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Votez McKay (The Candidate) – de Michael Ritchie – 1972

Posté : 21 novembre, 2016 @ 8:00 dans 1970-1979, RITCHIE Michael | Pas de commentaires »

Votez McKay

Un avocat idéaliste et humaniste est propulsé candidat au poste de Sénateur, et découvre le vrai visage de la politique américaine. C’est une sorte de version 70s de Monsieur Smith au Sénat que signe ici Michael Ritchie, réalisateur doué et oublié, qui explosait en cette année 1972 avec ses deux films les plus mémorables : le cruel Prime Cut et ce Candidate.

Le plus intéressant dans le film, c’est son approche réaliste, Ritchie allant jusqu’à filmer de vrais rassemblements, et à les associer plutôt habilement avec les scènes de pure fiction, pour un résultat efficace. Même si, visuellement, c’est parfois assez laid. Mais ce réalisme rompt toutefois avec l’optimisme de Capra. Le film est nettement plus cynique aussi.

La charge “anti-système” est forte. Elle n’est pas toujours d’une immense finesse. Il y a ainsi un manichéisme franchement appuyé pour opposer le pur McKay et son adversaire, politicien rompu dont le manque de franchise et la duplicité sont trop lourdement suggérés, par des mimiques entendues de Don Porter, pas terrible dans le rôle caricatural du candidat républicain.

Le démocrate, ce ne pouvait être que Robert Redford, producteur du film, qui s’offre ici un rôle taillé sur mesure, sorte de mix entre le Jeff Smith de Capra et JFK.

Manichéen dans sa manière d’opposer les deux candidats, le film est toutefois plus convaincant quand il filme les dessous de la campagne. Le candidat Redford n’est pas un naïf, comme l’était James Stewart dans le film de Capra. Mais son idéalisme est rapidement confronté aux calculs de ses adversaires, et surtout à ceux de son propre camps, symbolisé par son « ange gardien » Peter Boyle, chef de campagne plutôt sympathique au fonds, mais volontiers manipulateur. Avec ce personnage, complexe et ambigu, Michael Ritchie fait mouche.

Prime Cut / Carnage (Prime Cut) – de Michael Ritchie – 1972

Posté : 30 août, 2011 @ 8:50 dans * Polars US (1960-1979), 1970-1979, RITCHIE Michael | 1 commentaire »

Prime Cut

Voilà une bien heureuse surprise, sortie du début des années 70. Passée le cap des coiffures et des costumes, décidément très datés, ce qui frappe dans ce film qui ne ressemble à pas grand-chose d’autre, c’est à quel point il a bien franchi l’épreuve du temps. Ce qui est très loin d’être le cas de la majorité des films sortis à cette époque : même les grands classiques (French Connection ou Dirty Harry, pour ne citer que ceux-là) sont très inscrits dans leur époque. Prime Cut étonne, et séduit, par la brutalité de son propos, associée à l’élégant classicisme de sa mise en scène. Réalisateur un peu tombé dans l’oubli, Michael Ritchie avait pourtant fait des débuts prometteurs, notamment en dirigeant Robert Redford dans deux films très réussis : La Descente infernale et Votez McKay.

Celui-ci est son deuxième film, et peut-être le plus mémorable. Le plus traumatisant, même : appelé à la rescousse par un ponte de Chicago pour aller collecter les 500 000 dollars que doit le propriétaire d’un abattoir du Kansas, un vieux de la vieille au passé chargé (Lee Marvin, sobre et parfait) découvre que le salaud qu’il doit retrouver (Gene Hackman, pas sobre, et pas parfait), outre ses activités de trafiquant de drogue, vend des jeunes filles qu’il élève comme des bêtes dans un « orphelinat ». D’une simple collecte de fond, sa mission se transforme alors en Croisade, d’autant plus qu’il embarque avec lui l’une des jeunes filles (Sissy Spacek, toute jeune et charmante), qu’il n’est aidé dans sa tâche que par un porte-flingue vieillissant et trois jeunes gars plein de bonne volonté mais très inexpérimentés (l’un d’eux tient même à présenter Lee Marvin à sa môman, dans une scène inattendue et croquignolesque).

Le film est parsemé de séquences très violentes, mais c’est surtout la violence du ton qui marque les esprits : Ritchie nous montre une région de l’Amérique très profonde où les intrus sont transformés en saucisse (si, si…), où une fête foraine se fait sous le regard de gardes armés prêts à tuer devant le regard impassible des badauds, où un tir au dindon peut se transformer en chasse à l’homme sans que le shérif du coin ne lève un sourcil, où une moissonneuse batteuse devient le plus terrible des engins de mort….

Cette dernière scène évoque avant l’heure la plus réussie des scènes de Canicule, le film plutôt pas mal qu’Yves Boisset tournera dix ans plus tard avec le même Lee Marvin, qu’il fera également courir dans un champs de blé…

Dérangeant et révoltant, le film de Ritchie révèle aussi un vrai talent de cinéaste : ses grands champs de blé, baignées par les couleurs sombres d’un orage qui gronde, sont d’une beauté saisissante. Ce sont des images intemporelles, d’un film à découvrir (dans une belle édition DVD signée Carlotta, qui vient juste de sortir), et d’un cinéaste à réévaluer d’urgence.

 

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