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Archive pour la catégorie 'GREENGRASS Paul'

La Mission (News of the World) – de Paul Greengrass – 2020

Posté : 22 mars, 2021 @ 8:00 dans 2020-2029, GREENGRASS Paul, WESTERNS | Pas de commentaires »

La Mission

Encore une victime du Covid… Saloperie, qui nous prive de tant de films en salles. Celui-ci, western qui sait prendre son temps et nous immerger dans un univers plein de beautés et de dangers, aurait certainement eu de la gueule sur grand écran. Quelques scènes, surtout, auraient sans doute eu une autre dimension : la belle séquence de la tempête de sable, et cette apparition quasi-fantômatique des Indiens Kiowas…

Même à la maison, News of the World est, quand même, un western qui a une dimension rare. Il faut dire que Paul Greengrass, cinéaste d’habitude très surestimé pour son abus tape-à-l’œil des caméras portées et mouvantes, met pour une fois la pédale douce à ses tics censés nous plonger dans l’action la plus réaliste qui soit. Et en calmant les mouvements saccadés de sa caméra, il approche ici une vérité inédite chez lui.

La caméra est toujours à l’épaule, les plans ne sont jamais totalement fixes, mais quand même… On sent Greengrass tenté par un classicisme fordien sans doute inspiré par ses paysages, et par le rythme lent de ce Sud américain de 1870, où l’action est rare et fulgurante. Pas tout à fait le monde des pionniers, pas non plus le monde moderne… une sorte d’entre-deux où la nature garde toute sa place, où les personnages vivent au gré des couchers de soleil, des intempéries et des accidents de voyage.

Tom Hanks retrouve son réalisateur de Capitaine Phillips. Il est ici un vétéran de la guerre de Sécession, du camp des vaincus, veuf, seul, qui vit désormais d’une ville à l’autre, où il lit aux habitants les nouvelles du monde, jusqu’à ce qu’il trouve une fillette d’une dizaine d’années, blanche arrachée aux Indiens qui l’avait enlevée lorsqu’elle était toute petite. Elle aussi dans une sorte d’entre-deux, ni blanche, ni Indienne…

Il est extraordinaire, Tom Hanks. Simple et intense, naturel et habité. Ce rôle ne lui vaudra sans doute pas un Oscar : trop retenu, trop pudique, pas assez spectaculaire. Mais cette simplicité même, et la justesse de la moindre de ses intentions, sont formidables. Immense acteur, quand même, qui semble se bonifier film après film.

News of the World est à son image, pudique et sensible. L’émotion reste ainsi discrète, d’abord comme étouffée par la grandeur des paysages, puis affleurant dans les regards de cet homme et de cette fillette dont les univers ont volé en éclat. Encore un effort, et Paul Greengrass pourrait bien devenir un vrai cinéaste classique. Son cinéma y gagnerait à coup sûr.

Jason Bourne (id.) – de Paul Greengrass – 2016

Posté : 7 septembre, 2017 @ 8:00 dans 2010-2019, ACTION US (1980-…), GREENGRASS Paul | Pas de commentaires »

Jason Bourne

Il aura mis presque dix ans avant de retrouver son personnage fétiche, celui qui a boosté sa carrière en faisant de lui un action hero improbable mais enthousiasmant. Matt Damon a donc dit oui, lui qui avait si longtemps dit non. Une seule condition, avait-il précisé : que Paul Greengrass, réalisateur de La Mort dans la peau et La Vengeance dans la peau, soit lui aussi de la partie. Dix ans plus tard, on reprend donc à peu près là où ça s’était terminé…

Bonne ou mauvaise idée ? Ben, les deux mon camarade. D’un côté, retrouver le « vrai » Jason Bourne (après l’intermède Bourne Legacy) procure un plaisir similaire à celui que l’on éprouve en découvrant un nouveau Mission : Impossible, ou un nouveau James Bond. Mais pour le coup, strictement rien de neuf à l’horizon. Et une fois le générique de fin terminé (toujours le même, avec la géniale chanson de Moby), on se rappelle que si Greengrass et Damon avaient décidé d’arrêter en 2007, c’est parce qu’ils avaient le sentiment d’avoir fait le tour du sujet.

Ils avaient raison. L’histoire, ou plutôt le prétexte, semble bien mince, comme si au bout de la corde tirée le long de trois films riches et complémentaires, il n’y avait plus qu’un vague filet qui ne servirait pas à grand-chose. Finalement, mieux aurait valu faire sans ce prétexte guère palpitant, et assumer pleinement le statut de pur film d’action, aussi inventif que Bond ou Mission…, mais plus ancré dans le réel.

