En légitime défense – d’André Berthomieu – 1958
J’avais découvert André Berthomieu avec Le Mort en fuite, comédie inégale filmée comme un film noir. Avec En légitime défense, c’est un peu l’inverse qui se produit : d’un polar plutôt sombre, il tire un film trop souvent léger, plombé il est vrai par un dialogue lourdement patoisant de Frédéric Dard, qui réussit à faire regretter les pires excès d’un Michel Audiard en roue libre.
Mais il y a des personnages attachants dans cette histoire de racket dans un quartier parisien qui semble bien être Pigalle. Il y a surtout une belle amitié, assez inattendue, entre le suspect et le flic bonhomme mais déterminé joué par Bernard Blier. C’est pour ce dernier que je me suis plongé dans le film, et c’est bien pour lui qu’il faut le voir, formidable dans un rôle assez atypique (même si des flics, il en a joué plus d’un).
Pas désagréable, mais pas transcendant non plus, le film évite assez consciencieusement toute grande surprise et tout grand accroc jusqu’à la scène finale, guet-apens lourd de tension, avec une incroyable poursuite/fusillade entre un ascenseur et une voiture (si, si). Là, tardivement et brièvement, Berthomieu se montre inventif et ambitieux, concluant son film par un moment vraiment mémorable.