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Archive pour la catégorie 'INAGAKI Hiroshi'

Samouraï, vol. 3 : La Voie de la Lumière (Miyamoto Musashi kanketsuhen : ketto Ganryujima) – de Hiroshi Inagaki – 1956

Posté : 22 octobre, 2022 @ 8:00 dans 1950-1959, INAGAKI Hiroshi | Pas de commentaires »

Samouraï 3 La voie de la lumière

Jusqu’au bout de sa trilogie, Hiroshi Inagaki aura réussi le double pari de rester cohérent avec son personnage et son univers, et de se renouveler constamment. Dans la forme, dans le rythme, dans l’interprétation de Toshiro Mifune, formidable, il semble y avoir un gouffre entre le premier film et cette conclusion. Mais c’est bien de l’évolution, lente et passionnante, d’un homme qu’il est question.

La voie de la lumière, ou de la sagesse… Musashi y est presque. Il a en tout cas tourné la page de la gloire facile, bien conscient qu’il n’y a rien à gagner à se battre pour rien. Ce qui ne l’empêche pas de relever le défi lancé par un autre grand bretteur, qui pourrait être un alter ego, un double, un ami… Les deux se respectent, connaissent leurs valeurs respectives. Mais chez les samouraïs, c’est une raison suffisante pour se battre à mort, plutôt que pour trinquer peinards autour d’une table basse.

Le film est entièrement construit autour de ce duel : parce qu’il est reporté à l’année suivante, et qu’une grande partie de l’intrigue se déroule durant ce laps de temps, où Musasho découvre le vrai sens de la vie, le goût de la terre. Toujours pas très doué avec les femmes : il ne sait faire ni avec la douce Otsu, au regard si fragile, ni avec la plus ambiguë Akemi, peut-être le personnage le plus fort, le plus déchirant de ce troisième film.

Formellement aussi, le film suit l’évolution de son héros, plus apaisé, avec des combats brefs et fulgurants qui viennent rompre l’harmonie des décors par de soudains éclats, comme ce spectaculaire incendie qui ramène soudain la violence au premier plan.

Et puis il y a le duel final, qui semble constamment repoussé, et qui arrive finalement entouré d’une tension extrême, comme si toute la trilogie ne tendait que vers ce moment. C’est peu de dire qu’il tient ses promesses. Au bord de l’eau, avec la lumière du soleil levant, et de beaux travellings au ras du sable, c’est un beau et grand moment de cinéma, qui clôt magnifiquement cette trilogie décidément parfaite.

* Voir aussi : La Légende de Musashi et Duel à Ichijoji

Samouraï, vol. 2 : Duel à Ichijôji (Zoku Miyamoto Musashi : Ichijôji no Kettô) – de Hiroshi Inagaki – 1955

Posté : 8 octobre, 2022 @ 8:00 dans 1950-1959, INAGAKI Hiroshi | Pas de commentaires »

Duel à Ichijoji

Le ton a changé : Takezo lui-même, désormais appelé Musashi Miyamoto, est devenu un autre, moins chien fou, presque apaisé, mais pas encore sage. Il est plus posé en tout cas, et le rythme que donne Hiroshi Inagaki à cette première suite de La Légende de Musashi suit cette évolution : l’intrigue est plus resserrée, moins folle, mais tout aussi passionnante.

A vrai dire, cette intrigue se résume assez facilement à un affrontement, un duel que recherche le héros face au maître d’une école renommée, et que les élèves de ce dernier ne cessent de retarder en trompant Musashi. Rien de plus, rien de moins, ou presque. Au fil de ces rendez-vous manqués, sans en avoir l’air, Musashi verra ses certitudes éprouvées, modifiées, bouleversées.

Tous les combats, et ils sont nombreux, sont traités avec une inventivité et une science du mouvement absolument magnifique. L’histoire est violente bien sûr, avec des morts innombrables. Pourtant, tout le film repose sur l’attente, l’idée de cette violence, et pas sur sa représentation ou sa mise en image.

