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Archive pour la catégorie 'MANGOLD James'

Indiana Jones et le cadran de la destiné (Indiana Jones and the dial of destiny) – de James Mangold – 2023

Posté : 14 juillet, 2023 @ 8:00 dans 2020-2029, ACTION US (1980-…), FANTASTIQUE/SF, FORD Harrison, MANGOLD James | Pas de commentaires »

Indiana Jones et le cadran de la destinée

Quinze ans déjà qu’on avait quitté notre aventurier préféré, vieillissant mais encore fringuant, à l’issue d’un épisode pour le moins faiblard malgré quelques beaux moments. Quinze ans d’annonces et de rendez-vous manqués, et voilà qu’il revient à l’aube du grand âge, et sans le regard d’un Spielberg qu’on croyait immuable. Sans Lucas aussi, ce qui pour le coup est plutôt rassurant.

Et curieusement, ce grand âge et ce regard neuf sont sans doute les meilleures nouvelles de ce cinquième opus tardif (42 ans depuis le premier film quand même) et enthousiasmant, qui nous cueille d’emblée avec une longue séquence introductive qui nous ramène à la grande période de la trilogie originelle. Même époque ou presque (la fin de la guerre en l’occurrence), mêmes ennemis (les Nazis), même rythme effréné, même nonchalance rigolarde d’un Harrison Ford rajeuni numériquement.

L’illusion est presque parfaite. Presque, parce qu’on n’échappe pas tout à fait à une espèce de lissage numérique, qui dresse une petite distance entre l’action et le spectateur. Plutôt bluffant quand même, et mené à un rythme d’enfer par un James Mangold dont on attendait le meilleur, et qui ne nous offre rien d’autre, bien plus qu’un disciple appliqué : un cinéaste enthousiasmant qui garde son identité tout en s’inscrivant ouvertement dans la lignée de Spielberg.

Après ces vingt premières minutes de pure nostalgie, la transition est brutale, et rude. Vingt-cinq ans ont passé. L’archéologue aventurier est désormais un universitaire vieillissant sur le point de sa retraite. Et c’est dans un appartement sans charme de New York qu’on le retrouve, émergeant difficilement d’une nuit trop courte. Corps fatigué, visage accusant ses 80 printemps, voix un peu plus éraillée, regard lessivé par les années et les drames récents de sa vie.

Et là, la claque : qu’un héros aussi mythique, incarné par une aussi grande star, dans une saga aussi importante, assume à ce point son âge, sans tricher, sans même rien en cacher (jamais Harrison Ford n’avait encore dévoilé aussi frontalement les effets de l’âge sur son corps), voilà qui tranche pour le moins radicalement avec le tout venant des grosses productions hollywoodiennes. Et le fait de retrouver d’abord Harrison Ford comme revenu d’une autre époque ne fait que renforcer la brutalité de ce vieillissement, qui sera constamment l’un des thèmes forts du film, si ce n’est son axe central.

Le film de Mangold séduit aussi par son refus de céder à peu près à toutes les tendances mortifères du cinéma hollywoodien actuel : il évite la surenchère gratuite, ne cède pas au fan service jusqu’au-boutiste, et ne tire pas un trait sur les événements du quatrième volet, ce que bien d’autres sagas (de Terminator à Halloween) ne se sont pas gênés de faire. Au contraire : ce qui pouvait sembler être des boulets tout pourris fournissent les éléments les plus émouvants de ce film. Et non, on ne peut pas en dire plus sans gâcher quelques surprises, et une conclusion magnifique qui remuera les fans de la première heure.

Il y a, quand même, tout ce qu’on attend d’un Indiana Jones : des escales dans plusieurs continents, quelques réminiscences des premiers épisodes (le retour de Sallah notamment, dans un rôle modeste mais truculent et nostalgique), des courses-poursuites dans les modes de transport les plus inattendus (séquence géniale dans un tuk tuk à Tanger, séquence rigolote à cheval dans la fameuse parade des héros de la lune à New York), et un artefact aux pouvoirs mystérieux, en l’occurrence un cadran imaginé par Archimède il y a 2000 ans, censé permettre le voyage dans le temps.

C’est généreux et inventif, avec ce petit plus qui change tout : Indiana Jones est vieux. Et il le sait. « Those days are come and gone », lance-t-il à son vieil ami avant de s’envoler pour une aventure qui ressemble furieusement à un ultime baroud d’honneur pour un homme qui se sait en bout de course. Mais il a de beaux restes, pour le moins, et tiens largement sa place dans les nombreux morceaux de bravoure.

Et puis Mangold réussit haut la main là où Spielberg et Lucas avaient échoué en 2008 : avec le sidekick d’Indy, et avec le grand méchant. Oublié l’agaçant personnage de Shia LaBeouf. Dans le rôle de la filleule d’Indiana Jones, Phoebe Waller-Bridge apporte une fraîcheur et une fausse légèreté assez parfaites. Dans celui du Nazi de service, Mads Mikkelsen est formidable, évitant les clichés faciles, et s’imposant comme le méchant le plus fascinant de la saga.

