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Archive pour la catégorie 'CAMPBELL Martin'

Goldeneye (id.) – de Martin Campbell – 1995

Posté : 9 avril, 2022 @ 8:00 dans * Espionnage, 1990-1999, ACTION US (1980-…), CAMPBELL Martin, James Bond | Pas de commentaires »

Goldeneye

Après Permis de tuer, il a fallu attendre six ans pour revoir James Bond à l’écran. Du jamais vu à l’époque, et une seconde chance comme il en existe peu pour Pierce Brosnan, postulant malheureux pour cause de contrat avec la télévision (pour la série Remington Steele) en 1987, Timothy Dalton étant alors un choix par défaut.

Brosnan en 007 : c’était une évidence, tant la classe et l’ironie de l’acteur semblent taillées pour le personnage. Sans surprise, la volonté n’est donc pas de révolutionner le mythe avec ce Goldeneye (contrairement au nouveau départ suivant, le Casino Royale qui sera lui aussi réalisé par Martin Campbell), mais de s’inscrire dans la continuité de la saga.

Brosnan en James Bond, c’est donc un mixte de Sean Connery pour l’élégance et le regard froid, de de Roger Moore pour la décontraction dans l’action et la punchline qui tue. L’ambition est de rassurer et de retrouver un public qui commençait sérieusement à se faire la malle. Le résultat est sympathique, mais affiche ses limites dès la séquence d’ouverture.

A force de la surjouer cool et détaché, Pierce Brosnan en devient totalement désincarné, sentiment renforcé par la direction d’acteurs pour le moins flottante, comme si Campbell filmait chaque scène en n’ayant aucune idée de ce qui précède ou de ce qui suit. Pas bizarre, donc, de voir une jeune femme sans histoire rire franchement alors qu’elle se dirige ouvertement vers un danger potentiellement mortel.

Le film pêche à la fois par son humour lourdingue (« j’ai oublié de frapper », lance Bond avant d’assommer un méchant sur le trône), et par les excès mal maîtrisés de ses scènes d’action. Même Ethan Hunt n’aurait pas osé cette scène où Bond lance sa moto dans le vide, vole littéralement vers un avion en chute libre, et réussit in extremis à redresser l’engin. Le film est alors commencé depuis cinq minutes, et heureusement que la fameuse chanson de Tina Turner arrive dans la foulée pour faire passer la pilule.

Ce ne sera pas le dernier excès : les dérapages frein à main d’un char d’assaut, le siège éjectable actionné avec la tête (pour un passage pompé éhontément à 58 minutes pour vivre) ou la chute de cinquante mètres pas même mortelle enfonceront le clou. Oh ! Il y a bien des volontés de faire évoluer la saga, de confronter Bond à son propre machisme. Mais les tentatives maladroites de faire de Moneypenny un personnage féministe (et de confier le rôle de M à une femme, Judi Dench) sont contrecarrées par la méchante, pauvre Fanke Janssen à qui l’on fait jouer une tueuse sadique et nymphomane, plongée en plein orgasme dès qu’elle assassine.

Ce Brosnan premier du nom agace et permet de mesurer a posteriori le chemin parcouru sous l’ère Daniel Craig. Pourtant, Goldeneye séduit par moments, avant tout grâce au charisme de Pierce Brosnan, à cette manière qu’il a de surjouer la cool-attitude. A défaut de renouveler la saga (le passage obligé de Q, interprété depuis trente ans par Desmon Llewelyn, prouve qu’il n’en est pas question), Campbell s’amuse avec les passages obligés et les codes bien en place. Pas dupe, guère ambitieux, mais enthousiaste.

Le Masque de Zorro (The Mask of Zorro) – de Martin Campbell – 1998

Posté : 16 septembre, 2021 @ 8:00 dans 1990-1999, CAMPBELL Martin, WESTERNS | Pas de commentaires »

Le Masque de Zorro

Entre deux bons James Bond (Goldeneye et Casino Royale, de loin ses meilleurs films), Martin Campbell s’empare d’un autre mythe, celui de Zorro, qu’il dépoussière à sa manière explosive et spectaculaire. C’est parfois réussi, parfois lourdingue, parfois épique, parfois approximatif. Bref, inégal.

Surtout, Campbell donne l’impression d’hésiter constamment sur le ton à donner. Sombre ? La séquence de la prison est rude. Cartoonesque ? Les nombreuses séquences d’action sont particulièrement vivifiantes, et se moquent pour le coup totalement du réalisme ou même de la vraisemblance.

