Le Grand McLintock (McLintock!) – d’Andrew V. McLaglen (et John Ford) – 1963
Mais oui, voilà ce qu’il faut faire pour vivre heureux avec sa femme : une bonne fessée en public, y’a rien de mieux pour remettre les idées en place ! Voilà en gros la morale qu’on peut tirer du Grand McLintock… Pas franchement le plus féministe des westerns.
A vrai dire, le film n’a de western que l’habillage : un ranch, un grand propriétaire, John Wayne en terrain connu. Mais au fond, c’est bien plus une comédie de mœurs, très ancrée dans son époque (les années 60), parfois drôle, parfois lourdingue, plutôt agréable malgré une tendance à la misogynie qui ne passe plus.
C’est au final une petite chose très anodine, mais qui dispose de moyens importants (la présence de Wayne a dû aider). Le film flirte très ouvertement du côté de L’Homme tranquille, particulièrement de la scène où Wayne reprend son destin en main, et traîne une O’Hara enfin soumise à travers la campagne devant une foule ravie.
Oui oui, il y a ça aussi dans McLintock !, comme il y avait dans le film de Ford une dizaine d’années plus tôt. La comparaison est donc difficile à éviter, surtout qu’on retrouve le même couple (auquel s’ajoute Yvonne de Carlo, qui joue les seconds rôles de luxe, ce qui donne une certaine classe au film).
Mais voilà : c’est signé Andrew V. McLaglen, et pas John Ford. Et même si le premier s’inscrit dans la filiation du second (qu’il connaît depuis toujours, son père Victor étant un vieil habitué du cinéma de Ford), et même si le second a remplacé le premier, malade, durant quelques jours, la comparaison est cruelle pour McLaglen, dont la grande chance est d’avoir grandi à l’ombre de son père, et d’avoir pu diriger Wayne si souvent. Dans des films toujours dispensables.
Il y a quelques brefs beaux moments, concernant notamment le sort réservé aux Indiens, de quoi au moins éveiller l’attention. Mais un manque de peps et un côté trop sage pèsent sur ce qui, au fond, n’est qu’une pseudo scène de ménage XXL, dont on connaît d’avance l’issue.








