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Archive pour la catégorie 'JORDAN Neil'

Marlowe (id.) – de Neil Jordan – 2022

Posté : 1 octobre, 2023 @ 8:00 dans * Thrillers US (1980-…), 2020-2029, JORDAN Neil | Pas de commentaires »

Marlowe

Plutôt excitant de revoir le cinéma américain s’intéresser à Philip Marlowe, grande figure de la grande époque du film noir immortalisé par Dick Powell, Robert Montgomery et surtout Humphrey Bogart, et qu’on n’avait plus revu depuis le remake du Grand Sommeil avec Robert Mitchum.

Plutôt excitant, aussi, de savoir que c’est Liam Neeson qui enfile l’imper, rappelant qu’avant de se perdre dans des actioners interchangeables, le gars s’était illustré dans des tas de choses très différentes, et notamment dans le néonoir Faute de preuves, qui m’avait laissé un souvenir assez fort dans mon adolescence (pas revu depuis…).

Plutôt excitant encore de voir l’affiche du film, la revenante Jessica Lange dans un rôle trouble, et le pas manchot Neil Jordan aux manettes. S’il n’est pas le réalisateur le plus excitant de ces dernières décennies, Jordan a au moins un authentique savoir-faire, ne serait-ce que dans l’art de créer une atmosphère tendue. Ce qui pour un film noir est plutôt un bon signe.

Verdict ? Eh bien c’est tortueux à souhait, Neeson est très convainquant, Jessica Lange et Diane Kruger sont énigmatiques telles qu’on les attendait, la reconstitution du L.A. des années 30 est particulièrement soignée. Bref, cette adaptation d’un roman de John Banville (non, pas de Raymond Chandler) ne démérite pas.

Mais (on le sentait arriver ce « mais », non ?) tout ça reste très, trop propre. Jordan semble écraser par les grands maîtres dans les pas desquels il marche (dont Hawks, quand même), et son Marlowe reste un hommage plaisant, qui ne dépasse jamais le statut de pastiche soigné. Plaisant, quand même, c’est déjà pas mal…

Entretien avec un vampire (Interview with the vampire) – de Neil Jordan – 1994

Posté : 10 mars, 2023 @ 8:00 dans 1990-1999, CRUISE Tom, FANTASTIQUE/SF, JORDAN Neil | Pas de commentaires »

Entretien avec un vampire

Il fut un temps où Tom Cruise était un acteur caméléon. A cette époque où, devant la caméra de Brian De Palma, il tournait l’adaptation d’une série TV un peu vieillotte (qui n’était pas encore la plus enthousiasmante des franchises d’action), il passait allégrement d’un genre à l’autre, d’un univers à l’autre : comédie romantique (Jerry Maguire), thriller paranoïaque (La Firme), grand film introspectif (Eyes Wide Shut).

Et voilà qu’il s’empare, contre l’avis de l’autrice Anne Rice, d’un personnage de vampire déjà culte dans la littérature : Lestat, grand blond athlétique qu’il incarne avec une conviction sans faille, révélant une intensité, une menace et des fêlures à côté desquelles beaucoup d’observateurs étaient passés jusqu’alors. Bien sûr, il y avait déjà eu Né un 4 juillet, mais le personnage de Ron Kovic, tel qu’il l’incarne dans sa jeunesse d’avant la guerre, n’était pas si loin de l’image de tête brûlée qui a fait la gloire de l’acteur.

Rien de tout ça dans Lestat, vampire apparemment sans état d’âme, sans empathie pour les mortels ou pour ses semblables, qui habite la Nouvelle Orléans de la fin du XVIIIe siècle comme un seigneur ou un demi-dieu ayant droit de vie et de mort sur les habitants de la ville. Un personnage auquel Tom Cruise apporte une profondeur et des failles inattendues, qui ne sont jamais assénées, toujours suggérées par des gestes, des regards…

C’est là qu’il « enfante » un autre vampire : un riche propriétaire ravagé après la mort de sa femme, qui rencontre ce vampire lui proposant de passer de l’autre côté, de renoncer à sa vie de mortel pour être son compagnon de vie… ou de mort… ou d’éternité. C’est Brad Pitt, et c’est son personnage qui est au cœur du récit. Et lui aussi est formidable, aussi intense et complexe que Cruise. Un mort-vivant, dans tous les sens du terme, qui laisse passer la vie et son humanité sans réagir, avec une fausse passivité qui ne trompe que lui.

Cela fait beaucoup d’éloges pour les deux stars, et encore pas grand-chose sur le film lui-même. C’est que revoir Entretien avec un vampire presque trente ans après me laisse à peu près la même impression que la première vision, et que le souvenir qu’elle m’avait laissé. La mise en scène de Neil Jordan est impeccable, et nous offre une plongée assez saisissante dans les nuits humides du Sud américain. La violence, parfois extrême, et le sang, souvent en profusion, créent un malaise authentique. Mais non, impossible de se laisser emporter vraiment et totalement.

Entretien avec un vampire est un film souvent impressionnant, esthétiquement parfait, mais étrangement froid. Plutôt que d’être réellement happé, on admire avec un peu de recul la prestation de Cruise et Pitt, ou celle d’Antonio Banderas, Christian Slater et surtout Kirsten Dunst, vampire enfermée à jamais dans un corps d’enfant. Etrange expérience de spectateur, finalement pas si loin de celle que vit le personnage de Pitt.

 

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