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Archive pour la catégorie 'MURPHY Audie'

Une balle signée X (No name on the bullet) – de Jack Arnold – 1959

Posté : 13 décembre, 2023 @ 8:00 dans 1950-1959, ARNOLD Jack, MURPHY Audie, WESTERNS | Pas de commentaires »

Une balle signée X

Les talents de Jack Arnold (qui sont grands, L’Homme qui rétrécit et quelques autres petits classiques en attestent) dépassent le simple cadre des films d’épouvante aux modestes budgets et en noir et blanc qui ont fait sa réputation éternelle. On lui doit aussi, notamment, une poignée de très bons westerns dont celui-ci, qui réinvente efficacement un thème très classique du genre.

Ou comment l’arrivée d’un étranger à la réputation de tueur va bouleverser le quotidien d’une petite ville de l’Ouest… Cet étranger, c’est Audie Murphy, dont le visage poupin surprend même les habitants qui le voient débarquer. C’est donc ce gamin, le fameux tueur qui fait trembler la région ? Le choix de Murphy est étonnant, et constitue l’une des belles idées du film : ce décalage entre l’apparence calme et sympathique du gars, et les émois que sa simple présence provoque.

Le film d’Arnold inverse habilement la notion de « whodunit ». Il ne s’agit pas à proprement parler de découvrir qui est le coupable, mais plutôt : qui est la victime. Pour qui ce tueur est-il arrivé en ville ? La réponse n’a guère d’intérêt. Ce qui en a en revanche, c’est la manière dont ce doute instille les esprits des bons citoyens, révélant peu à peu leur mauvaise conscience, leurs secrets enfouis. « Tout le monde a un ennemi. Tout le monde », assène Murphy.

La mauvaise conscience populaire est un thème courant, mais souvent annexe dans le western (dans des classiques aussi différents que L’Etrange incident ou L’Homme des hautes plaines). Ici, elle est le sujet même du film, Arnold s’attachant à filmer la manière dont la culpabilité et la peur s’emparent des habitants, les uns après les autres. Comme un virus que la seule présence d’un Audie Murphy laconique et rigolard propage.

Le film est concis et percutant : 1h17, remarquablement construit. En Cinemascope et Technicolor, Arnold signe un western conceptuel qui dézingue sans en avoir l’air la bonne conscience de l’Amérique. Grand petit film.

El Texican (The Texican / El Tejano) – de Lesley Selander – 1966

Posté : 19 décembre, 2022 @ 8:00 dans 1960-1969, MURPHY Audie, SELANDER Lesley, WESTERNS | Pas de commentaires »

El Texican

Marrant ce western où Audie Murphy passe une grande partie de son temps à chevaucher dans des paysages très vallonnés, montant et descendant de petites collines, semblant tourner en rond pour bien mettre en valeur les décors naturels, censés être les rives du Rio Grande.

Le film a en fait été tourné en Espagne, ce qui n’a rien d’étonnant dans ce mitan des années 1960 : on est alors en pleine vogue du western italien, et on sent clairement son influence sur cette coproduction américano-européenne. Dans les duels surtout, où Audie Murphy se retrouve systématiquement face à plusieurs tueurs, comme Clint Eastwood chez Sergio Leone. Dans l’utilisation d’une musique tonitruante aussi, hélas pas signée Morricone, et très encombrantes.

Il y a d’ailleurs beaucoup de maladresses, voire de lourdeurs dans cette petite production pas désagréable, mais sans grande surprise. Lesley Selander a du mal à trouver ses marques, oscillant constamment entre cette influence européenne et une approche plus classique du western, genre qui, à Hollywood, est alors en bout de course.

