Play it again, Sam

tout le cinéma que j’aime

Archive pour février, 2017

Independance Day Resurgence (id.) – de Roland Emmerich – 2016

Posté : 28 février, 2017 @ 8:00 dans 2010-2019, EMMERICH Roland, FANTASTIQUE/SF | Pas de commentaires »

Independance Day Resurgence

Quand il fait ce qu’il sait le mieux faire, c’est-à-dire détruire des villes entières et pulvériser gratte-ciels et monuments historiques, Roland Emmerich fait mouche dans cette suite tardive de son premier méga-succès. Mais il le fait peu. Bien moins en tout cas que dans 2012, son meilleur film à ce jour, celui où il laisse éclater son goût immodéré pour la destruction massive.

Avec ce Resurgence, Emmerich est tenté par autre chose. On le sent d’ailleurs à la fin du film : cette fois, il rêve d’espace. La plupart des scènes importantes se passent autour de la lune, loin de la surface terrestre, et le réalisateur entend bien emmener ses personnages très loin dans l’espace pour d’hypothétiques suites (hypothétiques, car le film n’a pas eu le succès attendu).

Résultat : du grand n’importe quoi marqué par quelques fulgurances (l’évacuation du bébé et de sa mère sur le toit de la maternité), où se côtoient les vieux de la vieille (Jeff Goldblum et Bill Pullman rempilent) et de nouveaux personnages, uniquement des têtes brûlées à la psychologie aussi épaisse qu’une page de missel.

C’est long, laid et répétitif. Bref, pas bien.

Un espion a disparu (Above suspicion) – de Richard Thorpe – 1943

Posté : 27 février, 2017 @ 8:00 dans * Espionnage, 1940-1949, THORPE Richard | Pas de commentaires »

Un espion a disparu

Ce pourrait être un énième effort de guerre de la part des studios hollywoodiens, mais ce film d’espionnage tourné en 1943 possède un ton assez surprenant, inattendu pour l’époque : malgré la menace omniprésente et les nombreux faux-semblants, ces aventures d’un couple d’Américain transformés en espion dans l’Allemagne de 1939, à la veille de la déclaration de guerre, s’apparentent plus à une comédie d’espionnage qu’à un vrai film noir.

On a d’ailleurs un peu de mal à prendre tout ça au sérieux dans un premier temps : cette nonchalance de Fred McMurray face au danger, et l’excitation de sa toute jeune femme Joan Crawford à l’idée de devenir une espionne, ont de quoi désarçonner. Surtout que Richard Thorpe semble réellement filmer une comédie, dont la toute première image est d’ailleurs celle d’un mariage tout en légèreté.

Mais dès que le jeune couple quitte l’Amérique, le rythme s’installe, vif et sans temps mort. Un jeu de piste à travers une Europe pleine de dangers qui conduit nos héros d’une étape à l’autre, d’une scène à la suivante, d’un danger à un mystère. Ils y croisent des agents doubles, des espions nazis, des passages secrets, et même un meurtre à l’opéra qui rappelle étrangement celui de L’Homme qui en savait trop, avec un procédé que Hitchcock perfectionnera dans la version de 1956 de son film anglais.

Visuellement, Above suspicion souffre d’une photo tristement terne. Mais les décors sont beaux, et apportent un exotisme charmant à ce pur divertissement qui ne manque ni de souffle, ni d’esprit.

Terreur aveugle (Blind Terror) – de Richard Fleisher – 1971

Posté : 26 février, 2017 @ 8:00 dans * Polars US (1960-1979), 1970-1979, FLEISCHER Richard | Pas de commentaires »

Terreur aveugle

Devenue aveugle à la suite d’une chute à cheval, une jeune femme revient vivre dans le grand domaine de son oncle et de sa tante. Mais alors qu’elle s’est absentée, un tueur mystérieux vient décimer sa famille. Lorsqu’elle rentre à la maison, elle ne se rend compte de rien…

Voilà un « pitch » qui promet de bien belles sueurs froides. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la promesse est largement tenue. Fleisher fait bien plus que nous coller des frissons : il signe un film admirablement tendu, dont le cœur (disons, le deuxième tiers) fait partie des plus grands moments de pure trouille de l’histoire du cinéma. Mia Farrow (formidable en jeune aveugle, jamais dans la démesure et toujours hyper crédible) qui déambule paisiblement dans cette grande maison dont elle ne sait pas qu’elle est jonchée de cadavres, est une vision pour le moins traumatisante.

