Un train pour Durango (Un treno per Durango) – de Mario Caiano – 1968
Retour au spaghetti après l’excellent Texas. Ce Train pour Durango fait partie de la même vague de DVD proposée par l’éditeur Artus, spécialisé dans la curiosité du cinéma de genre. Celui-ci est quand même nettement moins excitant que le film de Valerii. Beaucoup plus proche de la parodie, même s’il y a une vraie originalité dans cette histoire de deux losers absolus qui se retrouvent embarqués malgré eux dans une chasse au trésor en plein cœur d’un règlement de comptes entre gangs rivaux. Oui, une espèce de parodie « lose » de Pour une poignée de dollars, l’acte de naissance officiel du western spaghetti.
Le réalisateur Mario Caiano réussit au moins une chose : faire de son film un mouvement continu qui parvient à maintenir l’intérêt en surprenant continuellement le spectateur. Un va-et-vient incessant entre l’humour (souvent noir, parfois lourdingue), l’action (les fusillades s’enchaînent) et l’extrême gravité (l’histoire se met en place à la suite d’un carnage hallucinant dans un train).
C’est à la fois la force et la faiblesse du film : savoir changer continuellement de ton. La force, parce que ces variations empêchent l’ennui de s’installer. La faiblesse, parce qu’enchaîner un massacre particulièrement cruel et sanglant, et un gag digne de Terence Hill et Bud Spencer a de quoi laisser pantois.
Dès la première scène d’ailleurs, le réalisateur fait le choix de dérouter, en présentant l’un de ses deux héros (Anthony Steffen, gentil idiot) avec une balle dans le cul. Étonnant… Et ces détails comiques outranciers n’en finissent plus, malgré la violence omniprésente qui, elle, n’est pas filmée au rabais. Mais ces accès de violence sont systématiquement désamorcés par des dialogues assez drôles, ou par les apparitions régulières d’un étrange justicier en costume rayé qui traverse l’Ouest sauvage en automobile.
Étrange western spaghetti, vraiment, qui respecte toutes les règles du genre (une musique tonitruante, des scènes très violentes, des grands espaces, de la sueur, du sang…), mais avec une approche parodique très inattendu…