Anthony Hopkins est un Diego de la Vega vieillissant mais toujours bondissant, qui nous réserve des enchaînements de gym qu’on aurait presque envie de noter comme un jury de J.O. Merci les doublures, dont le temps de présence à l’écran est très important : celle d’Hopkins comme celle d’Antonio Banderas qui, dans le rôle de l’héritier de Zorro, se révèle lui aussi très acrobate. Des scènes entières que Banderas a pu observer depuis sa caravane tandis que la doublure faisait le job !

Mais il y a les scènes plus intimes, qui sont souvent très réussies. Parce que l’alchimie entre les deux acteurs fonctionne bien, et que les scènes d’entraînement sont franchement drôles. Et parce que la rencontre entre Banderas et Catherine Zeta-Jones fait des étincelles. On leur doit d’ailleurs le plus beau moment du film : un tango sexy et sous tension auquel Campbell apporte un vrai soin. Le cinéaste est d’ailleurs très inspiré lorsque l’action se fait musicale, comme lorsque l’entraînement du nouveau Zorro épouse le rythme d’un danseur de claquettes.

Pour le reste, c’est assez convenu. Vengeance, manipulation, suspense, passage de flambeau… et une longue séquence tournée dans une immense mine pour l’unique raison que c’est un terrain de jeu parfait pour un final spectaculaire, comme un hommage appuyé au Steven Spielberg d’Indiana Jones et le Temple maudit. Pour un peu, on s’attendrait à entendre les notes de John Williams retentir. Ce n’est pas le cas : c’est James Horner qui s’y colle. Et sa partition est pour beaucoup dans le plaisir que l’on prend au film.

Casino Royale (id.) – de Martin Campbell – 2006

Posté : 3 avril, 2013 @ 12:11 dans * Espionnage, 2000-2009, ACTION US (1980-…), CAMPBELL Martin, James Bond | Pas de commentaires »

Casino Royale (id.) – de Martin Campbell – 2006 dans * Espionnage casino-royale

Pierce Brosnan a sauvé James Bond, renouant avec le succès après des années de doute quant à l’avenir du plus célèbre des espions, dépassé par un cinéma d’action de plus en plus spectaculaire. L’ère Brosnan a permis à la franchise de coller de nouveau à son époque. Mais le personnage, lui, s’inscrivait dans la plus grande des traditions, sorte de mix plaisant mais guère original entre tous les précédents interprètes.

Avec Daniel Craig, choix on ne peut plus hasardeux, croyait-on à l’époque, c’est évidemment une toute autre direction qui est prise, et que confirme le titre même de ce film : Casino Royale est le tout premier roman dans lequel apparaît Bond, et le seul à ne jamais avoir été sérieusement adapté (le Casino Royale avec David Niven était une parodie). C’est donc un nouveau départ que prend 007. Le film commence d’ailleurs par les deux meurtres qui permettent au jeune agent de gagner son double-zéro.

Ambitieux, ce simple choix donne un nouveau souffle à la saga, qui commençait sérieusement à tourner en rond (après 44 ans, ça se comprend). Et même si la réalisation est confiée à Martin Campbell, qui avait déjà accompagné les débuts de Pierce Brosnan avec Goldeneye, le ton et le style n’ont strictement rien à voir avec les précédents Bond.

Plus dur, plus spectaculaire, plus humain, plus physique, ce James Bond nouvelle génération est une véritable claque, qui ravit les fans, et séduit toute une nouvelle génération. La première course poursuite, notamment, hallucinante et vertigineuse, se hisse au niveau des meilleurs scènes d’action du cinéma moderne, et donne littéralement des sueurs froides.

Surtout, l’apparition de Daniel Craig, physique animal et inquiétant, a la force de la première apparition, mythique, de Sean Connery dans Dr. No. Ce Bond-là transpire la testostérone et le danger. Mon coeur balance encore, mais je suis même pas loin de penser que Craig est le meilleur Bond de tous les temps…

Et celui-ci est un bijou, qui réussit quelques miracles. Premier d’entre eux : rendre palpitante une interminable partie de poker, et y intégrer quelques explosions de violence mémorable. Deuxième miracle : rendre James Bond amoureux, et on le comprend, d’une Bond-girl qui pour une fois n’est pas totalement vide. Eva Green¸ beauté fragile, est aux antipodes de la Denise Richards du Monde ne suffit pas, pour prendre l’exemple le plus énorme.

Casino Royale est l’un des meilleurs films de la saga. L’un des plus gonflés aussi : le choix de Daniel Craig, la partie de poker, de longs passages dénués d’action, et la course-poursuite la plus courte et la plus mémorable de l’histoire de James Bond, qui se conclue par un accident grotesque au premier virage…

En rompant avec les facilités des années précédentes (quasiment pas de gadget, quasiment pas de James Bond girls), Casino Royale donne un nouveau souffle à 007.

• Voir aussi : Quantum of Solace et Skyfall.

 

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