Surtout que la mise en scène joue très habilement sur le décalage entre le point de vue de cette femme qui ne voit rien du drame qui se noue, et ce que la caméra laisse voir au spectateur. En ne montrant, subrepticement, que l’environnement direct de l’héroïne, sans plan d’ensemble ni gros plan évocateur. Un expérience éprouvante et absolument fascinante.

Dès la toute première image, l’ambition de Fleisher saute aux yeux : ce mouvement de caméra qui s’arrête, à la sortie d’un cinéma, sur bottes d’un homme dont on ne verra jamais le visage (jusqu’à la dernière minute) fait d’emblée naître l’angoisse et le danger. Toute la première partie, avant l’irruption de la terreur pure, sera dominée par ce sentiment de danger, qui accompagne les premiers pas de la jeune aveugle trouvant ses marques dans cette grande maison, après des semaines passées à l’hôpital.

C’est l’une des grandes réussites du film : cette manière d’associer la peur à la vision presque documentaire d’une jeune femme réapprenant à vivre sans la vue. Tous les moments les plus terrifiants reposent d’ailleurs sur des sensations, ou des promesses de sensations : un pied nu qui effleure des morceaux de verre, un vent violent ou la pluie qui balaye les visages, une main qui caresse un cheval, un corps au contact avec de la glaise… Autant de pures sensations physiques qui nous aident à ressentir les sensations de Mia Farrow.

Avec un tel sujet, la plupart des réalisateurs auraient privilégié les séquences nocturnes. On jurerait d’ailleurs que cette cave dont on nous parle au début du film est appelée à jouer un rôle important dans l’histoire. Mais non : les rares scènes de nuit sont des moments de répit. Toute l’action se déroule en plein jour, dans de grands espaces ouverts. Loin, donc, de tous les clichés attendus, et avec une maîtrise constante qui prouve une bonne fois pour toute que Fleisher fait, vraiment, partie des grands.

C’est bien par sa seule mise en scène qu’il suggère la terreur de la jeune femme dans un environnement qui lui est familier, puis son angoisse peut-être plus terrible encore dans un décor qu’elle ne connaît pas, et où aucun repère ne lui est offert. Tourné la même année que 10 Rillington Place, Blind Terror est une variation radicalement différente et fascinante sur le thème du Mal.

* Le film fait partie du coffret consacré à Richard Fleisher, regroupant trois films noirs très différents les uns des autres (avec L’Etrangleur de Boston et Les Flics ne dorment pas la nuit).

Airport (id.) – de George Seaton – 1970

Posté : 25 février, 2017 @ 8:00 dans 1970-1979, LANCASTER Burt, SEATON George | Pas de commentaires »

Airport

Pour les quadragénaires d’aujourd’hui, il est un peu difficile de revoir Airport sans penser à la parodie pas légère mais culte que les ZAZ en ont tiré (Y a-t-il un pilote dans l’avion ?). C’est un peu injuste : sans crier au génie, ce fleuron du film catastrophe des années 70 reste un modèle du genre, et ne manque pas de beaux moments et d’idées intéressantes.

La première de ces idées repose sur le décor lui-même : on ne sort que rarement de ce gigantesque aéroport (ou d’un avion en vol), dont on explore les moindres recoins, de l’effervescence des salles d’embarquement aux bureaux confortables et calmes de la direction. Dans toute la première partie, surtout, George Seaton prend le temps de filmer le quotidien de cette ruche humaine, présentant longuement chacun des nombreux personnages, comme cela se fera dans tous les films catastrophes à suivre.

Beaucoup de ces personnages n’ont d’ailleurs pas grand-chose à faire dans le suspense qui va suivre. Burt Lancaster lui-même, dans le rôle du grand directeur, mettra plus de temps et d’énergie à démêler sa vie privée compliquée qu’à sauver des vies lorsqu’un avion menacera de s’écraser. Seaton est visiblement au moins autant intéressé par ces à-côtés que par l’intrigue principale: les plus belles scènes du film sont toutes des moments intimes.

Celui des adieux entre le futur pirate de l’air (beau personnage joué par Van Heflin, très bien) et sa femme, dans une scène touchante à défaut d’être visuellement très convaincante : la belle photo de certains plans est contrebalancée par une image étrangement terne des contre-champs, d’où une impression étrange qui gâche un peu l’émotion du moment. Autre belle scène : celle de la grande dispute entre Lancaster et sa femme, qui se termine par un moment apaisé où leur sort se joue sur une jolie note mélancolique.

Les moments spectaculaires sont tout aussi réussis, même si le concept « catastrophe » est pour le moins douteux : une bombe qui explose dans un avion et ledit avion qui continue à voler presque comme si de rien n’était… Improbable, mais bien mené, en tout cas sans temps mort.

