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Leila et ses frères (Leila’s brothers) – de Saeed Roustayi – 2022

Posté : 11 juillet, 2025 @ 8:00 dans 2020-2029, ROUSTAYI Saeed | Pas de commentaires »

Leila et ses frères

Le cinéma iranien est décidément d’une vivacité incroyable. Incroyable, parce qu’être réalisateur sous le régime des mollahs demande un courage hors du commun, si on a l’ambition d’être libre. Mohammad Rasoulof le sait bien, qui a dû fuir le pays après le tournage des Graines du figuier sauvage. Saeed Roustayi aussi, qui a été condamné à six mois de prison (ainsi que son producteur) pour avoir refusé de « corriger » Leila et ses frères. Qui de fait a été interdit de sortie en Iran.

A travers l’histoire de Leila et ses quatre frères, c’est la société iranienne que filme Roustayi, dans ce qu’elle a de plus aliénante, brutale et corrompue, mais aussi dans les rêves et aspirations qui peuvent y naître. Il y a même un côté « comédie humaine » dans cette fratrie dont tous les membres ont un caractère bien différent, et dont la pierre angulaire et Leïla, meneuse réduite au silence et à l’invisibilisation dans une société qui ne laisse aucune place aux femmes.

Dans le rôle de Leila, Taraneh Alidoosti est merveilleuse, mélange de détermination et de révolte, mais aussi de fragilité et d’intranquillité. Une jeune femme tiraillée entre sa soif de liberté et son amour pour une famille constamment tentée par la fidélité aux règles d’une société qui la rejette, elle, en tant que femme. C’est puissant et déchirant, à l’image de celui des frères qui semble le plus ouvert au changement, et qui se révèle aussi le plus attaché à la figure du père.

Figure étonnante : ce père manipulateur, menteur, castrateur, est aussi étonnamment attachant, parce que pathétique. Sa révolte à lui ne repose au fond que sur son désir d’avoir lui aussi sa place parmi les puissants de cette société de caste et de patriarcat. C’est dire que le chemin est rude pour Leila la révoltée, et pour ses frères pas tout à fait aussi révoltés.

Le film passionne par la peinture toute en nuances de ses personnage, mais aussi par la manière dont le cinéaste nous plonge au cœur du monde du travail (la scène d’ouverture est fascinante, dans une usine qui s’arrête de fonctionner), dans la structure familiale la plus intime (et dysfonctionnelle), mais aussi dans des lieux de vie collective très codifiés, autour de la prière, d’un veuvage ou d’un mariage très privilégié.

L’état des lieux est édifiant, et le film une merveille de maîtrise, d’intensité et d’émotion. Saeed Roustayi, qui avait déjà réalisé le très remarqué La Loi de Téhéran, n’a que 35 ans, et s’impose déjà comme l’un des cinéastes à suivre (et pas seulement venus d’Iran). Son prochain film, Woman and Child, a été présenté au dernier festival de Cannes. On a hâte…

 

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