Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour septembre, 2016

Le Gouffre aux chimères (Ace in the Hole / The Big Carnival) – de Billy Wilder – 1951

Posté : 30 septembre, 2016 @ 8:00 dans 1950-1959, DOUGLAS Kirk, WILDER Billy | Pas de commentaires »

Le Gouffre aux chimères

Décidément très sombre, Billy Wilder, au tournant des années 50. Tourné après Sunset Boulevard, ce Ace in the Hole est sans doute le plus cynique de tous ses films, une charge d’une rare violence contre… Contre quoi d’ailleurs ? Le comportement des journalistes prêts à manipuler la vérité (et la vie des gens) pour une bonne histoire ? Celui de leurs lecteurs avides de drames humains qui se précipitent sur les lieux d’une tragédie comme ils se rendent à une fête foraine ?

Et ce n’est pas une simple formule. Autour de la mine où un homme est coincé depuis des jours, c’est effectivement une véritable foire qui se forme, « grâce » aux arrangements avec la vérité d’un journaliste prêt à tout pour retrouver les grâces des grands journaux nationaux, lui qui se morfond depuis des mois dans un petit canard de province qu’il méprise avec toute la force de son dédain.

C’est Kirk Douglas, dans l’un de ses très grands rôles. Un sale type, qui ne se cache pas. Une vision détestable du journaliste, l’antithèse en quelques sortes du Bogart de Bas les masques. Un homme pourtant, à qui il faudra du temps pour réaliser que derrières les histoires qu’il livre au lecteur comme on nourrit un vautour, il y a des drames humains. Et qu’il y joue un rôle quoi qu’il en dise, lui qui répète sans cesse qu’il relate les mauvaises nouvelles, qu’il ne les crée pas…

Pas réjouissante, la vision de l’humanité de Wilder dans ce film. On y croise aussi des flics corrompus, des Indiens avides ou encore une épouse pas vraiment éplorée, tous bien décidés à profiter du drame. Et au milieu de ce grand carnaval, un homme enseveli et son père qui erre au milieu de la foule, toujours plus seul à mesure que cette dernière grandit. Les images de ce petit homme infirme claudiquant de dos au cœur de la foule sont peut-être les plus belles de ce film fort et cruel.

Le Dernier Train de Gun Hill (Last Train from Gun Hill) – de John Sturges – 1959

Posté : 29 septembre, 2016 @ 8:00 dans 1950-1959, DOUGLAS Kirk, STURGES John, WESTERNS | Pas de commentaires »

Le dernier train de Gun Hill

Il suffit parfois de rien : le message d’un ami qui vient de revoir l’un de ces westerns qui ont bercé mon adolescence. Suffisant pour donner envie de redécouvrir ce John Sturges un peu oublié, perdu entre deux classiques du genre (le cinéaste l’a tourné entre Règlement de compte à OK Corral et Les Sept Mercenaires, deux références), et pas vu depuis au moins vingt ans.

Les premières minutes sont plutôt cruelles. Un prologue pourtant dramatique (une femme violée et tuée devant les yeux de son fils), mais filmé avec une platitude remarquable, sans le moindre souffle et sans la moindre force, dans un décor visiblement droit sorti du précédent classique de Sturges (la scène romantique de Burt Lancaster/Wyatt Earp).

On craint alors le pire. Mais l’entrée en scène de l’ami Kirk Douglas, rescapé du OK Corral, donne un coup de peps à mise en scène de Sturges, qui semble retrouver tout son allant et toute son inspiration. Elle est formidable cette première scène, qui nous montre un shérif rigolard évoquant avec les enfants de sa ville tranquille des heures plus troublées qu’ils n’ont pas connu, et dont on devine qu’il va bientôt être rattrapé par la violence. Parce que cette femme violée et tuée, c’est la sienne…

Par le plus grand des hasards (soyons indulgents sur les facilités scénaristiques), le shérif Kirk découvre sur le lieu du drame une selle qui le mène droit au coupable, qui n’est autre que le fils de son meilleur ami, qui lui sauva la vie jadis. Tout ça est un peu tiré par les cheveux, certes. Mais qu’importe, le cinéma de genre est pavé de ces petits trucs improbables. Et ce truc-là donne au film une belle gravité.

