L’Homme au fusil (Man with the Gun) – de Richard Wilson – 1955
Voilà un western qui gagne des points en cours de route ! La première impression est pour le moins contrastée. Un montage maladroit, des personnages qui semblent monoblocs, une histoire classique et un peu absurde : un homme seul engagé pour nettoyer la ville du gang tout-puissant qui la domine.
Mais dès ces premières images, on est aussi frappé par la ville, différente de celles que l’on voit habituellement dans les westerns. Plus exiguë, plus boueuse, plus pentue, moins entretenue… Une vision qui annoncerait même la ville miteuse des westerns spaghettis de Leone, avec dix ans d’avance.
La première partie est aussi marquée par l’attente, et une violence qui se fait constamment hors champs. Ça ne durera pas : on aura droit à notre lot de gunfights. Mais l’atmosphère est posé, et de nombreux détails aident à la garder.
Robert Mitchum qui retrouve la mère de son enfant disparu. Un grand méchant que l’on ne voit jamais avant les toutes dernières secondes, mais dont la description nous le rend bien présent. Un shérif lâche mais sympathique (Henri Hull). Des prostituées que l’on voit discuter de tout et de rien tout au long du film (dont la toute jeune Angie Dickinson). Des seconds couteaux plus contrastés qu’à l’accoutumée (Claude Akins, Ted De Corsia…).
Sous ses allures de série B sans envergure, L’Homme au fusil est un petit western plein de suspense et assez enthousiasmant.