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Archive pour la catégorie 'GUEST Val'

La Marque (Quatermass 2) – de Val Guest – 1957

Posté : 23 avril, 2022 @ 8:00 dans 1950-1959, FANTASTIQUE/SF, GUEST Val | Pas de commentaires »

La Marque

Plus encore que le premier film, ce deuxième Quatermass s’impose comme l’un des modèles incontournables d’un John Carpenter, qui s’en inspirera beaucoup, particulièrement pour l’un de ses chefs d’œuvre, Invasion Los Angeles. Le film de Val Guest prend le même parti pris d’évoquer un « grand remplacement » en s’intéressant à un microcosme socialement très marqué. Carpenter ira plus loin et de manière plus frappante dans sa peinture d’une Amérique de déclassés. Mais déjà, c’est un milieu similaire que choisit Guest : un petit village anglais dont la cohésion est basée sur le plein emploi offert par une usine voisine.

Une usine aux secrets bien mystérieux, et bien inquiétants. Ce que ce « brave » Quatermass ne tardera pas à comprendre. Toujours interprété par Brian Donlevy, Quatermass n’a rien gagné en sympathie. Clairvoyant et courageux, il n’en reste pas moins un homme froid et cassant, totalement dénué du plus petit sens de l’humour. Un personnage revêche et mal aimable, que Donlevy ne fait rien pour humaniser.

La menace est encore plus palpable et plus directe que dans Le Monstre. L’approche n’est pas plus ouvertement spectaculaire pour autant. Il y a bien la séquence finale, monstrueuse au sens premier du terme. Et il y a une utilisation assez remarquable d’effets spéciaux rudimentaires, mais d’une efficacité folle. Mais la plupart du temps, la tension et la peur passent par les silences, le hors-champs et l’attente. Encerclés par le danger, les personnages principaux se contentent de tourner la manette d’une machine, sans aucun effet supplémentaire, et c’est totalement prenant.

Cette histoire de marque qui confirme que les personnages ont été infectés n’a rien d’unique : elle sera reprise à de multiples reprises au cinéma ou à la télévision. Elle est abordée ici avec une simplicité qui fait mouche. La simplicité : c’est ce qui frappe le plus dans ce film flippant et direct, qui reste l’une des références incontournables dans la série B paranoïaque. Le personnage de Quatermass reviendra pour un troisième long métrage dix ans plus tard dont le titre annonce des thèmes similaires (Les Monstres de l’espace), mais sans Brian Donlevy, et sans Val Guest.

Le Monstre (The Quatermass Xperiment) – de Val Guest – 1955

Posté : 18 avril, 2022 @ 8:00 dans 1950-1959, FANTASTIQUE/SF, GUEST Val | Pas de commentaires »

Le Monstre

Voilà bien longtemps (ça se compte en décennies) que j’avais envie de voir ce Quatermass Xperiment, première aventure au cinéma d’un personnage (le scientifique Bernard Quatermass) imaginé par le scénariste Nigel Kneale (d’abord pour la BBC), film auquel John Carpenter se référait régulièrement, le considérant comme l’une de ses influences majeures.

C’est aussi le film dont le succès a marqué le début de l’âge d’or de la Hammer. Et d’emblée, dès la première séquence, l’importance du film et sa singularité apparaissent avec fulgurance. Val Guest filme la campagne anglaise dans ce qu’elle a de plus banale : un couple s’ébat entre deux balles de foin, lorsqu’une mystérieuse et inquiétante lumière apparaît. En quelques images d’une simplicité radicale, gardant le plus longtemps possible hors champs la source du malaise, Guest fait se confronter l’insouciance du quotidien et la terreur de l’inconnu.

L’histoire n’est pas si loin des films de SF américains, qui jouent allégrement sur la peur communiste à cette époque. Quatermass y est un scientifique qui a envoyé une fusée transportant trois hommes dans l’espace, fusée qui revient avec un seul survivant physiquement et mentalement transformé, et d’où les deux autres semblent avoir été tout simplement effacés. La menace qui vient de l’espace, la crainte pour la survie de l’humanité… Rien de bien neuf, au fond.

Sauf que la menace en question repose moins sur un invasion à proprement parler que sur un phénomène physique qui relève plus de l’incident naturel. Elle est intérieure, larvée, intime et douloureuse. Ni gentils, ni méchants dans ce film où le sentiment d’étouffement ne cesse de croître. Le personnage principal lui-même, incarné par un Brian Donlevy tout en raideur butée, est franchement antipathique. Quant au flic Lomax joué par Jack Warner, il est aussi sympathique… que transparent.

Mais si le film est aussi passionnant, aussi tendu, c’est pour l’intelligence et l’intensité de sa mise en scène. Val Guest joue habilement avec les détails qui détonnent avec le contexte très réaliste. Une lumière dans le ciel donc, mais aussi une main boursouflée que l’on devine dans une poche, une traînée visqueuse sur le sol. Les gros effets sont rares, et c’est cette économie de moyen qui les rend plus percutants. Un petit modèle de mise en scène qui, malgré le côté un peu statique des scènes les plus dialoguées, reste d’une efficacité folle.

