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Archive pour la catégorie 'DONEN Stanley'

Arabesque (id.) – de Stanley Donen – 1966

Posté : 5 mai, 2018 @ 8:00 dans * Espionnage, 1960-1969, DONEN Stanley | Pas de commentaires »

Arabesque

Trois ans après Charade, Stanley Donen reprend une partie des mêmes ingrédients, pour un nouveau film d’espionnage décalé. Mais les temps ont changé. Cette fois, le modèle du genre n’est plus La Mort aux trousses, mais James Bond, dont le film offre une sorte de revisite amusée.

Ce n’est pas le seul changement entre les deux films. A l’élégance du précédent, Donen préfère ici une leçon de cinéma à peine déguisée, où toutes les interprétations que l’on peut faire prennent réellement corps à l’image.

Il est question de faux-semblants et de points de vue ? Donen multiplie les effets de miroir et de cadre dans le cadre, pour contraindre le regard du spectateur ou carrément le fausser, en l’inversant par l’intermédiaire d’un miroir, ou d’un reflet dans une flaque. Une approche tellement systématique qu’elle mériterait une étude détaillée…

C’est brillantissime, léger et mené à un rythme fou. Comme Charade. Mais cette fois, on sent que Donen n’est pas non plus totalement sérieux. La mise en scène, comme le scénario, a quelque chose de trop maîtrisée pour être totalement sincère.

Finalement, il n’est question ici que du plaisir du cinéma, de se laisser entraîner dans des rebondissements hautement improbables. Gregory Peck est parfait dans cet emploi de monsieur presque banal embarqué dans une histoire trop exceptionnelle pour lui. Le plaisir qu’il prend se comprend : le voyage le conduit dans les bras de Sophia Loren, plus belle que jamais. Mais ce plaisir presque naïf face au danger et à son absence de maîtrise ressemble à s’y méprendre à celui du spectateur.

Une scène exceptionnelle, brillante et hilarante : celle où Peck, drogué, prend la fuite à vélo sur une route très fréquentée. Le clin d’œil à La Mort aux trousses (tout de même) est évident. Mais surtout, Donen réussit ce que peu d’autres cinéastes ont réussi aussi bien : donner corps à l’ivresse, rendre parfaitement perceptible l’état dans lequel se trouve le personnage. C’est impressionnant, et c’est aussi très drôle.

Chantons sous la pluie (Singin’ in the rain) – de Stanley Donen et Gene Kelly – 1952

Posté : 8 février, 2018 @ 8:00 dans 1950-1959, DONEN Stanley, KELLY Gene | Pas de commentaires »

Chantons sous la pluie

Il y a quelque chose du sentiment du devoir accompli lorsque vous êtes père, et que vos enfants se mettent à chanter « Good morning », « Make ‘em laugh » ou « Singin’ in the rain », quelques jours après que vous leur avez fait découvrir ce monument du feel-good movie, de la comédie musicale… du cinéma d’une manière générale. Et ce n’est pas l’un qui entraîne l’autre, non. Facile : j’ai trois garçons (5, 9 et 12 ans), et chacun d’eux a entonné, à un moment différent de la journée, l’une de ces trois chansons en essayant de refaire la chorégraphie (pour « Make ‘em laugh », peux pas dire que j’étais très tranquille…). Qu’est-ce que vous voulez… Ça me mettrait presque les larmes aux yeux, ça !

Qu’ajouter de plus, si ce n’est répéter comme tout le monde que Chantons sous la pluie est une merveille qui rend heureux et qui donne envie d’être léger et de niquer ses chaussures en nubuck. Souligner que c’est l’un des plus beaux films sur la révolution qu’a représenté l’arrivée du parlant à Hollywood. Constater que Gene Kelly est grand, parce qu’il a une présence incroyable, que ses numéros dansés sont exceptionnels, et qu’il a l’humilité de ne jamais écraser ses deux co-vedettes, Debbie Reynolds et Donald O’Connor. Ou dire que Chantons sous la pluie est peut-être la meilleure des comédies musicales parce qu’elle a une histoire forte, et que chaque chanson, chaque musique, donne lieu à une chorégraphie mémorable.

Il y a aussi l’autodérision de Gene Kelly, qui ridiculise gentiment le film de cape et d’épée dont il a lui-même été l’une des vedettes bondissantes dans sa très physique version des Trois mousquetaires, ouvertement inspirée par Douglas Fairbanks. Et puis l’audace de Kelly et Stanley Donen, d’avoir su intégrer des morceaux de « films dans le film », mais aussi cette incroyable (et longue) séquence qui semble sortie de l’imagination du personnage de Kelly, ébauche de film qui est filmée comme telle, avec ses décors conceptuels, ses couleurs vives, son aspect onirique, et les incroyables jambes de Cyd Charisse.

Un monument, donc, qui passe merveilleusement bien l’épreuve du temps.

Charade (id.) – de Stanley Donen – 1963

Posté : 26 septembre, 2016 @ 8:00 dans * Espionnage, 1960-1969, DONEN Stanley | Pas de commentaires »

Charade

C’est le dernier grand film de Cary Grant, qui prendra sa retraite des plateaux trois ans plus tard, après une poignée d’ultimes apparitions plus dispensables. A presque 60 ans, il a pourtant encore une classe folle, et son ironie et son humour à froid n’ont absolument rien perdu de leur puissance comique. Au bras de l’enamouré Audrey Hepburn, qu’il ne cesse de traiter comme la gamine qu’elle est, il est absolument irrésistible.

Alors oui, si le film est aussi formidable, ce n’est pas pour cette histoire d’espionnage totalement improbable, hommage quasi-parodique à La Mort aux trousses (que Cary Grant a tourné quatre ans plus tôt) et clin d’œil amusé aux James Bond alors en vogue (les toutes premières images ne trompent pas), mais pour ce couple de cinéma complètement magique.

Dès leur première rencontre, la magie opère entre ces deux-là. Et le dialogue qui se noue entre eux, vif et drôle, rappelle clairement le Grant hawksien des années 30 et 40. Tout le film est comme ça : une sorte d’hommage léger et amoureux à l’immense carrière de Cary Grant. Des (presque) adieux parfaits et uniques dans l’histoire du cinéma.

Les méchants sont réjouissants mais limite idiots (James Coburn, George Kennedy, Walter Matthau), la violence a un aspect très cartoon selon lequel rien n’est à prendre vraiment au sérieux, le film enchaîne les fausses pistes et les rebondissements souvent téléphonés. Mais tout ça n’a aucune importance : seul compte le couple Audrey-Cary, les yeux de biche de la première et les soupirs conquis du second.

 

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