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Archive pour la catégorie 'PARKER Alan'

Mississippi Burning (id.) – d’Alan Parker – 1989

Posté : 4 mai, 2022 @ 8:00 dans * Thrillers US (1980-…), 1980-1989, PARKER Alan | Pas de commentaires »

Mississippi Burning

Alan Parker n’est pas exactement le cinéaste le plus excitant qui soit, mais il a le don de choisir des sujets qui, eux, le sont très souvent. Après un pur film noir sur fond de démonologie prometteur et frustrant (l’inégal Angel Heart), il reste dans le Sud, mais dans un contexte nettement plus réaliste, et avec une réussite nettement plus éclatante. Inspiré d’un authentique faits divers, l’assassinat de trois jeunes militants pour les droits civiques en 1964, Mississippi Burning pourrait bien être son meilleur film.

Oh il n’y va pas avec des pincettes, et c’est avec une grosse baffe dans la gueule qu’il nous entraîne dans ce Sud profond : par le biais d’une séquence d’ouverture cinglante, d’une grande beauté formelle qui ne laisse pas vraiment présager le choc à venir. Et nous voilà dans le trou du cul du ségrégationnisme, où le Ku Klux Klan a pignon sur rue (ou presque), où les noirs sont battus (au mieux) sans que quiconque y trouve à redire, et où les bonnes intentions des agents du FBI ne peuvent que provoquer des drames.

Le film est édifiant, bien sûr, mais c’est le portrait des deux enquêteurs qui passionne le plus. Parce qu’il échappe à un manichéisme évident, contrairement aux locaux pro-KKK (le racisme, c’est comme le nazisme : c’est objectivement dégueulasse, sans hésitation et sans nuance). Parker met en scène deux agents aux profils radicalement différents, bien sûr. D’un côté le jeunot Willem Dafoe, très respectueux des règles. De l’autre, Gene Hackman, vieux de la vieille aux méthodes plus brusques.

Un schéma très classique donc, mais qui fonctionne parfaitement, et qui finit même par surprendre, tant Parker joue avec les premières impressions, forcément fausses, que dégagent ces personnages, opposés mais également antipathiques dans un premier temps. Il y a derrière ces deux hommes, l’un revenu de tout, l’autre habité par une foi destructrice, une belle et douloureuse humanité.

Entre film de genre et peinture d’une époque pas si lointaine, Mississippi Burning est un film édifiant et passionnant. Et avec une Frances McDormand toute jeune (c’est son quatrième film) et déjà formidable. Ce qui ne gâche rien.

Angel Heart : aux portes de l’enfer (Angel Heart) – d’Alan Parker – 1987

Posté : 10 janvier, 2022 @ 8:00 dans * Thrillers US (1980-…), 1980-1989, DE NIRO Robert, FANTASTIQUE/SF, PARKER Alan | Pas de commentaires »

Angel Heart

Harry Angel, un détective privé sans envergure est engagé par un mystérieux Louis Cypher pour retrouver la trace d’un musicien disparu depuis douze ans. Angel… Louis Cypher… En deux patronymes un peu lourdingues, l’atmosphère est posée. Sous les allures d’un film noir aux images plutôt chiadées se tapis, littéralement, une descente aux enfers : l’éternelle histoire de l’âme vendue au diable.

Angel Heart est un film aux belles ambitions, qui flirte constamment avec les codes de deux genres bien différents, qui n’ont que très rarement eu l’occasion de se côtoyer. Il y a bien eu le très bon Alias Nick Beal de John Farrow en 1949, mais Alan Parker s’en démarque, en instaurant d’emblée une esthétique bien de son époque. Même si l’intrigue se déroule une dizaine d’années après la seconde guerre mondiale, Angel Heart est clairement ancré dans les années 1980, avec des images hyper léchées.

Pour le coup, l’esthétique volontiers clipesque de cette décennies est assez bien utilisée dans une série de belles images, souvent fascinantes : en particulier cette cage d’ascenseur qui revient comme un mantra, ne cessant de s’enfoncer toujours plus profondément. La symbolique, bien sûr, est évidente. C’est la descente aux enfer du personnage principal, entraîner dans une enquête qui le dépasse, croit-on d’abord, qui le mène des quartiers chauds de New York à une Louisiane à l’ambiance moite.

Parker filme avec un vrai talent cette ambiance, la magie noir omniprésente, et le malaise qui s’installe et ne cesse de grandir. Il réussit quelques moments de pur cauchemar : cette scène où le sexe et le sang s’entremêlent de la manière la plus dérangeante qui soit. Et il filme un Mickey Rourke remarquablement pathétique, qui subit plus qu’il ne provoque les événements. Une loque, qui suinte et qui saigne lamentablement.

Le malaise est bien là, donc, mais il manque au film ce petit quelque chose, ce liant, cette patte (de poulet) que Parker n’a pas, et qui aurait pu faire pencher Angel Heart du côté d’un grand film. Les images sont belles, l’ambition l’est tout autant, mais jamais le sentiment de peur et de paranoïa ne prend la dimension prévue. Robert DeNiro n’y peut rien. Se contentant de quelques apparitions suaves et sages en Lucifer urbain, jamais vraiment inquiétant.

On peut saluer l’ambition d’Alan Parker avec ce film. On peut aussi rêver de ce qu’en aurait fait le John Carpenter de ces années-là, celui de Prince des Ténèbres en particulier, produit à la même période, et autrement plus cauchemardesque et traumatisant que ce Angel Heart qui marque bien plus les esprits par ses belles ambitions que par ses effets.

 

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