Tous les personnages ne sont pas passionnants (Dean Martin est en roue libre, Jean Seberg et Jacqueline Bisset n’ont pas grand-chose à jouer), mais George Kennedy révèle une nouvelle fois une présence atypique qui marque les esprits. Il sera d’ailleurs le seul acteur de cette riche distribution à rempiler pour les trois « suites » qui suivront jusqu’au calamiteux Airport 80 : Concorde (les deux autres étant 747 en péril et Les Naufragés du 747).

Le film rencontrera un tel succès qu’il lancera le nouvel âge d’or du film catastrophe, dont la série Die Hard s’inspirera beaucoup pour les deux premiers films : 58 minutes pour vivre sera d’ailleurs un hommage affiché à Airport, comme Piège de Cristal s’inspirera de La Tour infernale. Le troisième Die Hard aurait ainsi dû se passer sur un bateau comme L’Aventure du Poséidon, mais Steven Seagal étant passé par là avec son Piège en haute mer, les producteurs ont changé de direction.

Le Retour du Jedi / Star Wars, épisode VI (Star Wars : Episode V – Return of the Jedi) – de Richard Marquand – 1983

Posté : 24 février, 2017 @ 8:00 dans 1980-1989, FANTASTIQUE/SF, FORD Harrison, MARQUAND Richard | Pas de commentaires »

Le Retour du Jedi

On prend les mêmes et on continue… On pourrait dire pour Le Retour du Jedi à peu près la même chose que pour L’Empire contre-attaque. A le revoir après de nombreuses années, la principale surprise repose sur la simplicité de l’intrigue, que l’on pourrait résumer en très peu de lignes. Si George Lucas apporte un soin extrême à créer son univers, en le peuplant de créatures improbables, sa trilogie originelle s’avère relativement pauvre en rebondissements.

Ce n’est d’ailleurs pas une critique : Lucas prend le temps de filmer ses personnages, de créer un suspense, une atmosphère, et de délayer l’action. Loin, en tout cas, des codes actuels du cinéma populaire, souvent basé sur l’effervescence et le trop plein. Son épisode 6 se résume ainsi à trois ou quatre séquences, pas plus : l’attaque pour sauver Han Solo prisonnier de Jabba, le retour de Luke auprès de Yoda, la partie sur la planète des Ewoks, et l’affrontement final.

Les principaux enjeux dramatiques ayant été réglés dans le film précédent, le plus sombre de la trilogie, la réussite de celui-ci repose encore plus sur la manière de filmer l’action, sur la manière d’introduire les moments de bravoure attendus. Côté effet de surprise, c’est un peu émoussé. Mais l’efficacité est bel et bien là.

On a souvent reproché à Lucas d’avoir donner un rôle trop important aux Ewoks, ces charmants nounours qui ne sont visiblement là que pour booster les produits dérivés du film. C’est sans doute vrai, et la noirceur de l’épisode précédent était nettement plus convainquant que celui-ci, qui flirte souvent avec la mièvrerie. Mais le plaisir reste intense, et l’affrontement final, forcément tragique, tient ses promesses.

Les deux premières trilogies sont réunies dans un beau coffret de 9 blue ray, avec des tas de bonus : des interviews, des making of d’époque ou récents, plein de documentaires… Plus de 40 heures de bonus, promet le packaging.

La saga Star Wars

L’Arme fatale 3 (Leathal Weapon 3) – de Richard Donner – 1992

Posté : 23 février, 2017 @ 8:00 dans 1990-1999, ACTION US (1980-…), DONNER Richard | Pas de commentaires »

L'Arme fatale 3

Il y a au moins un élément qui a totalement disparu de l’équation depuis le premier film, c’est la surprise. Episode après épisode, Donner n’a cessé de transformer son drame d’action en saga quasi-familiale, semi-parodique et confortable. Bref, un pur pop-corn-movie calibré pour répondre en tous points aux attentes des fans.

Reconnaissons lui quand même un vrai sens de l’action et de l’humour, qui trouve une sorte de plénitude dans ce troisième film qui reprend strictement les recettes des deux premiers, et en particulier du numéro 2, en multipliant les scènes s’action dans lesquelles Mel Gibson se révèle une nouvelle fois très à son aise. La plus réussie : une poursuite au cours de laquelle Riggs/Gibson court après une voiture (une constante dans la série), s’accroche à un métro, pour finir sur une moto qui fait une chute vertigineuse d’une rocade en construction.

On sent constamment que Donner se demande comment broder sur la même trame que le précédent film, en essayant quand c’est possible de faire mieux. La scène d’ouverture le montre bien : comment faire une entrée en matière plus dynamique que dans L’Arme fatale 2 ? Réponse : en faisant exploser un immeuble entier (profitant pour le tournage de la destruction réelle d’un vieil immeuble), en misant au moins autant sur l’humour que sur l’aspect spectaculaire (“Roger, grab the cat !”).

