Ocean’s eleven (id.) – de Steven Soderbergh – 2001
Soderbergh s’empare d’un sympathique film de braquage des années 1960 qui réunissait le fameux rat pack de Frank Sinatra et Dean Martin et réunit une autre famille de cinéma, au moins aussi cool : George Clooney, Brad Pitt, Matt Damon, et quelques autres (Elliot Gould, Casey Affleck, Carl Reiner… du cool à la chaîne), vrai parenté, pour ce qui s’impose comme l’étendard du cool movie de la décennie, largement supérieur à l’original.
A vrai dire, Soderbergh lorgne au moins autant du côté des Sept mercenaires, en tout cas dans la première partie, avec Clooney dans le rôle de Yul Bryner, et Brad Pitt qui s’impose comme le digne héritier de Steve McQueen. Comme dans le classique de Sturges, le duo Clooney/Pitt rivalise de cabotinage pour se disputer la couronne du king of cool.
A ceci prêt qu’il y a d’emblée entre ces deux là bien plus de camaraderie que de compétition. Les personnages, et les acteurs, s’aiment, c’est flagrant, et cette complicité évidente joue un rôle majeur dans le plaisir immense que procure le film. Ocean’s 11 est d’ailleurs plus marquant, plus révolutionnaire même, en tant que film de bande, qu’en tant que film de braquage.
Le scénario est certes brillant, tient en haleine, et réussit à surprendre constamment, même si on sait bien que nos braqueurs maîtrisent parfaitement jusqu’au moindre détail. Mais ce sens du faux-semblant et de la manipulation, poussé ici au rang de grand art, reste le b-a-ba de ce genre.
Le plaisir repose vraiment sur les acteurs, sur ce qui le passe entre eux, sur la manière dont Soderbergh joue avec l’ironie et l’élégance de ses acteurs. Le casting, exceptionnel (il y a aussi Julia Roberts et Andy Garcia), aurait pu impressionner un autre cinéaste. Soderbergh, lui, sait capter l’alchimie qui les unit tous, pour en tirer un film léger, d’une fluidité parfaite. Inconséquent, et réjouissant.