Le Veinard (Lucky Dog) – de Jess Dobbins – 1917
Il y a eu une vie avant Laurel et Hardy pour Stan Laurel, gagman réputé du jeune Hollywood, et espoir pour les studios de trouver un concurrent sérieux à Chaplin. La comparaison n’est pas fortuite : Laurel, qui fut le remplaçant de Chaplin dans la troupe de Karno, est ici bien plus proche de Charlot que du personnage qu’il trouvera quelques années après avec son comparse Oliver Hardy, dans ce qui reste le plus grand tandem comique de l’histoire du cinéma.
Un peu fouillis et sans grande originalité, ce court métrage se contente de recycler un humour vu en cent fois mieux chez Chaplin (le jeu avec le chapeau notamment, qui ressemble vraiment à du sous-Chaplin, ou encore cette manière canaille de botter le cul de méchants physiquement plus imposants que lui).
Laurel est un jeune homme qui se retrouve à la rue et fait ami-ami avec un corniaud. Il fait plusieurs rencontres, notamment avec un voleur bedonnant et patibulaire.
Et c’est là le principal intérêt du film, la seule raison, même, pour laquelle il a laissé une trace dans l’histoire. Car ce voleur est interprété par un certain Oliver Hardy. Ce film marque la première rencontre des futurs Laurel et Hardy. Mais ni l’un, ni l’autre, ne s’approche de près ou de loin de leurs futurs personnages. On ne peut pas dire que c’est là que naît le tandem.
Mais quand même… quand on sait le nombre de films que ces deux-là feront ensemble par la suite, on ne peut que reconnaître à ce court très mineur un petit intérêt historique.