En contrepoint du chien-fou Gibson, Danny Glover est une nouvelle fois excellent, et c’est à lui qu’échoit l’incontournable penchant dramatique de Donner (inutile), dont il se sort plutôt bien. Pour le reste, c’est clairement la routine : Joe Pesci est de retour et en fait toujours des tonnes, le méchant est très méchant et très improbable, l’intrigue est imaginée par un gamin de 12 ans…

Ah si, une nouveauté quand même : la romance du film, qui permet à Riggs de roucouler avec son alter ego au féminin (Rene Russo, qui semble y prendre un plaisir très communicatif). Lorsque ces deux-là se rapprochent, c’est en comparant leurs cicatrices respectives dans des préliminaires assez réjouissantes. Et quand ils sortent enfin ensemble, c’est pour permettre à Riggs d’admirer sa dulcinée distribuer des mandales…

Bon, ce n’est pas léger-léger : Donner a une propension à la blague scato, et voir Mel Gibson amadouer un chien en l’imitant n’est pas d’un goût exquis. Mais c’est un petit plaisir, à savourer sans arrière pensée, et en faisant bien attention de se vider la tête avant de lancer le film…

* Voir aussi : L’Arme fataleL’Arme fatale 2 et L’Arme fatale 4.

Le Beau Joueur (Smart Money) – d’Alfred E. Green – 1931

Posté : 22 février, 2017 @ 8:00 dans * Films de gangsters, 1930-1939, CAGNEY James, GREEN Alfred E. | Pas de commentaires »

Le Beau Joueur

Edward G. Robinson et James Cagney qui se donnent la réplique dans un film qui raconte l’ascension irrépressible et la chute d’un joueur… Voilà qui promettait une confrontation explosive entre les deux plus grandes figures du film de gangster des années 30. Surtout que cette année-là est celle de leur explosion à tous les deux, celle où Robinson devient Little Caesar, et Cagney L’Ennemi public.

Sans doute Smart Money est-il sorti sur les écrans après le triomphe de ces deux films. Car sinon, comment expliquer que James Cagney, qui se contentait jusqu’alors de seconds rôles (on l’a vu peu avant dans l’excellent Other Men’s Women de Wellman), figure au générique comme la co-star de Robinson, avec son nom en dessous certes, mais écrit aussi gros ? Car cette promesse n’est pas tenue, loin s’en faut : Cagney se contente de jouer les faire-valoir, constamment dans l’ombre (voir totalement absent pendant un tiers du film) d’un Robinson omniprésent.

L’autre déception est liée à l’ascension du héros, dans le monde souterrain du jeu que l’on ne fait finalement qu’entrapercevoir. Car plutôt que de s’intéresser aux différentes étapes de cette ascension, Alfred E. Green privilégie l’ellipse. Le personnage de Robinson se rend dans la grande ville pour affronter un célèbre joueur de poker ? On ne le verra même pas à l’écran… Forcément frustrant.

D’autant plus que les quelques parties de poker auxquelles on a quand même droit sont les moments les plus intenses de ce film imparfait. Autour de ces tables enfumées par les cigares, Green réussit à créer une atmosphère inattendue de menace et de danger. C’est le cas de la toute première, où Robinson affronte un mystérieux souteneur incarné par un acteur encore inconnu dont le nom ne figure d’ailleurs pas au générique : Boris Karloff.

Cette atmosphère trouve son apogée lors de la grande scène finale de la trahison, particulièrement forte et admirablement tendue. Dommage que tout ne soit pas de ce niveau…

L’Arme fatale 2 (Leathal Weapon 2) – de Richard Donner – 1989

Posté : 21 février, 2017 @ 8:00 dans 1980-1989, ACTION US (1980-…), DONNER Richard | Pas de commentaires »

L'Arme fatale 2

C’est rien de dire que Donner entre dans le vif du sujet avec cette séquelle qui ne s’embarrasse plus guère de psychologie. Certes, le traumatisme de Riggs/Mel Gibson est toujours présent, pour expliquer la folie du personnage. Mais cette fois, c’est bien l’humour et l’action qui dominent, sans arrière-pensée. Pour preuve, ces premières images qui nous plongent directement au cœur d’une course-poursuite, avec ce gros plan d’un Mel Gibson hilare, prenant un pied fou à poursuivre les méchants.