C’est d’ailleurs ce mariage de l’action hyper-spectaculaire et du réalisme tangible qui donne les meilleurs scènes du film. Avec une recette simple : Bourne va d’une ville à l’autre, d’un pays à l’autre, avec un morceau de bravoure à chaque étape. La meilleure est, de loin, la première, celle d’Athènes. Dans la capitale grecque plongée dans le chaos des manifestations, Greengrass signe une ébouriffante séquence de poursuite, avec ce style caméra à l’épaule immuable et un rien agaçant.

La dernière, aussi, est impressionnante : à Las Vegas, une poursuite en voitures brutale et inventive, qui réussit à renouveler le genre. Entre-deux, pas mal de tension, quelques explosions de violence, et beaucoup de suspense pas toujours très clair par écrans d’ordinateurs interposés. Dans ces trop longues scènes, là, la sensation de déjà-vu est très présente, et l’intérêt retombe. Mais pas longtemps : Greengrass sait faire repartir la machine quand il le faut.

A défaut de relancer la saga sur de nouvelles bases, le film prolonge le plaisir tardivement, artificiellement, mais réellement.

• Voir aussi La Mémoire dans la peau, La Mort dans la peauLa Vengeance dans la peau et Jason Bourne : l’héritage.

Capitaine Phillips (Captain Phillips) – de Paul Greengrass – 2013

Posté : 1 octobre, 2016 @ 8:00 dans 2010-2019, GREENGRASS Paul | Pas de commentaires »

Tom Hanks

C’est quand même un acteur rudement doué, Tom Hanks. Et il n’est jamais aussi bon que quand il interprète un type normal confronté à des situations exceptionnelles. C’est le cas dans une grande partie de ses films, du Soldat Ryan au Pont des Espions. Et c’est encore vrai dans Capitaine Phillips, dont la mention bien en valeur « d’après une histoire vraie » avait de quoi effrayer.

Surtout quand on sait que le film est réalisé par Paul Greengrass. Le réalisateur est efficace, et il a imposé une touche réaliste très séduisante au cinéma d’action avec La Mort dans la peau. Mais son style, basé pour faire court sur une utilisation de la caméra à l’épaule et surtout sans stabilisateur (pour faire « plus vrai ») a un côté systématique assez gonflant à la longue.

De ce point de vue, Capitaine Philipps est bien un film de Paul Greengrass, aucun doute là-dessus. C’est donc ultra-efficace et sans la moindre surprise, mais ça fonctionne quand même très bien. L’histoire, il est vrai, est passionnante : la prise d’otages (bien réelle, donc) d’un navire marchand américain par des pirates somaliens, en 2009.

Mais si le film est si prenant, c’est surtout grâce à l’ami Tom. Il y a bien longtemps qu’on ne l’avait pas vu aussi intense que dans ce rôle de capitaine tellement banal qu’il en devient chiant. Presque transparent, même, jusqu’à une décision prise sur le vif, aux conséquences terribles. Hanks a cette particularité d’être le reflet de monsieur tout le monde, et c’est particulièrement vrai ici. D’où l’immense émotion qui finit par nous gagner, malgré tout.

La Vengeance dans la peau (The Bourne Ultimatum) – de Paul Greengrass – 2007

Posté : 5 décembre, 2012 @ 2:45 dans 2000-2009, GREENGRASS Paul | Pas de commentaires »

La Vengeance dans la peau

Voilà qui clôt de la plus belle des manières cette première trilogie (avant la suite / reboot, The Bourne Legacy) : La Vengeance dans la peau est, assez nettement, le meilleur des trois films, la suite directe du précédent. Le film commence très exactement là où La Mort… avait laissé Bourne, avec même un petit retour en arrière qui inscrit le film dans le prolongement des précédents. Plus qu’une simple suite, c’est bien la dernière partie d’une histoire en trois actes que l’on découvre ici.

Jason Bourne poursuit sa quête d’identité et trouve enfin une piste lorsqu’il lit l’enquête d’un journaliste anglais à son sujet. Ne lui reste plus qu’à mettre la main sur l’informateur du journaliste. Ce simple enjeu tient en haleine pendant les deux tiers du film.

Car si Paul Greengrass, toujours aux commandes, adopte le même style syncopé à l’extrême (parfois très agaçant), le scénario prend le contrepied du film précédent, qui était davantage tourné vers le complot que vers l’action pure. Ce troisième volet fait dans la simplicité (même si aucune des questions posées n’est laissée en suspens), et dans l’hyper efficacité, grâce à un sens de la narration imparable.