Scotland Yard appelle FBI (The Weapon) – de Val Guest (et Hal E. Chester) – 1956

Posté : 13 mars, 2021 @ 8:00 dans * Polars européens, 1950-1959, CHESTER Hal E., GUEST Val | Pas de commentaires »

Scotland Yard appelle FBI

Des enfants jouent dans les ruines d’un quartier londonien détruit par les bombardements, et découvrent une arme à feu. L’un d’entre eux tire accidentellement sur l’un de ses camarades et s’enfuit, terrorisé. L’arme découverte s’avère avoir servi à un crime dix ans plus tôt, à la fin de la guerre. Un policier de Scotland Yard et un officier de l’armée américaine enquêtent.

Beaucoup de thèmes très forts dans ce film tourné par Val Guest en plein dans sa période Quatermass. Un enfant livré à lui-même, les traces de l’Angleterre martyre, ou la difficulté à tourner la douloureuse page de la seconde guerre mondiale. Trop de thèmes forts, sans doute : le film tire un fil, puis l’abandonne pour en tirer un autre, avant d’y revenir… Guest semble par moments un peu débordé par ces différents angles qui suffiraient chacun à faire un film.

Mais malgré les maladresses, malgré des personnages pas toujours convaincants (l’officier rigide Steve Cochran qui baisse trop soudainement la garde, la mère jouée par Lizabeth Scott qui se laisse draguer avec un plaisir visible alors que son fils est porté disparu…), The Weapon est un thriller assez efficace et prenant, en grande partie parce qu’il est tourné dans un Londres rarement vu à l’écran. Un Londres vivant, grouillant parfois, et très ancré dans l’époque, autant que rempli de stigmates de drames passés.

Ce n’est pas Berlin Express, mais le film s’inscrit tout de même dans cette famille là : un thriller haletant de l’après-guerre, tourné dans un pays encore hanté par ses morts et sa destruction. Film de genre et témoignage précieux.

Le Redoutable homme des neiges (The Abominable Snowman) – de Val Guest – 1957

Posté : 28 août, 2019 @ 8:00 dans 1950-1959, FANTASTIQUE/SF, GUEST Val | Pas de commentaires »

Le Redoutable homme des neiges

Ôtons immédiatement tous les doutes : Le Redoutable hommes des neiges est sorti en salles trois ans avant la parution de Tintin au Tibet. Hergé a-t-il vu le film de Val Guest ? Eh bien faudrait lui demander… Il y a en tout cas quelques similitudes entre ces deux évocations du Tibet, de ses moines mystiques, et de son légendaire « homme des neiges ». Le Yeti, donc, mais chut : c’est un nom que l’on ne prononce pas dans ces contrées éloignées.

Cela dit, le film est plutôt un prolongement de la série des Quatermass (Le Monstre et La Marque), que le même Val Guest venait de tourner avec le même scénariste, Nigel Kneale. Fort du succès de ces deux films, le tandem remet le couvert avec un autre personnage de scientifique confronté à des forces surnaturelles. Pas Quatermass, donc, mais le Dr John Rollason, à qui Peter Cushing apporte son flegme, mais dans un registre un peu différent de celui auquel l’acteur est habitué.

Plus naïf, en tout cas. A la frontière de la niaiserie, même. Le scientifique, un type bien qui respecte et comprend la culture tibétaine, lui qui vit depuis des mois dans un monastère reculé, part vers les hauts sommets pour répondre à une obsession : prouver l’existence du Yeti. Mais le gars est accompagné d’un autre scientifique, dont il ne voit pas, avant qu’il soit trop tard, qu’il s’agit d’un fou furieux prêt à tuer l’animal légendaire pour assurer sa gloire. Le gars fait son entrée comme un para-militaire entraîné à tout sauf aux règles élémentaires de la courtoisie, mais le Cushing ne voit rien venir…

Il y a quand même de gros trous béants dans ce scénario qui peine à convaincre, et qui tourne qui plus est au préchi-prêcha un peu pénible dans sa dernière partie. Mais il y a aussi de très beaux moments dans ce film, en particulier dans sa manière de souligner les dangers de son cadre exceptionnel.

Curieusement, ce ne sont pas les rares plans effectivement tournés en extérieur qui séduisent : quelques plans aériens filmés d’un avion survolant l’Himalaya. Mais plutôt les décors en carton-pâte, que l’on devine bidons au premier coup d’œil, mais que Val Guest filmer avec une réelle efficacité, et même une certaine poésie.

u’importe d’ailleurs que le film ait été tourné en Cinemascope, format qui n’apporte pas grand-chose ici. Le film est surtout marqué par une poignée de séquences franchement flippantes. Une ombre qui se dessine à travers la toile d’une tente, un cri qui perce une tempête de neige, une empreinte retrouvée dans la neige… Il n’en faut pas plus pour créer un sentiment de terreur. Efficace, donc.

 

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