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L’Assoiffé (Pyaasa) – de Guru Dutt – 1957

Posté : 10 mars, 2013 @ 11:05 dans 1950-1959, COMEDIES MUSICALES, DUTT Guru | Pas de commentaires »

L'Assoiffé (Pyaasa) - de Guru Dutt - 1957 dans 1950-1959 lassoiffe

Paraît que ce Pyaasa est l’un des plus beaux films de ce qui deviendra Bollywood quelques années plus tard. Je serais bien incapable de l’affirmer, étant un inculte absolu en terme de cinéma indien. Mais je dois dire que ce film est une pure merveille. Véritable institution en son pays, l’étoile filante Guru Dutt (sa carrière et sa vie se sont achevées brutalement alors qu’il n’avait que 39 ans, sept ans après ce film) signe une sorte de « comédie musicale » ultime, où les passages chantés servent de moteur à l’histoire, plutôt que de simplement l’illustrer.

Et les chansons sont belles, magnifiques même pour certaines, soulignant la détresse de laissés-pour-compte qui ne trouvent pas leur place dans une société où l’argent dépasse tout. Pyaasa est ainsi un film ouvertement politique, mais politique à la manière d’un Chaplin humaniste et sans doute un rien naïf : c’est le langage du cœur qui parle ici, continuellement, et ce cœur-là saigne.

Dans un noir et blanc baigné d’une lumière qui habille joliment les visages et les corps, Guru Dutt se met en scène dans la peau d’un poète écorché méprisé par ses frères parce qu’il ne gagne pas sa vie, et qui vit avec le souvenir d’une femme qui l’a quitté par goût du confort, pour épouser un homme riche. Il offre aussi à Waheeda Rehman, sa protégéé, un magnifique rôle de prostituée au grand cœur qui tombe amoureuse de lui à travers ses poèmes.

On est dans l’excès bollywoodien, bien sûr : le pauvre poète est un type dépourvu de tout sentiment de colère, qui ne demande jamais rien à qui que ce soit ; et la pute est une femme belle comme une nuit de pleine lune et totalement dévouée à son amour naissant. Mais la misère de cette Inde-là, et la douleur des personnages, sont pourtant constamment perceptibles.

Les chansons, douloureuses ou désabusées, passionnées ou désespérées, amusantes parfois, profondes souvent, révèlent mieux que tous les dialogues la vérité des personnages. Le temps d’une chanson lancinante surtout, Guru Dutt s’interroge sur les choix de son pays et de la société qu’il filme : « Où sont ceux qui sont fiers de l’Inde ? » Pour le magnifique couple du film, pas de salut en Inde, comme le confirme le dernier plan, qui confirme définitivement la parenté avec Chaplin et notamment ses Temps modernes

 

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