Et cette dernière scène, dont on ne peut rien dire, mais qui assure au personnage une sortie digne de lui. Le film offre deux heures trente de pur plaisir nostalgique. Mais même s’il n’y avait que cette dernière scène, elle justifierait que Harrison Ford renfile son Fedora pour cette cinquième et ultime fois. Et puis, qu’une saga basée sur une idée presque cartoonesque de l’action se conclue sur un épisode abordant frontalement le vieillissement, ça a quand même pas mal de gueule…

* Voir aussi : Les Aventuriers de l’Arche perdueIndiana Jones et le Temple maudit, Indiana Jones et la Dernière Croisade et Indiana Jones et le Royaume du Crâne de cristal.

Wolverine, le combat de l’immortel (The Wolverine) – de James Mangold – 2013

Posté : 30 décembre, 2014 @ 5:58 dans 2010-2019, FANTASTIQUE/SF, MANGOLD James | Pas de commentaires »

Wolverine le combat de l'immortel

Wolverine, l’immortel aux lames acérés, vit en reclus depuis qu’il a tué la femme qu’il aimait. Il reprend du service lorsqu’un Japonais, qu’il a sauvé de LA bombe à Nagasaki bien des années plus tôt, l’appelle à son chevet…

Cet enière opus de la saga des X-Men, basé entièrement sur le personnage charismatique de Wolverine (interprété pour la sixième fois – et pas la dernière – par Hugh Jackman), se passe en grande partie au Japon, et c’est une bonne nouvelle : les décors apportent une fraicheur et un sentiment de nouveauté à un genre tellement fréquenté qu’il a bien du mal à surprendre, et les seconds rôles, tenus par des acteurs japonais rares dans les blockbusters américains, parviennent à surprendre.

Cette fois au moins, le scénario est plutôt malin, mariant parfaitement l’action pure (les morceaux de bravoure s’enchaînent sans baisse de régime, et les effets spéciaux sont impressionnants ) et une certaine réflexion sur la mémoire, le temps qui passe et le poids de la responsabilité.

Et puis derrière la caméra, il y a James Mangold, LA raison pour laquelle j’ai eu envie de voir ce film en particulier plutôt qu’un autre X-Men, et dont on retrouve l’incontestable sens du cadre et l’élégance, déjà perceptibles dans les excellents CopLand et 3h10 pour Yuma (le remake).

Tout est parfait, donc. A ceci près que je m’en cogne complètement. La beauté des images suffit à attiser l’attention dans les vingt premières minutes. Mais passé le moment de la découverte, le constat est sans appel : les émois, les doutes et les souffrances de Logan-Wolverine ne m’intéressent pas le moins du monde, et finissent même par m’ennuyer ferme. Rien à reprocher au film, à ceci près qu’il n’est vraiment pas fait pour moi.

Night and day (Knight and day) – de James Mangold – 2010

Posté : 31 mai, 2013 @ 1:37 dans 2010-2019, ACTION US (1980-…), CRUISE Tom, MANGOLD James | Pas de commentaires »

Night and day (Knight and day) – de James Mangold – 2010 dans 2010-2019 night-and-day

James Mangold a beau toucher à tous les genres, la comédie ne tient pas une grande place dans sa filmographie. Night and day fait donc figure de baptême du feu, et le résultat est plus que concluant : il y a bien longtemps que je n’avais pas ri autant qu’avec cet hommage amusé à James Bond et à La Mort aux trousses.

Tom Cruise joue un super agent secret aussi doué que le Ethan Hunt de Mission : Impossible, capable des mêmes exploits physiques, à cela prêt que le ton est clairement à la parodie ici. Jamais Mangold ne se prend au sérieux, enchaînant les scènes comme on passe d’une carte postale à une autre, grâce à des astuces rigolardes qui évitent de perdre du temps avec des transitions qui tueraient le rythme.

Sidekick blonde et pétillante de Tom Cruise, Cameron Diaz est la victime perpétuelle de ces astuces : son personnage étant régulièrement assommée, endormie, ou droguée, et se réveillant dans un lieu différent… et très exotique. L’histoire, d’ailleurs, importe peu : seule compte la manière de filmer ce couple improbable (un super espion, et une jeune femme sans histoire) amené à faire équipe contre une bande de traîtres et de tueurs, et le plaisir de les voir dans les situations les plus inattendues et les plus explosives.

Un avion sans pilote que super Tom pose dans un champs, une fusillade mémorable à moto… Les moments de bravoure s’enchaînent, toujours surprenantes. Cameron Diaz est fraîche et hilarante, Tom Cruise se moque de lui-même avec intelligence, les seconds rôles sont aussi caricaturaux qu’hilarants, et on prend un plaisir fou devant cette comédie d’action folle et joyeuse, brillant exercice de style, pur plaisir d’une infinie légèreté, qui prend le parti du mouvement perpétuel, à la manière du Hitchcock de North by Northwest dont il reprend la structure, la volonté de filmer des décors fortement marqués, et l’utilisation du fameux macguffin, objet mystérieux qui n’est qu’un prétexte pour faire avancer l’histoire.