Très souvent d’ailleurs, cette violence est hors champs : c’est le cas du tout premier combat, à la tension extrême, tout en observation jusqu’à ce qu’un mouvement soudain pousse les deux protagonistes en dehors du champs de la caméra, juste le temps de frapper le coup mortel.

La violence peut même être littéralement effacée par une ellipse audacieuse : un autre combat, entre Musashi et le frère du maître qu’il veut affronter, n’est filmé que dans ses prémisses, avant que l’on découvre l’issue avec un plan du perdant amené mort à son frère.

Toshiro Mifune, moins chien fou mais toujours aussi intense, incarne parfaitement la dualité de cet homme désireux de s’élever au-dessus de la simple condition humaine en consacrant sa vie au sabre, et la femme qu’il aime, Otsu, petit minois de tragédienne décidément craquant.

Les femmes sont d’ailleurs très présentes autour de lui : trois prétendantes, qui apparaissent toutes comme des femmes martyrs victimes des désirs guerriers des hommes. Hiroshi Inagaki se montre en revanche nettement plus cruel avec les figures de mères. Il y en a deux, toutes deux horribles : l’une prête à pousser son fils au crime et à la tromperie, l’autre abandonnant sa fille après l’avoir poussée dans les bras et le lit d’un riche prétendant.

La vision de l’humanité n’est d’ailleurs guère reluisante, et tranche radicalement avec la nature qui, elle, semble plus belle et spectaculaire encore que dans le premier film. Moins hostile en tout cas, plus protectrice, jusqu’à devenir le décor d’un rêve éveillé qui ne peut durer. En tout cas pas avant le troisième et dernier film de la trilogie. Vite… la suite.

* Voir aussi La Légende de Musashi et La Voie de la lumière

Samouraï, vol. 1 : La Légende de Musashi (Miyamoti Musashi) – de Hiroshi Inagaki – 1954

Posté : 7 octobre, 2022 @ 8:00 dans 1950-1959, INAGAKI Hiroshi | Pas de commentaires »

La Légende de Musashi

C’est une sacrée année que vit Toshiro Mifune en 1954 : à peine sorti des Sept Samouraïs (un obscur petit film que je vous encourage à découvrir!), le voilà qui enchaîne avec ce premier volet d’une trilogie, adaptation d’un roman inspiré de la vie d’un célèbre guerrier japonais.

Ce premier volet s’inscrit déjà dans un vrai parcours, avec une évolution passionnante du personnage principal : Takezo, jeune villageois un peu fruste qui décide de partir faire la guerre pour pouvoir revenir chez lui couvert de gloire et entouré de serviteurs. Un jeune homme fougueux aussi, à qui Mifune apporte une intensité impressionnante, véritable boule d’énergie et de fureur qui ne demande qu’à exploser.

Mais le destin prend un malin plaisir à confronter Takezo à l’échec et à la frustration, à l’image de cette bataille filmée à l’économie, dont on ne voit guère qu’une déroute à laquelle notre héros assiste avec rage. Filmée à l’économie donc, mais impressionnante tout de même. Hiroshi Inagaki choisit le plus souvent des plans fixes et soigneusement composés, qui rappellent constamment la place de l’homme dans son environnement, nature splendide mais peu accueillante qu’il filme en décors naturels ou en studio avec la même recherche esthétique.

Des cadrages très travaillés, des couleurs puissantes qui marquent la rétine, une nature constituée d’obstacles omniprésents… Une splendeur, visuellement, qui ne cesse de se renouveler et d’évoluer au fil du voyage (physique et intérieur) de Takezo, au fil de ses rencontres avec un moine qui paraît bien cruel et inflexible d’abord, et au fil de sa relation avec la jolie Otsu, on assiste au passage de la révolte à la sagesse.

Formellement, c’est une splendeur, qui n’oublie jamais d’être spectaculaire : les scènes d’action, nombreuses et inventives, mettent parfaitement à profit l’impressionnante présence de Toshiro Mifune. Et c’est surtout beau et émouvant, premier acte passionnant d’une trilogie dont il me tarde désormais de voir la suite.

* Voir aussi Duel à Ichijoji et La Voie de la lumière

 

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