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Archive pour la catégorie 'RICHET Jean-François'

Mayday (Plane) – de Jean-François Richet – 2023

Posté : 11 juillet, 2023 @ 8:00 dans 2020-2029, ACTION US (1980-…), RICHET Jean-François | Pas de commentaires »

Mayday

Il y a des gens comme ça qui ont la poisse. Comme les quatorze passagers de ce vol commercial qui devrait être sans problème, en cette soirée de Nouvel An, si un orage particulièrement violent n’obligeait le pilote à faire un atterrissage d’urgence sur une île. Ce serait déjà passablement contrariant, mais il se trouve que cette île est une zone de non-droit tenue par des milices terroristes… Oui, pas de bol.

Voilà une série B aussi chiche en moyens que généreuse en tension et en action. Et, surprise, c’est un cinéaste français que l’on a connu plus ambitieux chez nous qui est derrière la caméra : Jean-François Richet, qui continue donc un parcours assez atypique, entre grosses productions françaises (Mesrine, L’Empereur de Paris) et films de genre américains (Assaut sur le Central 13, Blood Father).

On est surpris, d’abord, de voir de sa part un film si dénué de gros effets, si modeste en quelque sorte. Parce que la première partie est un quasi-huis clos, qui ne sort à peu près jamais de l’avion, voire même du cockpit. Richet choisit le point de vue presque exclusif du pilote joué par Gerard Butler, et c’est la meilleure idée de ce début de film. Des catastrophes aériennes, on en a vu des tonnes au cinéma, mais le plus souvent du point de vue passif des passagers. Ce changement de paradigme est assez fascinant.

Il crée en tout cas une tension qui ne retombe jamais. Il faut dire que Richet construit son film au cordeau, évacuant tout le gras tout en faisant exister (a minima, mais tout de même) ses personnages. Surtout, ses scènes d’action qui s’enchaînent bientôt sont sèches, brutales, et d’une redoutable efficacité. Et puis Mayday ne pête jamais plus haut que son cul : Richet assume avec gourmandise le statut de série B de son film, et assure haut la main le plaisir.

L’Empereur de Paris – de Jean-François Richet – 2018

Posté : 16 janvier, 2019 @ 8:00 dans * Polars/noirs France, 2010-2019, RICHET Jean-François | Pas de commentaires »

L'Empereur de Paris

Il a de la gueule, Vincent Cassel. De la gueule, une présence indéniable, et une capacité pas si commune à se glisser naturellement dans des époques différentes. Le voilà donc en bagnard évadé qui devient chef d’une police alternative dans le Paris napoléonien. En Vidocq, donc, reprenant des frusques portées par des tas d’acteurs avant lui (depuis Harry Baur dans les années 1900, d’après Wikipédia) et salement chiffonnées par Depardieu dans le machin de Pitof (quelqu’un a des nouvelles ?).

Alors forcément, au grand jeu des comparaisons, Cassel sort vainqueur par KO, terrassant les interprétations télévisuelles bien lisses des années 60, ou même l’interprétation toute en suavité de George Sanders (dans l’excellent Scandale à Paris). Pas que le film de Richet soit meilleur que celui de Douglas Sirk, non. Mais il prend le parti d’un certain réalisme, à la fois dans le soin apporté à la reconstitution historique (merci aux effets spéciaux, très réussis) et dans le rapport à la violence.

C’est donc un film brut qui sent le parfum de la rue, que nous offrent Richet et Cassel, dix ans après Mesrine. Une grosse production comme le cinéma français n’ose en faire que très rarement. On peut faire la fine bouche, souligner la paresse d’un scénario qui accumule tous les poncifs et tous les rebondissements faciles (on devine dès leur première apparition qui va mourir et qui va survivre, et presque comment), et on n’aurait pas tort de le faire.

OK, on sait d’emblée que Vidocq ferait mieux de laisser l’autre bagnard se noyer. On sait qu’il ferait mieux de ne pas y aller, à ce rendez-vous tout foireux. On sait aussi que sa croisade finira dans un bain de sang, comme dans Les Incorruptibles de De Palma auquel Richet semble régulièrement se rapprocher. Strictement zéro surprise, donc.

Pourtant, l’ambition de la reconstitution, l’ampleur de la mise en scène, et surtout l’interprétation, procurent un plaisir rare dans un cinéma populaire rarement aussi ample. Le regard sombre, les poings serrés, Cassel a la carrure des grandes stars. A ses côtés, de Chesnais à Lucchini en passant par Thierrée et Menochet, les seconds rôles ne sont pas oubliés. Les femmes, quand même, sont pauvrement traitées : Olga Kurylenko et Freya Mavor (cette dernière a quand même droit à une belle séquence de suspense) sont largement cantonnées à un affrontement de charmes. Fort agréable au demeurant, mais franchement vain.

 

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