La Parole est au colt (Gunpoint) – de Earl Bellamy – 1966
Pilier de la télévision des années 60 et 70 (le gars a travaillé sur Max la Menace, Starsky et Hutch ou encore Pour l’amour du risque… quelle carrière !), Earl Bellamy a également signé quelques westerns pour le cinéma comme ce Gunpoint, énième variation sur le thème, hyperclassique dans le genre, de la course poursuite.
Réalisé sans génie, mais avec métier, le film sort pourtant de la production lambda par une utilisation maligne et efficace de décors minéraux impressionnants. Le film fait de l’économie de moyen l’un de ses principes de base. Cette économie de moyen en fait un film simple et tendu, sans la moindre baisse de régime.
Audie Murphy, en fin de carrière, est à l’aise et très intense dans un rôle taillé sur mesure pour lui : un shérif dur et taiseux qui se lance sur les traces d’un gang qui a enlevé son ex-fiancée. Surtout, la star est entourée de quelques seconds rôles remarquables : le patron de casino, méchant tout désigné au début du film, qui se révèle bien plus complexe, et plutôt sympathique, dont la relation avec Murphy est trouble et passionnante.
L’adjoint du shérif, aussi, est un ex-officier de l’armée qui vit mal d’être dirigé par un jeunôt qui le méprise un rien… Derrière un aspect très classique, et un relatif anonymat, le film sort du lot avec quelques trouvailles de scénario malignes et originales.