Est-ce de là que vient l’étrange nostalgie qui plane sur tout le film, et ce rythme un peu lent, un peu fatigué. Audie Murphy lui-même (qui ne tournera plus que deux films avant de mourir prématurément) incarne un mauvais garçon qui semble revenu de tout, profondément las. Son face-à-face avec un chasseur de prime venu le capturer est particulièrement étonnant, et même assez beau, les deux hommes qui se connaissent depuis longtemps paraissant résignés, accablés par ce destin qu’ils n’ont pas la force de contourner…

Un beau moment aussi, étonnant : l’arrivée du héros dans un saloon et son « dialogue » musical avec un cowboy qui entonne des ballades à la guitare, commentant la tension montante en improvisant cette chanson dans son coin. Un intermède musical qui reste hélas sans suite, dont on se dit qu’il aurait pu être la base d’une sorte de chœur antique très séduisant.

Des qualités, donc, dans ce western imparfait. Et surtout la présence de Broderick Crawford. Avec sa masse et son incroyable voix profonde, impérial et parfaitement juste comme toujours, même dans un rôle caricatural comme celui-ci. Le genre d’acteurs capable de sortir n’importe quelle série B de l’anonymat.

Trafiquants d’armes à Cuba (The Gun Runners) – de Don Siegel – 1958

Posté : 24 octobre, 2020 @ 8:00 dans * Films noirs (1935-1959), 1950-1959, MURPHY Audie, SIEGEL Don | Pas de commentaires »

Trafiquants d'armes à Cuba

Le Port de l’angoisse en 1944, Trafic en haute mer en 1950, et ce Trafiquants d’armes à Cuba en 1958… Pas moins de trois adaptations en moins de quinze ans pour le To have and have not d’Hemingway, et pas une à jeter. Certes, comparer les trois films amène à un constat de décroissance : le film de Siegel est un peu moins abouti que celui de Curtiz, lui-même n’égalant pas le chef d’œuvre de Hawks. Certes.

Mais les trois films ont leurs qualités et leur personnalité propre. Et le plaisir que l’on prend devant le film de Siegel repose en partie sur la singularité par rapport à ses deux prédécesseurs. L’histoire est immédiatement familière : ce patron d’un bateau de pêche de Key West fauché, qui accepte d’emmener en mer le gars qu’il ne faut pas… Et plein de détails rappellent l’un ou l’autre des deux films précédents : la douce épouse comme chez Curtiz, ou le second porté sur la bouteille comme chez Hawks. Drôle d’idée, d’ailleurs, de confier à Everett Sloane un rôle calqué sur celui de Walter Brennan.

Audie Murphy est très convaincant dans le rôle principal, son visage poupin apportant une dimension bienveillante qui n’était pas si flagrante dans les deux autres films. Dimension que Siegel développe dans les jolies scènes avec son épouse, jouée par Patricia Owens.

Le contexte, surtout, a changé. Le film est tourné en 1958, en pleine révolution cubaine, et c’est en quelque sorte l’histoire en marche qui sert de décor, donnant lieu à une belle séquence à La Havane, au cœur du film.

On retrouve aussi dans le film toutes les qualités des premiers Siegel : un rythme, une économie de moyens, un sens de l’ellipse, particulièrement réjouissant dans la première scène entre le héros et sa femme : cette dernière souligne qu’elle a les joues irritées par la barbe naissante de son homme, et cette simple réflexion évoque les chaudes minutes qui viennent de s’écouler entre eux…

Même avec des modèles écrasants, Trafiquants… évite le sentiment de redite, et offre à Audie Murphy l’un de ses plus beaux rôles. Un vrai plaisir.

Six chevaux dans la plaine (Six black horses) – de Harry Keller – 1962

Posté : 26 mai, 2019 @ 8:00 dans 1960-1969, KELLER Harry, MURPHY Audie, WESTERNS | Pas de commentaires »

Six chevaux dans la plaine

Ce n’est pas parce qu’on n’a pas de moyens qu’on ne peut pas avoir d’ambitions. Ce western fauché n’en manque pas, pas plus qu’il ne manque d’intérêts…

De beaux décors naturels, trois acteurs qui se partagent seuls l’écran pendant une bonne partie du film… Il n’en faut pas plus à Harry Keller pour mener son film avec une efficacité indéniable. Pas de grands effets, ni de cascades spectaculaires : le film se limite en grande partie à l’avancée de ces deux hommes (Audie Murphy et Dan Duryea) qui escortent une jeune femme aux motivations mystérieuses à travers le territoire indien.