Le meilleur ami, c’est Anthony Quinn, dans l’une de ses très belles interprétations, toute en sobriété et en présence magnétique. Si le personnage de Kirk Douglas impressionne par sa volonté et son jusqu’au boutisme, c’est lui, Quinn, qui donne au film ses meilleurs moments. Tiraillé entre son attachement sincère pour cet ami de longue date, et son refus de laisser son fils, pourtant totalement con, se faire pendre. Un beau sujet de tragédie.

Qu’importe aussi si la fin, décevante, laisse un sentiment d’inachevé. Il y a dans ce western une tension qui ne retombe jamais, et une force viscérale qui trouve son apogée lors d’une séquence d’incendie apocalyptique que n’aurait pas renié Eastwood. Sturges ne révolutionne pas le genre (le thème rappelle souvent Le Train sifflera trois fois ou 3h10 pour Yuma), mais il lui offre une belle réussite. Ambiance La Dernière Séance, comme dit mon pote…

Le Quatrième Homme (Kansas City Confidential) – de Phil Karlson – 1952

Posté : 28 septembre, 2016 @ 8:00 dans * Films noirs (1935-1959), 1950-1959, KARLSON Phil | Pas de commentaires »

Le quatrième homme

J’ai toujours beaucoup aimé ce petit film noir méconnu mais épatant de Phil Karlson, l’histoire d’un homme dont la vie est brisée après avoir été brièvement accusé à tort d’avoir participé à un braquage, et qui cherche à se réhabiliter en démasquant les véritables coupables.

Rien de très original a priori, si ce n’est que notre héros (joué par l’impeccable John Payne) découvre que les membres du gang, qui ne se connaissent pas les uns les autres, ont rendez-vous dans un village de pêcheurs près de la frontière mexicaine. Il s’y glisse donc après avoir pris la place d’un des voleurs (Jack Elam), et cherche à démasquer les méchants.

Bon… Deux des bad guys en question sont interprétés par Neville Brand et Lee Van Cleef, deux des plus grandes salles gueules du cinéma hollywoodien. Alors forcément, on se dit que l’entreprise ne va pas être bien compliquée. Mais il y a une ambiance formidable dans ce décor atypique de film noir. Et le chef des braqueurs (Preston Foster) est lui aussi très inattendu, figure sympathique et attachante.

Le film manque sans doute un peu de rythme, mais sa grande force réside dans la qualité des personnages, remarquablement écrits. Même des seconds couteaux comme Van Cleef et Elam sont inhabituellement développés. Un grand petit film noir…

Liberté-Oléron – de Bruno Podalydès – 2001

Posté : 27 septembre, 2016 @ 8:00 dans 2000-2009, PODALYDES Bruno | Pas de commentaires »

Liberté Oléron

« Mais qu’ils sont cons ! » Tout l’univers des Podalydès est dans cette séquence où, agacé par les avaries à répétition du bateau de ses rêves, le père de famille se met à insulter ses fils. On l’aime, ce père si normal, et si touchant dans son envie d’aller au bout de ses rêves. Mais il est odieux aussi, capable des pires horreurs avec ceux qu’il aime, jusqu’à frôler la tragédie.

C’est donc un film de vacances, mais à la mode Podalydès : tendre, cruel, drôle et cynique, tout cela dans un même mouvement irrésistible. On rit, beaucoup. Mais la gêne n’est jamais très loin, parce qu’il y a dans ce portrait d’une famille qui passe l’été dans une maison de vacances à Oléron une sorte de condensé de toutes les vies qu’on n’a pas et qu’on aurait aimé avoir.

Les rêves, d’ailleurs, sont omniprésents. Bruno Podalydès les filme tour à tour : ceux du père, de la mère, et des trois enfants. Forcément, chacun a ses propres envies, et va (ou pas) vivre ses rêves dans ce film d’été. Et ces rêves omniprésents soulignent constamment l’incommunicabilité de cette famille qui semble si unie, et qui l’est vraiment d’une certaine manière.

Mais y a-t-il une place pour l’épanouissement personnel de chacun au sein d’une communauté aussi restreinte qu’une famille ? C’est la question que semblent poser les frères Podalydès. La réponse est loin d’être évidente.

