Le Corniaud – de Gérard Oury – 1964
Énorme succès populaire, multidiffusé, culte pour sa confrontation entre Bourvil et De Funès, pour la première fois au même niveau en haut de l’affiche… Et après ? Pas grand-chose à se mettre sous la dent dans cette comédie d’aventure au scénario incroyablement paresseux.
Si le face-à-face entre les deux stars fonctionne un peu, c’est en grande partie grâce au concours de cabotinage auquel ils se livrent. De Funès s’impose dans ce registre, bien sûr, en en faisant des tonnes pour compenser les lacunes du scénario, et même de la mise en scène.
Oury est un réalisateur plutôt appliqué généralement. Il réussit d’ailleurs quelques scènes (la bagarre nocturne, drôlement décalée). Mais il semble la plupart du temps totalement en roue libre, comme subjugué par ses vedettes dont il ne sait pas vraiment quoi faire.
Du coup, tous les deux en rajoutent dans leurs registres respectifs, faisant du De Funès pour l’un (De Funès), et du Bourvil pour l’autre (Bourvil). Ce qui suffit parfois pour nous faire rire franchement (« Elle va marcher beaucoup moins bien »… « C’est pas grave ! Qu’est-ce qu’il y a ? »). Mais parfois non.
Oury sera, en tout cas, nettement plus inspiré avec son carton suivant, La Grande Vadrouille, où les deux mêmes cabotineront avec autant de jubilation, mais beaucoup plus de maîtrise.