Et le film fait la part belle aux morceaux de bravoures, souvent très spectaculaires (la poursuite dans le souk et sur les toits de Tanger est à tomber par terre, avec Bourne volant littéralement d’un toit à l’autre, d’une fenêtre à l’autre), et s’inscrivent tous parfaitement dans le mouvement du film, maintenant une tension énorme d’un bout à l’autre.

Côté tension, le film atteint son apogée dans une séquence ahurissante de suspense et de rythme dans Waterloo Station. Greengrass y fait preuve d’une maîtrise de l’espace assez rare, qui n’est pas sans évoquer de Tsui Hark de Time and Tide ou le Johnnie To de The Mission. L’élégance en moins.

Mais le film n’est pas qu’un actioner : la psychologie des personnages reste l’un des atouts majeurs de la franchise. Celle de Bourne, bien sûr (Matt Damon est toujours impeccable), mais aussi celle de deux seconds rôles féminins qui gagnent ici en profondeur : la directrice adjointe Pamela Landy (Joan Allen), lueur d’intégrité noyée dans l’océan de corruption de la CIA (pas moins que Scott Glenn, David Strathairn et Albert Finney face à elle), et surtout le joli rôle de Nicky, la fausse étudiante des premiers films.

Jusque là simple apparition sans grande consistance, Nicky se révèle un peu plus, le scénario lui prêtant un passé commun avec Jason Bourne (c’est pratique, quand même, l’amnésie). Un très joli rôle pour Julia Stiles, tout en retenue, mais dont l’émotion contenue nous touche au cœur lorsqu’elle quitte un Matt Damon qui, lui, ne se souvient de rien…

Reste plus qu’à espérer qu’après le succès de The Bourne Legacy, la suite qui ne manquera pas d’être mise en chantier marque le retour de Bourne / Damon, déjà un personnage culte.

• Voir aussi La Mémoire dans la peau, La Mort dans la PeauJason Bourne : l’héritage et Jason Bourne.

La Mort dans la peau (The Bourne Supremacy) – de Paul Greengrass – 2004

Posté : 9 octobre, 2012 @ 6:05 dans 2000-2009, GREENGRASS Paul | Pas de commentaires »

La Mort dans la peau

Pour ce deuxième volet, Doug Liman cède sa place derrière la caméra à Paul Greengrass, et le changement est perceptible. Disons pour le meilleur et pour le pire. Greengrass est un cinéaste à la fois plus efficace et plus cérébral que Liman, mais qui a une fâcheuse tendance à généraliser le style « caméra à l’épaule en mouvement perpétuel ». Résultat : un style syncopé qui n’apporte pas grand-chose (c’est le moment où je joue le vieux con : les grands classiques le prouvent, ce n’est pas en faisant trembler sa caméra qu’on crée du rythme), et rend certains passages assez pénibles à suivre.

Curieusement, c’est dans les moments en creux que la caméra est la plus mobile, alors qu’elle a tendance à se calmer dans les scènes d’action pourtant spectaculaires. Comme si Greengrass avait peur d’ennuyer son auditoire dans les passages plus calmes. Il a tort : le film est suffisamment nerveux et tendu pour maintenir l’attention.

Il faut dire que le parti-pris de Greengrass est assez osé. Car La Mort dans la peau, deuxième volet très attendu d’une franchise déjà réputée pour son action frénétique, est finalement assez avare en action pure. Il y a de quoi s’en mettre plein les yeux, bien sûr, avec notamment une poignée de poursuites à couper le souffle et une belle séquence d’évasion d’une ambassade. Mais le scénario privilégie nettement le complot dont Bourne est le cœur. Plus complexe, aussi, que le premier film (et le troisième d’ailleurs).

Mais même sans grandes explosions et bastons, le film est joliment tendu, avec un rythme qui ne baisse jamais d’un cran. Sans poser les bases de l’intrigue (c’était pour La Mémoire…) et sans résoudre tous les mystères (ce sera pour La Vengeance…), ce deuxième volet prolonge et complexifie l’environnement de Jason Bourne. Il en fait un être encore plus seul, et encore plus hanté par son passé, formidablement joué par Matt Damon. Un maillon indispensable pour que le personnage entre définitivement dans le panthéon des meilleurs action heros.

• Voir aussi La Mémoire dans la peau, La Vengeance dans la peauJason Bourne : l’héritage et Jason Bourne.

 

 

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