Ticket to Paradise (id.) – d’Ol Parker – 2022
Julia Roberts et George Clooney dans une comédie romantique ? Plutôt tentant, parce que les histoires d’amour entre quinqua et sexa ne sont pas si courantes, et parce que la complicité entre les deux stars a toujours été réjouissante, depuis leur premier film en commun (c’était Ocean’s 11). Et c’est bien pour eux, et uniquement pour eux (et un peu aussi pour ma femme, qui aime bien les rom com), que je me suis laissé tenter…
Bonne nouvelle : l’alchimie entre Julia et George fonctionne toujours. Mauvaise nouvelle : rien d’autre ne fonctionne. Ticket to Paradise n’est pas le premier film à enfiler les clichés comme des perles, mais une étude plus approfondie pourrait être intéressante pour déterminer si, oui ou non, il mérite le titre que j’ai bien envie de lui attribuer : celui de la pire carte postale du cinéma américain récent.
Passons sur le fait que, une fois encore, les personnages aient tous le train de vie d’un dictateur sud-américain (ou de toute autre partie du monde, veux pas faire de discrimination). Cette tendance lourde du cinéma américain touche même le plus rude des agents secrets britanniques (le refuge du bout du monde de Bond dans Skyfall). Mais elle s’impose ici comme une idéalisation navrante de l’argent tout puissant, en opposition totale avec le sujet même du film.
Cette île paradisiaque sur laquelle des parents divorcés tentent d’empêcher leur fille de se marier avec un autochtone est tellement caricaturale que cette comédie vaguement alléchante en devient profondément désagréable. Reste notre couple de stars, qui surnage au sein d’un casting aussi aseptisé et lisse que la mise en scène d’Ol Parker.