Parmi les aspects très réussis du film, il y a la manière dont Keller utilise ses décors, parfois les mêmes d’une scène à l’autre, mais avec un vrai sens de l’espace, particulièrement frappant dans les boyaux étroits des monts rocheux.

Et puis les rapports troubles entre les deux personnages principaux, amicaux et ambigus à la fois, et pour une fois vraiment complémentaires, sont particulièrement convaincants.

Une limite, quand même : Harry Keller n’est pas un excellent directeur d’acteurs. Malgré l’alchimie indéniable entre Murphy et Duryea, deux gueules qui connaissent leur métier, on sent ce dernier souvent mal à l’aise, pas dans le ton. Au contraire de Murphy, très bien comme souvent.

En revanche, évacuons vite la question Joan O’Brien, jolie plante qui se contente à près de faire ça : la jolie plante, y compris lors d’une séquence sous tension qu’elle gâche royalement, celle où un chef Indien veut l’échanger contre un cheval. Un cheval contre une jolie plante ?

Le Vent de la plaine (The Unforgiven) – de John Huston – 1960

Posté : 15 septembre, 2018 @ 8:00 dans 1960-1969, HUSTON John, LANCASTER Burt, MURPHY Audie, WESTERNS | Pas de commentaires »

Le Vent de la plaine

John Huston s’attaque au western, et cela donne un film magnifique et totalement atypique, parsemé de moments de pure grâce.

Un seul exemple : alors que les Indiens qui assiègent la maison des Zachary se mettent à jouer de leur flûte de guerre pour intimider leurs proies, ces derniers sortent un piano à queue, et la matriarche s’y assoit pour répondre…

Cette image de Lilian Gish jouant du piano dans l’obscurité, entourée par les silhouettes de Burt Lancaster, Audrey Hepburn et Doug McClure (formidable casting, avec aussi Audie Murphy, Charles Bickford ou John Saxon) est fascinante, et résume assez bien l’atmosphère du film : il y est question de famille, de grands espaces menaçants, de racines aussi. Surtout de racines : de celles que l’on reçoit et de celles que l’on choisit dans un pays où tout est à conquérir.

Huston n’est ni Ford, ni Hawks. Son western ne pouvait pas suivre un schéma classique. De fait, jusqu’à l’extraordinaire (et longue) séquence finale, superbement dramatique, le film est spectaculairement… dénué d’action, à l’exception de quelques rares et brèves émergences de la violence.

Ce sont les paysages, plats et verdoyants, qui dominent, ces grands espaces qui sont à la fois familiers et sources de menace. Fascinante aussi, l’apparition de ce vieil homme poussiéreux portant sabre, qui semble revenir de l’au-delà, et qui ramène avec lui un secret profondément enfoui dans l’inconscient collectif, brisant l’harmonie d’une collectivité naissante.

A la fois spectaculaire et intime, crépusculaire et porteur d’espoir, The Unforgiven est un western humain et humaniste. Magnifique.

Représailles en Arizona (Arizona Raiders) – de William Witney – 1965

Posté : 7 septembre, 2016 @ 8:00 dans 1960-1969, MURPHY Audie, WESTERNS, WITNEY William | Pas de commentaires »

Représailles en Arizona

Le film commence par un incroyable prologue, interminable monologue face caméra d’un journaliste qui raconte la vie et les exactions de Quantrill (Quantrell, dans le film). Une séquence apparemment ajoutée au film après sa sortie, peut-être pour sa diffusion à la télévision. Assez hallucinante… et totalement inutile, une voix off résumant en quelques secondes la même chose, lorsque le film commence vraiment. Une curiosité, en tout cas, dont l’originalité donne d’emblée un ton différent au film.