Charade (id.) – de Stanley Donen – 1963

Posté : 26 septembre, 2016 @ 8:00 dans * Espionnage, 1960-1969, DONEN Stanley | Pas de commentaires »

Charade

C’est le dernier grand film de Cary Grant, qui prendra sa retraite des plateaux trois ans plus tard, après une poignée d’ultimes apparitions plus dispensables. A presque 60 ans, il a pourtant encore une classe folle, et son ironie et son humour à froid n’ont absolument rien perdu de leur puissance comique. Au bras de l’enamouré Audrey Hepburn, qu’il ne cesse de traiter comme la gamine qu’elle est, il est absolument irrésistible.

Alors oui, si le film est aussi formidable, ce n’est pas pour cette histoire d’espionnage totalement improbable, hommage quasi-parodique à La Mort aux trousses (que Cary Grant a tourné quatre ans plus tôt) et clin d’œil amusé aux James Bond alors en vogue (les toutes premières images ne trompent pas), mais pour ce couple de cinéma complètement magique.

Dès leur première rencontre, la magie opère entre ces deux-là. Et le dialogue qui se noue entre eux, vif et drôle, rappelle clairement le Grant hawksien des années 30 et 40. Tout le film est comme ça : une sorte d’hommage léger et amoureux à l’immense carrière de Cary Grant. Des (presque) adieux parfaits et uniques dans l’histoire du cinéma.

Les méchants sont réjouissants mais limite idiots (James Coburn, George Kennedy, Walter Matthau), la violence a un aspect très cartoon selon lequel rien n’est à prendre vraiment au sérieux, le film enchaîne les fausses pistes et les rebondissements souvent téléphonés. Mais tout ça n’a aucune importance : seul compte le couple Audrey-Cary, les yeux de biche de la première et les soupirs conquis du second.

Charlot fait du golf (???) – de Charles Chaplin – 1917 (?)

Posté : 25 septembre, 2016 @ 8:00 dans 1895-1919, CHAPLIN Charles, COURTS MÉTRAGES, FILMS MUETS | Pas de commentaires »

Charlot fait du golf

Ne cherchez pas dans les filmographies officielles : Charlot fait du golf n’existe pas. Cette rareté d’à peine trois minutes a été découverte dans les archives de la famille, sans que l’on sache à quoi ces images étaient destinées, ni même quand elles ont été tournées. Seule certitude : elles datent d’avant fin 1917. Outre Chaplin, le film met en effet en scène Albert Austin et Eric Campbell, et ce dernier est mort dans un accident de voiture le 20 décembre de cette année-là.

Les images qui nous sont parvenues se limitent en fait à deux scènes sur un terrain de golf : dans la première, Charlot assiste moqueur aux efforts malheureux de Campbell pour taper dans sa balle ; la seconde étant une variation sur le même thème, Austin ayant cette fois pris la place du souffre-douleur de Charlot.

Peut-être Chaplin cherchait-il l’inspiration sur ce terrain de golf… Il ne semble pas l’avoir trouvée : son vagabond se contente de quelques mimiques bien rodées, mais sans génie ni passion. Éternel perfectionniste, on peut imaginer que Chaplin s’est rendu compte qu’il n’allait nulle part avec cette ébauche de film, et qu’il est passé à autre chose. Reste une vraie curiosité, forcément indispensable pour tous les amoureux de Chaplin.

House of Cards, saison 2 (House of Cards, season 2) – série créée par Beau Willimon – 2014

Posté : 24 septembre, 2016 @ 8:00 dans 2010-2019, COLES John David, FOLEY James, FOSTER Jodie, FRANKLIN Carl, TÉLÉVISION, WILLIMON Beau, WRIGHT Robin | Pas de commentaires »

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Après une première saison hautement addictive, on attendait cette suite avec un rien d’incertitude. Frank Underwood étant arrivé à ses fins, la série pouvait-elle tenir le rythme ? La réponse est oui. Et côté rythme, on est servi. Trop sans doute, dans le premier tiers de cette saison 2, qui frôle le trop-plein à plusieurs reprises.

