Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour la catégorie 'KENNEDY Burt'

Le Retour des sept (Return of the Seven) – de Burt Kennedy – 1966

Posté : 26 février, 2024 @ 8:00 dans 1960-1969, KENNEDY Burt, WESTERNS | Pas de commentaires »

Le Retour des Sept

Premier constat : John Sturges est un petit maître du western. Petit donc, mais maître tout de même. Deuxième constat : il n’est pas aux manettes de cette suite/remake de ses Sept Mercenaires, laissant la place à un Burt Kennedy qui fut un scénariste important. Première conclusion : c’est fou ce que le rythme d’un film peut devoir à un bon réalisateur. Ce que Kennedy n’est pas, donc.

Le film de Sturges fut un immense succès populaire. Lui donner une suite n’avait donc rien d’aberrant. Les premières images laissent planer le doute sur la réussite du projet. Côté positif : l’impression de familiarité qui se dégage de ce petit village reculé où le temps semble arrêté. Côté négatif : le thème musical inoubliable composé par Elmer Bernstein pour le film original, collé tel quel sur des images dont la nonchalance est aux antipodes du motif musical.

La suite est à l’avenant, avec un Kennedy qui cherche constamment à s’inscrire dans la lignée du film de Sturges, sans en avoir ni la maîtrise ni l’inventivité. Mais il en a visiblement les moyens, ce qui permet de limiter la casse avec de bien belles images, une belle lumière et un écran large qui a de la gueule. Avec aussi Yul Brynner qui reprend son rôle de Chris, le chef des mercenaires, pour une nouvelle mission-suicide.

Pas de bol : Brynner était sans doute le plus terne de tous les acteurs du premier film. Et pour cette suite, il affiche une distance presque mécanique, comme s’il se préparait déjà à incarne le robot de Mondwest. Et si on retrouve les autres personnages survivants du film de Sturges, leurs interprètes ont déclaré forfait : Horst Buchholz et Steve McQueen, remplacés par deux clones qui ne déméritent pas, à ceci près qu’ils ne sont pas leurs modèles. Auxquels on pense constamment.

Pour le reste, on est dans le copié-collé maladroit, mais pas sans charme. Warren Oates et Claude Akins apportent un peu de sang frais, Fernando Rey joue les guests en prêtre dévoué, et tout ce que le Hollywood de l’époque compte en acteurs hispanos patibulaires est réuni dans le gang des méchants.

Les scènes d’action, innombrables dans le dernier tiers, sont assez désolantes, se contentant grosso modo de gros plans sur les gentils qui tirent, et de contre-champs de méchants qui tombent de cheval. Yul Brynner décrochant la palme du gars qui tire mécaniquement conscient de ne rien avoir de plus dangereux face à lui qu’une caméra.

Une suite très dispensable, donc, qui réussit l’exploit de ne strictement rien faire de l’idée la plus intrigante du film. Les sept mercenaires doivent ici libérer des centaines d’hommes enlevés pour reconstruire une ville au milieu de nulle-part. Idée baroque et assez excitante sur le papier, évacuée en une poignée de minutes à peine à l’écran. Pour laisser la place à une suite de fusillades désincarnées. Bof.

La Vengeance du Shérif (Young Billy Young) – de Burt Kennedy – 1969

Posté : 11 janvier, 2024 @ 8:00 dans 1960-1969, KENNEDY Burt, MITCHUM Robert, WESTERNS | Pas de commentaires »

 

La Vengeance du shérif

Burt Kennedy est un veau. Un peu comme Andrew McLaglen, autre grand spécialiste du western dans les années 60, qui a eu la chance d’avoir un carnet d’adresse de dingue. Un peu aussi comme les tireurs de son film qui, systématiquement, ratent leur cible, si évidente soit-elle.

Burt Kennedy est un veau, et c’est le premier constat. Le deuxième, maintenant : Burt Kennedy a vu Rio Bravo et Et pour quelques dollars de plus, et il s’est dit que faire un mix des deux serait une bonne chose pour signer un chouette western et être dans l’air du temps.

