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Archive pour la catégorie 'FORSTER Marc'

World War Z (id.) – de Marc Forster – 2013

Posté : 27 novembre, 2013 @ 8:37 dans 2010-2019, FANTASTIQUE/SF, FORSTER Marc | Pas de commentaires »

World War Z

Enorme succès de cet été (un peu surprise, la production du film ayant été cahotique), World War Z est, devinez quoi : un film apocalyptique. Pas bien étonnant dans le climat hollywoodien actuel où, quand on ne décline pas son manuel du super-héros à toutes les sauces, on détruit le monde. La recette est éprouvée, et donne encore lieu à de belles surprises : il y a quelques mois seulement, Tom Cruise était ainsi le héros d’un Oblivion très réjouissant.

Adaptation d’un roman graphique à succès, World War Z s’inscrit dans une autre mouvance : celle du film de destruction massive, dont le fleuron reste un autre film avec Tom Cruise, l’extraordinaire La Guerre des Mondes. Tout ça pour dire que le principal reproche qu’on peut faire au film repose sur l’inévitable comparaison avec le chef d’œuvre absolu de Spielberg.

La première partie, surtout, est rigoureusement identique. Brad Pitt (dont c’est le plus gros succès à ce jour) est un père de famille qui assiste au déclenchement de l’apocalypse, et ne pense qu’à la survie des siens. Cette fois, pas de tripodes, ni d’invasion extraterrestre, de rayons mortels ; mais un virus qui se répand d’homme à homme comme l’éclair, transformant les victimes en morts vivants. En quelques jours, le monde entier est touché, la plupart des grandes villes sont mortes, et les survivants, de plus en plus rares, se regroupent dans des camps de réfugiés très vulnérables. Seuls les plus indispensables d’entre eux trouvent une place sur les navires de guerre qui deviennent le nouveau centre du monde libre…

C’est peut-être le plus réussi dans ce film : la manière dont il met en scène le cynisme de ce monde libre, et de montrer comment les talents deviennent des pions entre les mains des dirigeants. Le personnage de Brad Pitt est de ceux-là. Contrairement à Tom Cruise dans La Guerre des mondes, il n’est pas qu’un simple père ballotté par les événements, mais un ancien baroudeur de l’ONU que l’on force à reprendre du service.

Marc Forster (le réalisateur du James Bond le plus mal aimé de ces dernières années, Quantum of Solace) a multiplié les conflits avec les producteurs durant le tournage (il ne sera d’ailleurs pas aux manettes des deux suites déjà annoncées). Il réussit en tout cas quelques grands moments de cinéma où suspense et émotions sont étroitement liés : une course nocturne et effrénée sur un tarmac d’aéroport ; Brad Pitt marchant tranquillement au milieu d’une horde de zombies ; un avion en vol qui semble être un éphémère havre de paix, mais où les zombies apparaissent soudainement…

Mais à côté de ça, il massacre à peu près toutes les grandes scènes démesurées. Et c’est là que la comparaison avec le film de Spielberg est la plus cruelle : jamais Forster ne parvient à faire ressentir la cruauté de cette irruption de la violence et de la mort dans le quotidien. Quant aux morts-vivants en marche, ils évoquent d’avantage les armées maléfiques du Retour du Roi que des corps humains dévorés par la rage.

World War Z est à certains moments un film fort et réussi, et à d’autres un gros machin boursouflé. Mais ce premier volet de ce qu’on annonce déjà comme une trilogie pose des bases pleines de promesses. A condition que le successeur de Marc Forster ait une autre envergure.

• Le DVD du film vient de sortir chez Paramount.

Quantum of Solace (id.) – de Marc Forster – 2008

Posté : 5 avril, 2013 @ 2:19 dans * Espionnage, 2000-2009, ACTION US (1980-…), FORSTER Marc, James Bond | Pas de commentaires »

Quantum of Solace (id.) – de Marc Forster – 2008 dans * Espionnage quantum-of-solace

Casino Royale avait fait mieux que relancer la saga 007. Le film avait fait de James Bond, personnage vieillissant, l’un des héros d’action les plus excitants du moment. Autant dire que la suite était attendue avec impatience. D’autant plus que, fait sans précédent, ce Bond-là est la suite directe du précédent, bouclant un diptyque original chargé de poser les nouvelles bases du personnage : plus sombre, plus douloureux, plus physique, plus violent.

Avec Quantum of Solace, l’effet Daniel Craig joue toujours parfaitement, mais le film se situe quand même à un cran nettement inférieur. Contrairement au précédent, celui-ci est parfois un peu brouillon. Et la mise en scène de Marc Forster, en particulier dans la première moitié, manque parfois cruellement d’inventivité et de virtuosité.

La poursuite sur les toits de Séville tombe ainsi un peu à plat : on imagine ce qu’elle aurait donné devant la caméra d’un Johnnie To ou d’un Tsui Hark. En particulier cette fusillade, suspendue à des cordes, qui rappelle sans l’égaler quelques moments mémorables de Time and Tide.

Cinéaste peu habitué à l’action, Forster n’a pas le classicisme de Martin Campbell, réalisateur de Casino Royale, ou le talent énorme de Sam Mendes, qui signera Skyfall. Son style syncopé dans les scènes d’action finit par perdre et lasser le spectateur. Quelques belles idées tombent alors un peu à plat, comme la « conférence » pendant la Tosca, qui demandait la virtuosité du Coppola du Parrain 3.

Pour être honnête, c’est la comparaison avec Casino Royale (ou Skyfall) qui plombe ce Quantum of Solace, tout de même nettement supérieur à tous les Brosnan et tous les Moore. On y trouve d’ailleurs quelques fulgurances, et de beaux passages plus intimes, comme les face-à-face entre Bond et Mathis, qu’on a plaisir à retrouver après le précédent film, et qui laisse transparaître l’homme qui souffre derrière la carapace du matricule 007.

Cette fois encore, peu de James Bond girls : une seule, mais pas n’importe laquelle. Olga Kurylenko est d’une beauté à couper le souffle, et son personnage, très présent, est particulièrement réussi. Plus, en tout cas, que le grand méchant interprété par Mathieu Amalric, dont le parti-pris de le filmer comme un type normal tombe totalement à plat.

La seconde partie du film est plus excitante. L’arrivée de Bond et Olga dans un village de Bolivie privé d’eau est saisissante, tout comme la séquence finale, dans un improbable hôtel high tech perdu au milieu du désert, qui rappelle les bases secrètes des vieux Bond.

Ce Bond en demi-teinte n’est certes pas aussi excitant que le précédent, ou le suivant. Mais il ne manque pas d’un certain charme, et confirme la nouvelle direction prise par la saga : révolutionner la série, tout en respectant son histoire. En cela, le film est très réussi.

• Voir aussi : Casino Royale et Skyfall.

 

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