C’est en effet un western assez atypique. Si les personnages sont relativement convenus, la construction du film l’est beaucoup moins, avec ces premières scènes qui racontent la chute de Quantrill, et qui ressemblent dans leur aspect spectaculaire et dans leur rythme, au final attendu. Mais ce n’est que le début.

Audie Murphy (qui retrouve Quantrill quinze ans après Kansas Raiders) est excellent, particulièrement intense dans le rôle d’un ancien héros de guerre, ancien hors-la-loi, qui hésite sur le chemin à suivre.

Excellent aussi, Buster Crabbe, dans le rôle secondaire du capitaine Andrews. Sans doute le rôle de la maturité le plus marquant, pour l’ancien interprète de Flash Gordon. Très charismatique.

Aux commandes, William Witney, qui fut l’un des grands spécialistes du serial, et dont la mise en scène est assez formidable, à la fois pour le rythme qu’il donne au film, et pour l’utilisation des décors, en particulier dans ce village indien dont les murs, les croix, et le moindre relief donnent une profondeur aux images.

Feu sans sommation (The Quick Gun) – de Sidney Salkow – 1964

Posté : 11 juillet, 2016 @ 8:00 dans 1950-1959, MURPHY Audie, SALKOW Sidney, WESTERNS | Pas de commentaires »

Feu sans sommation

Après deux ans d’absence, un cowboy revient dans sa ville natale dont il est parti dans un bain de sang, et où plus personne ou presque ne veut de lui. Avant d’arriver, il apprend qu’une bande de tueurs s’apprête à mettre la ville à feu et à sang. Malgré l’animosité de ses anciens amis, il décide de leur venir en aide…

De ce scénario de Steve Fisher, tiré de son propre roman, la Columbia a déjà tiré deux films : Top Gun en 1955, et Noose for a Gunman en 1960. Cette troisième version, tournée par un réalisateur qui ne m’a jamais emballé jusqu’à présent (Le Shérif de fer et Last Man of Earth, deux films assez catastrophiques), à une époque où le western américain est pour le moins en déclin, n’augurait donc rien de très bon. Rien de très ambitieux, en tout cas.

La surprise n’en est que plus grande, avec ce film qui, visuellement, ressemble à s’y méprendre à un western Universal des années 50. Ce qui est un grand compliment. A l’époque de sa sortie, alors que Pour une poignée de dollars imposait une nouvelle vision du genre, The Quick Gun devait ressembler à un film totalement dépassé. Aujourd’hui, paradoxalement, le film reste passionnant, et a nettement moins vieilli que la plupart des westerns « dans l’air du temps » des années 60.

La mise en scène de Salkow est très classique, et sans grande surprise la plupart du temps. Mais le réalisateur sait donner un rythme absolument parfait à son film. Et les séquences de nuit (grosso modo la seconde moitié du métrage) sont magnifiques, avec ces visions de la ville prise d’assaut et entourée de barrages enflammés.

Une scène, surtout, impressionne: le face-à-face précédant l’explosion de violence, entre la bande de malfaiteurs (menée par Ted de Corsia) et le shérif prêt à aller au bout de sa mission. Il y a quelque chose de déchirant et de superbe dans cette image de silhouettes découpées sur une nuit d’un gris profond, dont on sait bien que la quiétude qu’elle inspire ne va pas tarder à voler en éclats.

Dans le rôle de ce shérif droit et intègre, James Best (qui restera pour la postérité un shérif nettement moins strict: celui de la série Shérif, fais moi peur) est étonnant. A priori, l’acteur manque de charisme et son jeu paraît emprunté. Mais il apporte un mélange de droiture et de vulnérabilité absolument parfaits à son rôle, qui aurait pu n’être qu’un faire-valoir d’Audie Murphy, la star du film.

Au contraire, toute la première partie doit beaucoup à la complicité qui unit les deux acteurs, aux jeux pourtant radicalement différents. L’amitié complexe entre ces deux personnages est l’une des grandes réussites du film. Une bien belle surprise.