Et un troisième constat, histoire d’être complet : Burt Kennedy est un veau très inspiré par Hawks et Leone, mais c’est aussi un réalisateur dont on ne peut douter de la sincérité, ni du fait qu’il a l’ambition de faire du grand cinéma.

Alors oui, c’est raté : Young Billy Young est du « sous-… » à peu près tout. Du sous-Hawks, du sous-Sergio Leone, du sous-grand rôle torturé de Robert Mitchum… Un western qui pêche constamment par son manque de rythme, l’incapacité de Kennedy à planter une atmosphère ou une quelconque rugosité à son récit. Mais c’est aussi un western généreux, parsemé de quelques images inventives.

Un plan résume cette ambitionL’image d’une pianiste qui se reflète dans la vitre d’un corbillard dont on sort le cercueil, révélant peu à peu l’arrière-plan, et dévoilant l’arrivée de trois cavaliers… Trois images, trois niveaux en un seul plan fixe. Burt Kennedy est un cinéaste maladroit, qui n’a pas la maîtrise d’un Ford, d’un Wellman ou d’un Hawks, mais ce n’est pas un cinéaste paresseux.

Bref, on a fortement envie de s’accrocher aux quelques bonnes idées, d’oublier le manque de liant, les interminables plans inutiles de déplacements, de ne pas se dire qu’on rien demander d’autre à Angie Dickinson que de rejouer son rôle de Rio Bravo, de se concentrer sur le fait que Robert Mitchum est impérialOn a envie d’aimer ce film. On va se contenter de ne pas en dire trop de mal, et de vite l’oublier.

Les Voleurs de train (The Train Robbers) – de Burt Kennedy – 1973

Posté : 17 février, 2017 @ 8:00 dans 1970-1979, KENNEDY Burt, WAYNE John, WESTERNS | Pas de commentaires »

Les Voleurs de train

Une fois accepté le fait qu’il s’agit là d’un de ces « véhicules » dont l’unique raison d’être est John Wayne, l’un de ces innombrables westerns construits autour de la stature imposante (même avec l’âge et la bedaine qui commencent à peser sérieusement) du Duke, il faut reconnaître qu’il y a des tas de choses assez enthousiasmantes dans ce film produit par le fils Wayne.

Pas Ann-Margret, certes, dont les formes très avantageuses, même si elles sont un sujet de discussion récurrent (plus qu’elles ne sont réellement mises en valeur d’ailleurs), ne suffisent pas à compenser un charisme de boîte aux lettres. Une belle plante qui n’a pas grand-chose à jouer, et qui le fait grosso modo en se contentant de sourire gentiment. Pas Ricardo Montalban non plus, dont les quelques apparitions silencieuses (jusqu’à la toute dernière scène) ne suffisent pas à créer un quelconque intérêt autour de son personnage.

Mais cette joyeuse bande de vieux de la vieille, aventuriers qui se retrouvent tardivement autour de ce qu’ils considèrent eux-mêmes comme un dernier coup pour renouer avec leur jeunesse. On n’est clairement pas dans le western crépusculaire, mais dans la tendre nostalgie d’une jeunesse mouvementée. Mais John Wayne donnant la réplique à Ben Johnson, dont le compagnonnage remonte à 25 ans et aux grands chefs d’œuvres de Ford, il faut dire que ça a de la gueule. Et Rod Taylor, le déjà vétéran des Oiseaux d’Hitchcock, qui se joint à la fête, c’est pas mal non plus.

Surtout, Burt Kennedy, scénariste devenu réalisateur de westerns, apporte un très grand soin à la construction de ses plans. Résultat: un film pas toujours parfaitement tenu au niveau du rythme et de l’atmosphère, mais visuellement très beau, avec une utilisation inventive et ambitieuse des décors naturels. Rien que pour ça, le film vaut franchement le détour.