On savait le héros prêt à tout pour obtenir ce qu’il veut, on le savait prêt à tuer même. Mais de là à arriver à cette séquence sur le quai du métro (pas de spoiler, non)… Certes, cette scène coupe le souffle et laisse le spectateur ahuri, mais quand même, n’est-ce pas un peu too much ?

Plus encore que dans la première saison, la série multiplie les petites intrigues, et laisse pas mal de cadavres sur le bord de la route, au sens propre comme au sens figuré. Et comme dans la première saison, la série tourne entièrement autour de ce machiavélique jeu de massacre orchestré par le couple Underwood, plus glaçant que jamais, lancé dans une « partie » à moitié improvisée aux rebondissements incessants.

Et comme dans la première saison, toujours, la série fascine et dérange parce que, malgré tout, ils sont AUSSI attachants, les Underwood. Horribles, dangereux, mesquins, foncièrement mauvais, mais attachants. Un petit miracle que permet la fiction, et le talent de scénaristes et de réalisateurs qui continuent un quasi sans-faute, et qui nous balance constamment d’une émotion à l’autre, entre jouissance et écœurement.

Et, toujours, ce superbe générique qui plante à lui seul l’atmosphère d’une série d’une richesse incomparable. Et cette fois, on ne se demande même plus si la saison 3 saura être aussi addictive…

Armored Car Robbery (id.) – de Richard Fleischer – 1950

Posté : 23 septembre, 2016 @ 8:00 dans * Films noirs (1935-1959), 1950-1959, FLEISCHER Richard | 1 commentaire »

Armored Car Robery

En à peine plus d’une heure, Fleischer signe un modèle de polar, dans la lignée de ce mini-genre dont il fut l’un des maîtres avec Anthony Mann, très loin des codes du « film noir » tel qu’on le représente souvent : un polar sec et réaliste, qui évite toute représentation héroïque ou romantique du flic ou du bad guy. Une sorte de cinéma vérité avant l’heure… et avec style.

L’histoire est simple : un braquage de camion blindé qui se termine dans le sang, l’enquête besogneuse de policiers déterminés, et la cavale des braqueurs… C’est simple, et ça a été vu mille fois. Mais tout repose sur la manière dont Fleischer filme ça : en faisant bien garde d’éviter tout sentiment d’extraordinaire.

Le flic a le charisme et la carrure de Charles McGraw (figure incontournable du genre alors, que ce soit chez Mann ou Fleischer qui le retrouvera pour L’Enigme du Chicago Express), mais son enquête n’a de spectaculaire que sa conclusion. Pour y arriver, le fillm souligne les interminables surveillances, les coups de pouce du destin, et surtout cette approche quasi-scientifique déjà avec l’étude minutieuse des scènes de crime, rarement montrée à l’écran à cette époque.

Côté méchants aussi, la banalité est de mise, avec un William Talman présenté dans les premières scènes comme une légende du braquage, et qui finalement doit faire avec ses propres bourdes et imperfections, et avec ses mauvaises décisions aux conséquences définitives…

Bien sûr, comme beaucoup de films de cette mouvance quasi-documentaire, la police en sort grandie, et le réalisateur appuie sur le dévouement sans faille de ces hommes qui sacrifient tout. Mais sans angélisme, et sans en faire des surhommes pour autant.

Mais c’est avant tout un vrai film de genre, pas une ode à la police et à son dévouement quotidien. Fleischer signe ainsi quelques séquences réellement mémorables : celle du braque notamment, mais aussi celle quasi-muette de l’entrepôt, chef d’oeuvre de construction et de suspense.

Un petit film, par le budget et par le métrage, mais du grand cinéma.

Le Pionnier de l’Espace (First Man into Space) – de Robert Day – 1959

Posté : 22 septembre, 2016 @ 8:00 dans 1950-1959, DAY Robert, FANTASTIQUE/SF | Pas de commentaires »

Le Pionnier de l'Espace

Il y a deux parties dans cette toute petite production british très fauchée. La première est un film de SF réalisé sans grand talent et au premier degré autour de la conquête de l’espace : les militaires multiplient les essais à risque pour tenter d’envoyer le premier homme hors de l’atmosphère.