* Le DVD vient de rejoindre la collection Westerns de Légende chez Sidonis/Calysta, avec une présentation par Patrick Brion, qui semble ne pas donner grand crédit au film.

Duel sans merci (Duel at Silver Creek) – de Don Siegel – 1952

Posté : 6 janvier, 2015 @ 2:27 dans 1950-1959, MURPHY Audie, SIEGEL Don, WESTERNS | Pas de commentaires »

Duel sans merci

Ce qu’il y a de vraiment beau dans ces westerns de série des années 50, en tout cas dans les meilleurs d’entre eux, ce sont les petits accrocs, ces détails plus ou moins flagrants qui éveillent l’attention, surprennent, bousculent… alors que tout nous fait croire qu’on est en terrain connu.

Les décors sont souvent les mêmes, le Technicolor est souvent flamboyant, les personnages sont souvent caricaturaux. Et ici, la logique est même poussée à l’extrême, avec des surnoms qui sonnent comme ces cartes de visite : Lighting, Dusty, Silver Kid… On se croirait dans un inventaire du folklore westernien.

Mais dans ce western de jeunesse, loin de ses incursions dans le genre dans les années 60 et 70 comme Sierra Torride (comme Ça commence à Vera Cruz est loin de ses polars à venir), Siegel ne s’empare des stéréotypes que pour mieux s’en amuser.

Première surprise : le « héros » interprété par la star Audie Murphy, fils d’un chercheur d’or assassiné froidement, disparaît complément de l’écran après cinq minutes, et pour un bon quart d’heure, pour revenir en simple bras droit du vrai personnage central, un shérif qui tente de cacher son handicap campé par l’impeccable Stephen MacNally.

C’est ce dernier aussi qui narre l’histoire, dans une voix off très peu westernienne qui évoque bien plus les grands films noirs des années 40, dont Siegel semble s’être beaucoup inspiré. Jusqu’au personnage très inattendu de Faith Domergue, véritable femme fatale, manipulatrice meurtrière comme on en a très rarement vu dans le genre.

Le film est aussi l’un des premiers à offrir un beau rôle secondaire à Lee Marvin, dix ans avant … Liberty Valance, et déjà très à l’aise pour jouer les sales types (même si celui-ci n’est pas un « méchant » à proprement parler).

Dans les scènes d’action, sèches et brutales, Siegel annonce aussi le cinéma américain des décennies à venir, tout en s’inscrivant dans la longue tradition d’un genre parfaitement balisé. Trait d’union parfait entre deux époques…

Le Tueur du Montana (Gunsmoske) – de Nathan Juran – 1953

Posté : 8 août, 2013 @ 5:21 dans 1950-1959, JURAN Nathan, MURPHY Audie, WESTERNS | Pas de commentaires »

Le Tueur du Montana (Gunsmoske) – de Nathan Juran – 1953 dans 1950-1959 le-tueur-du-montana

Dans la longue liste des westerns avec Audie Murphy, celui-ci est une grande réussite. D’une grande simplicité, cette petite production sort du lot par une belle interprétation (Susans Cabot est bien jolie, et Murphy, qui ne joue pas les durs en serrant la mâchoire, a rarement été aussi convaincant), et d’excellents dialogues, percutants et souvent drôles.

Murphy, précédé de sa réputation de tueur (qui, de fait, n’a jamais tué), commande un whisky dans un saloon. Le bartender lui demande alors : « Pour le boire ou le jeter à quelqu’un ? »… L’ensemble des dialogues est à l’avenant : vifs, originaux et réjouissants.

Pour autant, le réalisateur Nathan Juran, petit artisan dont la carrière est d’avantage marquée par les décors qu’il a créés pour de nombreux films (dont Qu’elle était verte ma vallée) que par ses propres réalisations, particulièrement dans le fantastique (L’Attaque de la femme de 50 pieds, Le Septième voyage de Sinbad…), prend son film comme ce qu’il est : un petit western de genre, sans prétention et efficace.

