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OSS 117 : Alerte rouge en Afrique noire – de Nicolas Bedos – 2021

Posté : 31 octobre, 2021 @ 8:00 dans * Espionnage, 2020-2029, BEDOS Nicolas | Pas de commentaires »

OSS 117 Alerte rouge en Afrique noire

On le sent plein d’enthousiasme, Nicolas Bedos, à l’idée de redonner vie au personnage inventé par Michel Hazanavicus et Jean-François Halin. Et oui, je sais : OSS 117 a été imaginé par Jean Bruce il y a plus de soixante-dix ans. Mais sous les traits de Jean Dujardin, c’est quand même une vraie invention, et parmi les meilleures que la comédie française a engendré ces dernières années. Plein d’enthousiasme, et d’envie de poursuivre la saga sans tomber dans la redite.

Il y a du rythme, du décalage, cette volonté inchangée de retrouver les codes esthétiques de l’époque mise en image : la fin du septennat Giscard en l’occurrence, après la France de René Coty et celle du Général. C’est que le temps a passé depuis les missions au Caire et à Rio. Pour les fans de la série, en attente depuis douze ans. Et pour le personnage aussi, désormais dépassé par ce monde qu’il pensait immuable, et par une nouvelle génération plus en phase, plus séduisante, plus moderne, plus efficace aussi, y compris dans la méthode de drague et dans la pratique sexuelle. Eh oui, même ce bon vieux De la Bath peut avoir des pannes…

Bonne idée de confronter un OSS 117 si vieille France à la relève ? Sur le papier pourquoi pas. Mais cette idée, si elle offre une poignée de bons moments (la première rencontre entre Dujardin et Pierre Niney notamment), est aussi la plus grande limite du film. Parce que la réussite des deux premiers films reposait avant tout sur la superbe arrogance et l’immuable sentiment de supériorité d’OSS 117, figure de la France éternellement coloniale. Et la superbe en prend un sacré coup…

Les femmes ne se retournent plus sur lui, il se fait distancer au premier sprint et crache ses poumons… Et il prend cette nouvelle réalité en plein dans la tronche. Jean Dujardin n’affiche plus qu’à de rares occasions ce sourire carnassier irrésistible qui faisait tout le poids des premiers films, contrepoint magique aux horreurs qu’il débitait avec une franchise désarmante. Cette fois, il se rend compte de tout : de ses dérapages, du fait qu’il est largué, vieillissant.

C’est un parti-pris finalement assez audacieux qu’ose Bedos. Et même s’il fait bien attention de remplir le cahier des charges (avec le co-scénariste Halin, toujours au poste), et d’accumuler les clins d’œil aux deux films d’Hazanavicus (« comment vous parlez de votre mari » après « comment tu parles à ton père »!), la légèreté, si cynique était-elle, laisse la place à un sentiment de malaise : celui de Dujardin/117, parfaitement ressenti par le spectateur.

Bien sûr, il est bon d’être surpris, de recevoir autre chose que ce qu’on attend (et je ne me suis toujours pas remis de la saison 3 de Twin Peaks!). Encore faut-il que cet autre chose en vaille le coup. Pas convaincu, pour le coup. Ces retrouvailles avec le personnage comique le plus enthousiasmant depuis… pfff… longtemps, laissent un goût amer, d’un rendez-vous manqué.

 

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