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Archive pour la catégorie 'LIMAN Doug'

Barry Seal : American Traffic (American Made) – de Doug Liman – 2017

Posté : 9 novembre, 2020 @ 8:00 dans * Thrillers US (1980-…), 2010-2019, CRUISE Tom, LIMAN Doug | Pas de commentaires »

Barry Seal

Entre la fin des années 70 et le milieu des années 80, Barry Seal s’est fait une immense fortune en livrant des armes en Amérique du Sud pour la CIA… et en livrant de la drogue pour le cartel de Medellin. Ce type avait quelques atouts pour ça : il était un pilote d’avion chevronné, et il avait une forte tendance à foncer avant de réfléchir.

C’est une histoire vraie (inspirée de… en tout cas), et c’est aussi pour Tom Cruise la dernière velléité en date (et avant un bon moment, vraisemblablement) de rappeler qu’il est un acteur complet et très doué, avide de nouveaux rôles et de défis autres que purement physiques.

Il prend ici un plaisir évident à jouer les types dénués de tout sens moral, s’amusant même de son image de fonceur pour camper le yes man un peu bas du front. Même son fameux sourire « dents blanches éclatantes » a quelque chose de too much, qui flirte avec l’idiotie. Pas dupe, Tom Cruise, finalement jamais aussi bon désormais que quand il se moque de lui-même.

Image qui semble tirée d’une VHS, musique d’époque, arrêts sur image, voix off insistante, retours en arrière rigolards… Doug Liman tente le pastiche, mais singe surtout le Scorsese de Goodfellas ou de Casino. L’ambition est là, il faut la saluer, et le pari est par moments réussi. Mais Liman n’est décidément pas Scorsese, et son film n’atteint jamais la puissance de ses modèles.

Finalement, le vrai sujet du film, ce n’est ni cette Amérique magouillarde du tournant des années 80, ni Barry Seal lui-même, mais Tom Cruise, la star et l’acteur. Barry Seal n’est réussi que pour sa prestation toute en ironie. Et pour rappeler l’acteur curieux et complet qu’il fut avant de devenir le plus grand des action heroes.

Edge of tomorrow (id.) – de Doug Liman – 2014

Posté : 16 février, 2015 @ 4:48 dans 2010-2019, CRUISE Tom, FANTASTIQUE/SF, LIMAN Doug | Pas de commentaires »

Edge of tomorrow

Un mix entre Un Jour sans fin et Starship Troopers ? C’est ce que propose, sans rire, le réalisateur de La Mémoire dans la peau en adaptant le roman graphique du japonais Hiroshi Sakurazaka All you need is kill. Un officier de l’armée américaine se retrouve mêlé à de jeunes recrues chargées de débarquer en France pour affronter des envahisseurs extraterrestres, se fait tuer en quelques minutes, et se réveille le matin même, avec la même journée à revivre, encore et encore…

La comédie d’Harold Ramis reste une référence incontournable dans son genre. Pour l’originalité de son sujet, mais aussi pour la manière dont elle traitait l’interminable recommencement, la répétition sans fin des mêmes événements, sans jamais lasser. On se demandait ainsi ce que pouvait apporter les gros sabots de Liman et les effets spéciaux d’une grosse machine de SF hollywoodienne à ce thème plein de possibilités, mais aussi possiblement casse-gueule.

Pour être honnête, la réponse est « pas grand-chose ». Edge of tomorrow est une réussite grâce au savoir-faire indéniable d’une réalisateur qui, à défaut d’avoir un univers visuel bien marqué, sait tenir une audience en haleine. Grâce surtout à un scénario co-écrit par Christopher McQuarrie qui, depuis Usual Suspects, s’y connaît en matière de faux semblants. Et c’est là que le film est le plus original : lorsqu’il joue avec la perception du spectateur, et des personnages secondaires, présentant des événements comme s’ils étaient inédits alors que le « héros » les a déjà vécus sans doute des dizaines de fois.

Ce héros qui n’en est pas un est aussi l’une des grandes réussites du film. Parce qu’il joue constamment sur l’image d’action-hero et de sauveur du monde que trimbale de plus en plus souvent Tom Cruise. Jamais aussi bon que quand il joue avec sa propre image, la star fait plus qu’habiter le film : il en est le moteur, et la raison d’être.