Identity (id.) – de James Mangold – 2003

Posté : 22 mai, 2013 @ 10:09 dans * Thrillers US (1980-…), 2000-2009, FANTASTIQUE/SF, MANGOLD James | 1 commentaire »

Identity (id.) – de James Mangold – 2003 dans * Thrillers US (1980-…) identity

James Mangold revisite les 10 petits nègres, à la manière du slasher. Un lieu coupé du monde, dix personnages qui ne se connaissent pas et qui sont obligés de cohabiter, les éléments qui se déchaînent, et le casting qui se fait dessouder petit à petit et de manières très différentes : décapité, empalé, écrasé, explosé… C’est à un jeu de massacre saignant et jouissif que Mangold nous convie.

Difficile d’en dire plus sur l’histoire sans dévoiler le rebondissement final, et sans gâcher le plaisir très grand que l’on prend à se laisser manipuler. Mais dans la série des trompe-l’œil agaçant (Sixième Sens, Les Autres, Shutter Island…), celui-ci surprend agréablement. Dès le début, on réalise qu’on n’est pas dans un shasher de plus, et qu’il y a une force inattendue qui réunit ces dix personnages par cette nuit de tempête. Mais l’intelligence du scénario et son originalité font mouche, même si le fameux rebondissement arrive sans doute trop vite, vidant le dernier quart d’heure de son mystère et de son intérêt.

Malin, Mangold donne à ses acteurs des rôles volontairement stéréotypés (le héros au lourd passé pour John Cusack, le flic intense pour Ray Liotta, la pute qui rêve d’un meilleur avenir pour Amanda Peet, l’ex star capricieuse pour Rebecca de Mornay, le tueur psychopathe pour Jake Busey… même Clea Duvall retrouve un emploi qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celui qu’elle avait dans Ghosts of Mars), choix qui accentue l’aspect irréel de cette communauté forcée, comme des indices semées sur la piste du mystère.
Ben oui, difficile d’en dire plus sans en dire trop…

En tout cas, on marche à fond (sauf à la fin, donc) dans ce film d’horreur brillamment réalisé par un James Mangold décidément surdoué dans tous les genres. Copland, 3h10 pour Yuma… Quel que soit le genre abordé, Mangold se l’approprie, surprend et pose sa patte. Un auteur, quoi…

Copland (id.) – de James Mangold – 1997

Posté : 14 janvier, 2013 @ 11:42 dans * Thrillers US (1980-…), 1990-1999, DE NIRO Robert, MANGOLD James, STALLONE Sylvester | Pas de commentaires »

Copland (id.) – de James Mangold – 1997 dans * Thrillers US (1980-…) copland

Le film qui a révélé James Mangold, le film qui a rappelé à tous qu’avant d’être une superstar de l’action, Stallone était un vrai acteur. Et peut-être le casting le plus excitant de la décennie. Keitel, De Niro, Liotta, Robert Patrick, Annabella Sciorra, en plus de Sly. Plutôt pas mal pour ce polar à l’ancienne, tendu, qui évite soigneusement toutes les facilités et les effets attendus.

Ecrit par Mangold, le film porte bien son nom : « Copland », c’est Garrison, New Jersey, petite ville tranquille où vivent des dizaines de flics de New York. Sauf que ces flics-là sont des pourris, qui entretiennent tous des liens plus ou moins serrés avec la mafia, ce que le shérif local (imaginez l’importance d’un shérif dans une ville de flic) tente désespérément de ne pas voir.

Stallone, donc, trente kilos de trop, la paupière tombante, les épaules voûtées, traverse le film comme cette tortue en peluche qui revient constamment. Une tortue incapable de sortir de sa coquille, flic raté parce qu’il a perdu l’usage d’une oreille en sauvant la vie de celle qui a préféré en épouser un autre, et parce qu’il est incapable de se révolter.

Sauf que ce raté absolu que les « vrais » flics regardent avec condescendance, et qu’on sent constamment sur le point d’éclater en sanglots (Stallone est très émouvant), ne peut plus encaisser. Pas d’héroïsme dans ses choix. Juste le constat qu’il lui est désormais impossible de laisser faire une fois de trop, alors que les flics semblent prêts aux pires crimes pour se couvrir.

Copland, c’est le réveil de la tortue. Et dans ce rôle pas facile, souvent en retrait, Stallone happe littéralement la caméra. Face au grand De Niro, face à un Keitel parfait, c’est lui qui attire le regard, souvent sans dire un mot. Parce qu’il dégage un mal-être et un sentiment de gâchis, le poids de ses années perdues. Sa prestation évoque un Rocky à qui personne n’aurait donné sa chance.

Ray Liotta aussi est formidable, dans un rôle plus convenu. Mais la relation virile, faite d’amitié et de défiance avec le personnage de Stallone, évoque un autre grand duo de cinéma : celui de Rio Bravo, que Mangold cite clairement dans une séquence à l’intérieur du poste de police, où Stallone se retrouve seul pour garder le type que les ripoux veulent tuer. Avec le cocaïnomane Liotta qui remplacerait l’alcoolique Dean Martin, et un Stallone qui se serait trouvé malgré lui dans les bottes de John Wayne, sans avoir ni sa carrure, ni son courage, ni sa détermination.

 

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