Passons sur le fait que tout ça paraisse bien démodé et n’ait plus l’impact que cela a pu avoir au moment de la sortie. Mais même à l’époque, la mise en scène sans inspiration de Robert Day et les innombrables plans fixes d’acteurs plantés devant de pseudos appareils de communication devait laisser de marbre…

Il manque clairement de l’énergie à cette histoire particulièrement statique et sans relief. Une impression que la rivalité entre deux frères (l’un pilote, l’autre commande du sol) ne change en rien…

Heureusement, il y a la seconde partie : le retour sur terre du module, la disparition de son pilote, et les morts violentes mystérieuses qui s’en suivent. Cette dernière demi-heure, soyons honnête, n’est pas réalisée avec plus de talent que la première partie. Mais le film vire alors vers le fantastique horrifique cheap et rigolo, et Day semble y être un peu moins à l’étroit.

La première apparition du « monstre » est ainsi plutôt réussie : ce plan ne dévoilant qu’une ombre menaçante projetée sur le mur est sans doute le plus beau du film. Et puis le monstre apparaît vraiment, de plus en plus clairement. Et le côté kitsch du maquillage finit par emporter l’adhésion. Le Pionnier de l’Espace a sans doute été produit sans ironie. Mais si on le prend au troisième ou quatrième degré, on a toutes les chances d’y prendre un vrai plaisir coupable !

* Artus Films consacre un bien bel objet au film : l’une de ces éditions collectors que l’éditeur sort régulièrement autour des nombreux sous-genres du cinéma européen qu’il aborde. Le film lui-même n’a fait visiblement l’objet d’aucune restauration, et la qualité de l’image est loin d’être irréprochable. Mais il figure dans un beau coffret DVD contenant un petit livre écrit par Alain Petit, spécialiste du genre qui présente également une analyse filmée en bonus, et richement illustré.

Les Flèches brûlées (Flaming Feather) – de Ray Enright – 1952

Posté : 21 septembre, 2016 @ 8:00 dans 1950-1959, ENRIGHT Ray, WESTERNS | Pas de commentaires »

Les Flèches brûlées

OK, Ray Enright n’est pas le plus grand cinéaste du monde, et les scènes en creux manquent parfois de rythme. OK, malgré toutes les fausses pistes que le scénario cherche à semer, on devine dès qu’on le voit l’identité du grand méchant. OK, Victor Jory, dans le rôle du méchant donc, n’a pas le charisme qu’il faudrait.

N’empêche, il y a de bien beaux moments et de bien belles idées dans ce western porté par un Sterling Hayden formidable en fermier lancé dans une quête obstinée, à la recherche du bandit masqué qui, accompagné d’une bande d’Indiens, a tué son ami et détruit son exploitation. Il y a notamment quelques scènes d’action remarquablement tendues, comme ce gunfight dans un saloon aussi bref que brutal, qui dégage une violence sèche impressionnante.

De la même manière, l’affrontement entre la cavalerie et les Indiens en terrain découvert est un grand moment de bruit et de fureur. Tout n’est pas de ce niveau, c’est vrai, et il y a comme un air de déjà vu dans la dernière séquence d’action, l’assaut d’une sorte de village troglodyte perché dans les montagnes (et je ne parle pas des bagarres où les acteurs sont remplacés par des doublures qui ne font pas même mine de se dissimuler). Mais côté action, Flaming Feather s’en tire largement avec les honneurs.

Autre bon point : les deux rôles féminins, en particulier celui de Carolina, interprété par Arleen Whelan, qui réussit constamment à semer le trouble sur un personnage tantôt détestable, tantôt touchant. La douce Barbara Rush est moins surprenante, mais représente un contrepoint parfait à la piquante Arleen.

Enfin, la relation de méfiance et de respect, et le défi que se lancent les soldats de la cavalerie d’un côté (menés par Forrest Tucker), et le justicier solitaire de l’autre (Sterling Hayden) offrent une sorte de fil conducteur plein de dérision et assez réjouissant.

Bien de quoi oublier la fadeur de certaines séquences et le rythme inégal, dans cette petite production d’à peine 1h15 bourrée de rebondissements et de belles idées.

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