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Archive pour la catégorie 'PODALYDES Bruno'

Le Mystère de la chambre jaune – de Bruno Podalydès – 2003

Posté : 23 août, 2021 @ 8:00 dans * Polars/noirs France, 2000-2009, PODALYDES Bruno | Pas de commentaires »

Le Mystère de la chambre jaune Podalydès

Grande adaptation du roman de Gaston Leroux, grande comédie très personnelle de Podalydès, mais pas seulement : cette énième version du Mystère de la chambre jaune (L’Herbier et Tourneur père s’y sont collés bien avant les frangins Podalydès) est aussi la meilleure mise en images de l’univers de Tintin. Avec L’Homme de Rio, disons. Si, si.

C’est tout le génie de Podalydès : rester fidèle à son propre univers, à l’esprit et à l’intrigue du roman originel, tout en invoquant une imagerie tirée de tout autre chose, en l’occurrence l’œuvre de Hergé, dont il est un grand admirateur revendiqué. Le journaliste Rouletabille, sous les traits de Denis P., est évidemment une variation autour du reporter à la houppette. Quant à Sinclair, son fidèle photographe qui le suit comme une ombre, il fait un Milou tout à fait convainquant, profitant d’un arrêt de la voiture pour aller pisser dans un bosquet comme le bon chien qu’il est.

Cette voiture : bricolage improbable inventé par un pseudo-Tournesol vivant dans un château qui évoque furieusement Moulinsard. Où on croise au hasard deux policiers à chapeau melon, un chanteur à la voix crissante, une espèce de gitan inquiétant, et un mystère insondable, bien sûr… Plus qu’une simple adaptation, Podalydès fait de ce Mystère de la chambre jaune un réjouissant grand écart, parfaitement cohérent, réjouissant, et inventif.

Ça se joue dans les petits détails : les quatre personnages qui tournent les pages de leur journal au même moment au début du film, les grognements à peine articulés de Michael Lonsdale, la raideur irrésistible d’Olivier Gourmet, le jeu de coq que se livrent Denis Podalydès et Pierre Arditi, les petits commentaires de Claude Rich (génial)… Et cette bille qui se trimballe dans ce génial interlude évocateur et ludique.

L’intrigue elle-même est d’un autre temps. « C’est décevant », lance même le juge Claude Rich en découvrant la vérité. Tout se joue dans le mouvement, dans la manière dont Podalydès s’amuse avec ses décors, ses comédiens. Tout est jeu, faux semblants, et plaisir pur de cinéma. Les univers de trois grands auteurs (un romancier, un dessinateur et un cinéaste) ne font plus qu’un, et c’est enthousiasmant.

Comme un avion – de Bruno Podalydès – 2015

Posté : 26 novembre, 2019 @ 8:00 dans 2010-2019, PODALYDES Bruno | Pas de commentaires »

Comme un avion

Doux amer, flirtant avec l’absurde, mais toujours poétique… C’est du pur Podalydès que ce Comme un avion. Et comme un signe qu’il se livre ici plus que jamais, c’est lui-même, Bruno, qui interprète le rôle de ce quinquagénaire qui cherche à échapper au rythme que lui impose la vie. Pas son habituel alter-ego, son frangin Denis (qui est de l’aventure, mais dans un rôle secondaire).

Podalydès a une manière qui n’appartient qu’à lui de filmer ses personnages et leurs actions comme des gags, mais toujours avec un art du contre-pied (cette tente Décathlon que le personnage lance en l’air et dont on jurerait qu’elle ne redescendrait pas… mais si ; le rire est bien là, plus besoin donc d’aller au bout du gag), et en nous amenant tranquillement et l’air de rien vers quelque chose de plus profond.

Les deux hurluberlus (mot trop peu souvent usité) joués par Michel Vuillermoz et Jean-Noël Brouté sont typiques de cette vision. On les voit peindre tout ce qui tombe sous leur main, sans but apparent, et on découvre finalement que les deux hommes fabriquent un bac, qui servira à traverser une rivière pour rejoindre l’autre rive… où il n’y a encore rien. Tout le film est résumé dans ce fil rouge drôle et poétique.

A 50 ans, le personnage de Podalydès a envie de traverser la rivière. Sa passion pour l’aéropostale est la source de méprise pour son entourage, qui croit judicieux de lui offrir un baptême de l’air. Ils n’ont rien compris: lui ne rêve pas de voler, il aspire comme les pionniers de l’aéropostale à ouvrir sa propre voie, à trouver son propre rythme qui ne serait pas imposé par la société dans laquelle il vit.
Bruno Podalydès n’en rajoute pas mais il montre avec ironie tout ce que cette époque a d’aliénant pour cet homme lunaire. Son ailleurs, il le trouve non pas dans les airs, mais au fil d’une rivière familière, sur un kayak, dans un « grand voyage » qui ne le mènera que quelques kilomètres en aval. Mais pourtant si loin.

Un homme qui part vivre la grande aventure armé du manuel des Castors Juniors… Comme la quête d’une pureté toute enfantine. Et c’est la vraie vie qui retrouve, loin de ces nouveaux rapports humains par écrans interposés, presque hors du monde, dans une buvette au bord de l’eau qui semble d’un autre temps tenue par Agnès Jaoui, comme un paradis perdu dont un surprenant et drôle Pierre Arditi serait une sorte de gardien féroce, qui le séparerait du vrai monde.

Comme un avion est un éloge à la rêverie. Un voyage physique et intérieur beau et poétique, léger et profond. Et il y a cette chanson de Bashung, sublime, qui ouvre le film vers un avenir de tous les possibles…

Liberté-Oléron – de Bruno Podalydès – 2001

Posté : 27 septembre, 2016 @ 8:00 dans 2000-2009, PODALYDES Bruno | Pas de commentaires »

Liberté Oléron

« Mais qu’ils sont cons ! » Tout l’univers des Podalydès est dans cette séquence où, agacé par les avaries à répétition du bateau de ses rêves, le père de famille se met à insulter ses fils. On l’aime, ce père si normal, et si touchant dans son envie d’aller au bout de ses rêves. Mais il est odieux aussi, capable des pires horreurs avec ceux qu’il aime, jusqu’à frôler la tragédie.

C’est donc un film de vacances, mais à la mode Podalydès : tendre, cruel, drôle et cynique, tout cela dans un même mouvement irrésistible. On rit, beaucoup. Mais la gêne n’est jamais très loin, parce qu’il y a dans ce portrait d’une famille qui passe l’été dans une maison de vacances à Oléron une sorte de condensé de toutes les vies qu’on n’a pas et qu’on aurait aimé avoir.

Les rêves, d’ailleurs, sont omniprésents. Bruno Podalydès les filme tour à tour : ceux du père, de la mère, et des trois enfants. Forcément, chacun a ses propres envies, et va (ou pas) vivre ses rêves dans ce film d’été. Et ces rêves omniprésents soulignent constamment l’incommunicabilité de cette famille qui semble si unie, et qui l’est vraiment d’une certaine manière.

Mais y a-t-il une place pour l’épanouissement personnel de chacun au sein d’une communauté aussi restreinte qu’une famille ? C’est la question que semblent poser les frères Podalydès. La réponse est loin d’être évidente.

 

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