Il est d’ailleurs de tous les plans, à la fois fidèle à son image et d’une étonnante fraîcheur. C’est sans doute la clé de sa position encore unique dans le cinéma hollywoodien : film après film, et même dans des univers a priori hyper calibrés, Cruise parvient à ajouter une pierre nouvelle. Même dans le seul genre de la science fiction, après les deux chefs d’oeuvre de Spielberg (Minority Report et La Guerre des mondes) et le très réussi Oblivion, cela commence à ressembler à une œuvre.

La Mémoire dans la peau (The Bourne Identity) – de Doug Liman – 2002

Posté : 23 septembre, 2012 @ 9:21 dans 2000-2009, LIMAN Doug | Pas de commentaires »

La Mémoire dans la peau

Il y a tout juste dix ans (ben oui, déjà ma brave dame), cette adaptation d’une série de romans à succès de Robert Ludlum donnait un sérieux coup de fouet au cinéma d’action américain, genre qui, en dehors des Mission : Impossible, avait tendance à s’enliser depuis quelques années dans une surenchère un peu vaine d’effets spéciaux numériques d’où manquait souvent le principal : l’âme.

Le réalisateur de The Bourne Identity, Doug Liman, n’est pas tout à fait exempt des défauts que l’on reproche aux réalisateurs habituels du cinéma d’action moderne : lui aussi a une franche tendance à multiplier à l’extrême les plans pour donner du rythme à son film ; lui aussi privilégie la caméra portée à l’épaule pour que l’image soit dynamique… Deux tendances qui, à mon très humble avis, tendent plutôt à casser le rythme et à opacifier inutilement l’action.

Paradoxalement, c’est dans les scènes de dialogues que ces effets sont les plus tangibles. Dans les (nombreuses et spectaculaires) scènes d’action, Liman adopte au contraire un style presque rétro, avec des plans larges et travaillés, et force tôles froissées. Et c’est dans ces scènes explosives que le troublant réalisme du film est le plus tangible…

L’histoire est excitante au possible : un homme est repêché avec deux balles dans le corps. Il échappe à la mort, mais n’a plus le moindre souvenir de qui il est. Suivant les maigres indices que son corps lui révèle, il tente de découvrir qui il est, et réalise bientôt qu’il possède des dons incroyables pour le close combat, l’observation, les langues étrangères, la conduite, ou encore l’utilisation de toutes les armes. Il sait même faire des nœuds marins ! Il réalise aussi qu’on cherche à le tuer…

L’idée de génie est d’avoir confié le rôle à Matt Damon, acteur qui, jusqu’alors, me semblait bien falot, et n’avait absolument pas l’image d’un action hero. Mais c’est justement ce contre-emploi qui fait toute la force du personnage : son physique de jeune homme banal est un atout prodigieux. Et il faut bien reconnaître qu’il est exceptionnel… Il joue à merveille ce paumé quelconque qui réalise peu à peu qu’il n’est pas quelconque, et qui est effrayé par ce qu’il est capable de faire.

Il y a un plan, tout simple, dans les rues désertes de Zurick, de Matt Damon filmé de dos dans la nuit, qui résume parfaitement le cauchemar qu’il vit : seul dans une histoire qui lui est totalement étrangère, avec simplement des talents qu’il ignore avoir…

Le reste du casting est particulièrement bon, de Franka Potente en jeune expatriée entraînée malgré elle dans la cavale de Jason Bourne, à Chris Cooper en, patron au bord de la rupture d’une agence gouvernementale ultra-secrète, en passant par Brian Cox, en patron cynique de la CIA. Cerise sur le gâteau : un Clive Owen encore peu connu qui joue un tueur apparemment sans état d’âme et sans nuance. Jusqu’à sa dernière scène, pathétique et troublante, l’une de ces scènes qui apportent au film ce supplément d’âme…

• Voir aussi La Mort dans la peau, La Vengeance dans la PeauJason Bourne : l’héritage et Jason Bourne.

 

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