Le résultat est assez brillant : une histoire classique de western (un tueur est engagé par celui qu’il était chargé de tuer, tombe amoureux de sa fille, doit convoyer un troupeau, et se retrouve confronté à son meilleur ami), tournée avec un grand sens de la concision (1h15, pas une minute de plus), et avec une réalisation qui tire le meilleur de ses beaux décors naturels.

La traversée à hauts risques de la montagne, qui constitue l’un des clous du film, se limite à l’écran à un chariot qui doit descendre une pente courte, mais raide. Ce pourrait être cheap et ridicule, mais le réalisateur réussit à imposer un souffle et une tension qui font mouche.

Avec ce western-là, sa deuxième réalisation, l’inégal et mal aimé Nathan Juran prouve qu’il peut avoir l’étoffe des grands artisans du genre.

Le Tueur du Montana fait partie de la dernière fournée en dates des Westerns de Légende, la fameuse collection éditée par Sidonis. En bonus, comme toujours, une présentation du film par Patrick Brion, amoureux sincère du genre. On retrouve également un portrait d’Audie Murphy par le même Brion, déjà en bonus d’autres titres de la collection.

Kansas en feu (Kansas Raiders) – de Ray Enright – 1950

Posté : 4 juillet, 2013 @ 1:18 dans 1950-1959, CURTIS Tony, ENRIGHT Ray, MURPHY Audie, WESTERNS | Pas de commentaires »

Kansas en feu (Kansas Raiders) - de Ray Enright - 1950 dans 1950-1959 kansas-en-feu

Autour de 1950, d’innombrables westerns mettent en scène d’authentiques figures de l’Ouest : John Wesley Hardin dans Victime du Destin, Jim Bowie dans Sur le territoire des Comanches… Le summum du genre étant d’associer plusieurs grands noms, en prenant évidemment beaucoup de libertés avec la vérité historique (Sam Bass et Calamity Jane dans La Fille des Prairies…). Kansas en feu s’inscrit dans cette veine, avec des têtes d’affiche prestigieuses.

Les frères James, les moins connus frères Younger et Kit Dalton, cinq gamins qui ont souffert des violences de la guerre civile et qui rêvent de se faire du Yankee, rejoignent la bande de guerilleros du Colonel Quantrill… Tous ces noms sont authentiques, et sont associés à des tueries qui n’ont pas de nom.

Il y a effectivement une violence assez impressionnante dans le film de Ray Enright : la bande de Quantrill enchaîne les massacres, que leur leader justifie en s’imaginant comme un chef de guerre dont les actions sont indispensables à la victoire du Sud. C’est l’excellent Brian Donlevy, grande figure du film noir (La Clé de verre), formidable dans le rôle de ce leader charismatique particulièrement complexe. Impitoyable, manipulateur, sanguinaire, il est aussi pathétique et curieusement noble et attachant, prisonnier de ses propres mensonges, et de ses propres horreurs.

Des cinq jeunots qui le rejoignent, Jesse James est le leader naturel. Un rôle sur mesure pour Audie Murphy et son mélange unique de juvénilité (le visage poupin d’un gamin qui n’a pas l’habitude de boire du whisky) et de rage (l’exécution de son adversaire lors du combat au couteau). Ses quatre amis et lui ont l’allure d’une bande de jeunes hommes normaux, à peine sortis de l’adolescence, qui aiment se chamailler mais sont aussi soudés qu’une grande famille.

Parmi eux, il y a le jeune Tony Curtis (Kit Dalton), dans l’un de ses premiers films. Second rôle encore en retrait, qui n’allait pas tarder à devenir l’une des plus grandes vedettes de la Universal.

Dans ce western passionnant et joliment réalisé, les tueurs paraissent bien sympathiques. Très attachants, même si la voix off est là pour nous rappeler qu’il s’agit là des débuts de cinq bandits sanguinaires, formés par un mentor monstrueux…

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