Et puis il y a quelques beaux choix de mise en scène, à commencer par celui d’opposer les gros plans de nos héros vieillissants, souvent filmés deux par deux dans des cadres refermés, et dans une belle intimité, à une masse inhumaine de méchants, qui n’apparaissent que comme des silhouettes menaçantes dépourvues de personnalité propre. Une originalité qui donne une vraie singularité aux scènes d’action.

Burt Kennedy flirte avec le mauvais goût par moments, en suggérant une romance possible entre la jeune et fraîche Ann-Margret et le puissant et vieillissant John Wayne. Mais c’est pour mieux jouer avec l’image de la star et l’attente du public, avec une réplique qui figure parmi les plus belles de toute la filmographie de Wayne : « Ma selle est plus vieille que vous ! » La pauvre Ann-Margret en reste bouche bée…

La Caravane de feu (The War Wagon) – de Burt Kennedy – 1967

Posté : 17 juin, 2013 @ 1:56 dans 1960-1969, DOUGLAS Kirk, KENNEDY Burt, WAYNE John, WESTERNS | Pas de commentaires »

La Caravane de feu (The War Wagon) – de Burt Kennedy – 1967 dans 1960-1969 la-caravane-de-feu

La Caravane de feu semble n’avoir été fait qu’avec deux idées fortes : associer John Wayne et Kirk Douglas, et transposer le film de cambriolage, genre très en vogue dans les années 60, dans l’Ouest sauvage. Verdict ? Honorable, dirons-nous.

Le film ressemble quand même à un grand truc un peu informe, la plupart du temps. Un véhicule confortable pour deux stars dont l’apogée est déjà derrière elles. Deux hommes de l’Ouest vieillissants qui jouent ici gentiment avec leur image. Sans l’abîmer ni la remettre en question, sans prendre le moindre risque.

L’affrontement de ces deux monstres du cinéma tourne un peu en rond, sur le mode semi-parodique. Le scénario nous les présente comme deux ennemis mortels qui font alliance pour le seul appât du gain, mais on ne sent pas la moindre menace entre ces deux-là. Leurs face-à-face virils et faussement dangereux ne sont jamais pris au sérieux. Ce qui donne au film une légèreté pas désagréable, mais qui nous prive de la tension que cela aurait pu donner.

La transposition du film de cambriolage est un poil plus intéressante, parce que ce western respecte absolument tous les codes du genre : le « cerveau » qui réunit une bande hétéroclite, les préparatifs, le braquage à proprement parler, et la répartition du butin, où le plan parfaitement huilé vole en éclats…

C’est tellement fidèle à ce qu’on a vu cent fois en costumes contemporains, et même si le film a tous les attraits d’un vrai western, que tout effet de surprise tombe à plat. Surtout que le scénario est franchement paresseux, tout entier dirigé vers la vraie star du film : ce fourgon blindé que les cinq voleurs se préparent à attaquer. Le fourgon est tellement central dans l’entreprise de Burt Kennedy que le réalisateur le met en scène dès qu’il le peut tout au long du film, le faisant traverser le champ à la première occasion.

Kennedy n’a rien d’un auteur, mais c’est un honnête réalisateur, qui signe un western tout à fait honorable, avec des acteurs impeccables (Bruce Cabot, qui fut la vedette de King Kong quelques décennies plus tôt, en grand méchant ; Bruce Dern, récent prix d’interprétation à Cannes pour Nebraska, en porte-flingue vite flingué), une belle musique très westernienne de Dimitri Tiomkin, et de belle scènes d’action bien spectaculaires. Un pur divertissement bien sympathique, quoi…

La Caravane de feu est disponible pour la première fois en blue ray, dans une édition simple et pas chère (sans le moindre bonus), chez Universal.

 

Kiefer Sutherland Filmographie |
LE PIANO un film de Lévon ... |
Twilight, The vampire diari... |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | CABINE OF THE DEAD
| film streaming
| inderalfr