord feutrée, puis puissante, intense, et même violente. On sort de cet hôtel le ventre noué, et sincèrement bousculé, comme tiré d’un rêve qu’on aurait voulu ne pas quitter.

In another country (Da-reun na-ra-e-suh) – de Hong Sang-soo – 2012

Posté : 1 décembre, 2015 @ 6:41 dans 2010-2019, HONG Sang-soo | Pas de commentaires »

In another country

Une jeune Coréenne imagine trois histoires dont le personnage principal est à chaque fois une Française échouée dans une station balnéaire de Corée du Sud… Le prétexte à un film à sketch à l’ancienne? Pas si simple : même lieu, mêmes comédiens, situations analogues, et Isabelle Huppert au cœur de ce triptyque dans la peau de Anne, tantôt comédienne sur le point de retourner en France, tantôt femme de milliardaire attendant son amant, tantôt femme trompée cherchant un nouveau souffle…

Chacune de ces histoires serait totalement anecdotique, si toutes trois ne se répondaient pas et ne se complétaient pas d’une manière aussi envoûtante. Hong Sang-soo réussit là quelque chose de très beau : à travers ces trois fictions indépendantes, il parvient à créer une sorte de vérité profonde, comme si les trois « sketchs » étaient les couleurs primaires d’un procédé trichrome.

Les personnages changent à chaque fois, et particulièrement celui d’Isabelle Huppert. Mais ces petites histoires s’enrichissent les unes les autres. Un peu comme si le Alain Resnais de Smoking/No smoking rencontrait le Harold Ramis d’Un jour sans fin. Une alliance inattendue que le cinéaste coréen transforme en une fascinante expérience de cinéma.

Visuellement pourtant, le réalisateur choisit le dépouillement, avec des images souvent trop exposées, aucun gros plan, un rythme lent et des décors naturels familiers et anti-spectaculaires au possible : l’action se déroule en effet dans un cottage de vacances, aux abords de sanitaires, ou sur une plage déserte et froide… Pas vraiment glamour.

L’omniprésence d’Isabelle Huppert est le vrai sujet du film : sa beauté et sa grâce si purement cinématographiques, en contradiction avec tout ce qui l’entoure. Un contraste qui souligne cette notion de déracinement que l’on retrouve jusque dans le titre. Là aussi, Hong Sang-soo excelle : dans la manière qu’il a de filmer l’étranger, la barrière de la langue, et les attitudes différentes que l’on peut avoir en terre étrangère.

Ce triple portrait d’une femme qui se cherche, loin de ses racines et de sa culture, est parfois déroutant. Mais c’est un très beau film, simple et envoûtant.

 

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