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Archive pour la catégorie 'RICH Davil Lowell'

Les Fusils du Far West (The Plainsman) – de David Lowell Rich – 1966

Posté : 2 janvier, 2016 @ 8:00 dans 1960-1969, RICH Davil Lowell, WESTERNS | Pas de commentaires »

Les Fusils du Far West

Plantons rapidement le décor. On est en 1966, et l’âge du western hollywoodien est déjà terminé, tandis que le genre connaît une nouvelle popularité en Europe: c’est l’année de Django et Le Bon, la brute et le truand ; c’est aussi celle de La Dilligence vers l’Ouest, le remake de Stagecoach. A croire que les studios américains sont en panne d’inspiration, c’est d’un autre classique westernien des années 30 que Universal décide de faire un remake : Une aventure de Buffalo Bill, le très beau film de Cecil B. De Mille.

Pourquoi pas d’ailleurs: avec son Stagecoach, Gordon Douglas réussissait plutôt son coup en prenant systématiquement le contre-pied du chef d’œuvre de John Ford. Mais David Lowell Rich (réalisateur, la même année, de l’horrible Madame X avec Lana Turner) n’a pas la moindre vision pour son Plainsman. Et cette absence de direction (dans tous les sens du terme) est flagrante dès la première séquence…

Il suffit de quelques images pour réaliser que le réalisateur n’a pas la moindre idée de ce qu’il veut tourner. Une comédie? Un film sombre et réaliste? Un hommage aux westerns d’antan? A force de ne pas savoir choisir, le film sonne admirablement faux, à l’image de son acteur principal, Don Murray, dont la comparaison avec Gary Cooper (le Wild Bill Hickock de l’original) est particulièrement cruelle.

Ce Plainsman 1966 prend de grandes libertés avec son modèle de 1936, certes. Mais il ne trouve jamais sa voie, malgré de beaux décors naturels et un regain d’énergie et d’efficacité aussi inattendu que tardif, dans la fusillade finale. Un peu trop tard, hélas…

* Le film fait partie de la dernière moisson des Westerns de Légende, la collection incontournable de Sidonis/Calysta. En bonus, une présentation d’Yves Boisset qui revient longuement sur les figures mythiques de Wild Bill Hickcock, Buffalo Bill et Calamity Jane ; et de Patrick Brion qui conclue en soulignant qu’il s’agit d’un film mineur pour un réalisateur qu’il ne faut pas complètement mépriser…

Madame X (id.) – de David Lowell Rich – 1966

Posté : 17 mai, 2012 @ 8:09 dans 1960-1969, RICH Davil Lowell | Pas de commentaires »

Madame X (id.) – de David Lowell Rich – 1966 dans 1960-1969 madame-x

Une horreur. Si David Lowell Rich vise par moments du côté de Douglas Sirk, il tape plutôt dans la collection Arlequin, avec cet énième remake d’une histoire plusieurs fois portée à l’écran depuis les années 20. Son film est l’un des plus vulgaires mélodrames qui soient. Des personnages gnangnan et antipathiques, des rebondissements incroyables, une descente aux enfers comme on en a rarement vu, et un final larmoyant au possible… Alors évidemment l’histoire est pleine d’émotions ; mais le film, lui, porte sur le cœur.

Lana Turner, 20 ans après Le Facteur sonne toujours deux fois, a perdu tout son sex appeal. Elle a 46 ans et en paraît 66 (même quand elle n’est pas maquillée). Autant dire qu’on a un peu mal à y croire lorsqu’elle joue la jeune épouse qui déchaîne la passion. Mais il faut bien reconnaître qu’elle est bien plus convaincante en alcoolique bouffie et hantée par son passé.

Car le film parle d’une descente aux enfers : parce qu’elle a causé malgré elle la mort de son amant, Lana Turner tombe sous la coupe de son affreuse belle-mère (Constance Bennett, star de la fin du muet et du début du parlant, qui faisait son retour sur grand écran et qui devait mourir subitement, à 60 ans, à la fin du tournage), qui l’oblige à abandonner son mari (John Forsythe) et son jeune enfant, à se faire passer pour morte, et à disparaître pour toujours pour éviter la prison, et surtout la honte sur sa famille. D’autant plus que le mari (John Forsythe, héros hitchcockien sans grande envergure mais plutôt sympathique vu dans Mais qui a tué Harry ?) a des ambitions politiques importantes, qu’une femme meurtrière mettrait à mal.

Scusez moi l’expression, mais cette pauvre idiote (oui, elle m’agace !) de Lana accepte de disparaître, et fait ses adieux à son bambin dans une scène qui tirerait des larmes à un poney, mais qui m’a conduit au bord de l’abandon (j’ai failli aller me coucher). Parce qu’elle est vraiment exaspérante cette femme qui cède à la première menace, et accepte de faire de son mari un veuf et de son enfant un orphelin, et qui n’en finit plus de descendre aux enfers. Pas un purgatoire, hein : Un vrai enfer qui durera plus de vingt ans, et qui se terminera par un dénouement tout aussi larmoyant et insupportable.

Pas la peine de se réfugier dans le style : il n’y en a pas. Le réalisateur vient de la télévision, et reprend ici tous les tics malheureux des téléfilms de l’époque, qui n’étaient pas fameux. Allez, on résume : je l’ai vu pour vous, vous pouvez vous en dispenser.

 

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