Il faut bien reconnaître : cette introduction est l’une des plus pêchue du cinéma d’action de ces années-là. C’est vif et inventif, ça va droit au but en jouant d’emblée avec la complicité des spectateurs, et c’est surtout drôle. Le ton est donné pour cette première suite, bien supérieure à l’originale, et aux suites à suivre…

Plus encore que dans le premier film, Donner trouve le dosage parfait entre l’exubérance de Riggs et le côté patriarche et raisonnable de Murtaugh/Danny Glover. Ce n’est pas d’une grande finesse, certes, mais contrairement au premier film, celui-ci ne prétend à rien d’autre qu’à son statut de pop-corn movie fun et explosif. Objectif largement atteint.

Oublié le caractère suicidaire de Riggs/Gibson : désormais, le personnage n’est plus qu’une tête brûlée, l’incarnation idéale d’un certain cinéma d’action qui ne se soucie plus le moins du monde d’un quelconque ancrage réaliste. D’ailleurs, les faiblesses du film résident dans les dernières volontés de Donner de renouer avec le drame (ce sera encore le cas dans le numéro 3). Le personnage de Patsy Kensit, trop belle et trop tragique, est ainsi la grande sacrifiée du film, dans tous les sens.

Le personnage de Leo Getz, en revanche, est l’élément qui transporte définitivement la saga dans un univers comique. Il en fait des tonnes, Joe Pesci, mais il est aussi irrésistible, et s’impose d’emblée comme indispensable dans la série, trublion qui empêche le duo de flics de se prendre trop au sérieux…

* Voir aussi : L’Arme fatale, L’Arme fatale 3 et L’Arme fatale 4.

Quelque part en France (Reunion in France) – de Jules Dassin – 1942

Posté : 20 février, 2017 @ 8:00 dans 1940-1949, CARRADINE John, DASSIN Jules, WAYNE John | Pas de commentaires »

Quelque part en France

A la veille de la déclaration de guerre, en France, une riche oisive regarde d’un œil amusé les « vrais gens » s’inquiéter de l’imminence du conflit, indifférente aux malheurs qui l’entoure, et lasse de voir les hommes ne plus penser qu’à leur pays et à l’armée… Mais lorsque la guerre arrive réellement, et les privations qui vont avec, la jeune femme descendue de son piédestal ouvre les yeux, et son cœur.

C’est beau comme un pur film de propagande, contribution très hollywoodienne à l’effort de guerre qui, forcément, glorifie la force de résistance du peuple français. Sorti du contexte (le film est tourné en 1942), on peut trouver ça un peu lourd, en tout cas sans nuance. Mais ce genre d’exercice a de quoi réveiller le patriote qui sommeille en tout cinéphile.

Surtout que Jules Dassin (cinéaste français qui était déjà installé aux Etats-Unis depuis longtemps, contrairement à Duvivier ou Renoir) sait donner un rythme impeccable à son récit, et que Joan Crawford est formidable. La star porte le film sur ses épaules, et son personnage est, de loin, le plus intéressant.

Un regret, quand même : plutôt que de raconter la transformation de cette femme superficielle en résistante au grand cœur, Dassin opte pour une audacieuse ellipse, qui nous prive de ce qui aurait sans doute été le plus passionnant : les premières désillusions de la riche Frenchy, sa découverte du quotidien des Français durant la débâche, les bombardements, les victimes civiles qui tombent sous ses yeux… Tout ça est résumé bien rapidement par une simple série d’images d’archives. Dommage, toute cette partie sacrifiée aurait mérité un film à elle seule. Qui aurait sans doute été bien peu stimulant pour le moral des troupes et des populations, en cette année 1942.

A la place, on a droit à une histoire sympathique mais un peu convenue d’espionnage et de résistance, un suspense très efficace avec un John Wayne encore tout jeune et un peu gauche (on est trois ans après Stagecoach, et il n’a pas encore cette stature définitive qu’il aura quelques années plus tard) en soldat américain perdu au cœur de la France occupée, et un John Carradine dans un rôle taillé sur mesure pour lui (le même, quasiment, que dans Hitler’s Madmen).

Le cahier des charges est certes strict. Mais Dassin en tire le meilleur. Son film, de pure propagande, n’en est pas moins passionnant, émaillé de rebondissements plus ou moins attendus et basé sur une belle idée plutôt bien traitée : opposer l’amour et le devoir en temps de guerre.

Le Cheik (The Sheik) – de George Melford – 1921

Posté : 19 février, 2017 @ 8:00 dans 1920-1929, FILMS MUETS, MELFORD George | Pas de commentaires »

Le Cheik

Alors là, voilà un film qui porte bien lourdement ses presque cent ans d’existence. Compassé, bourré de clichés, mis en scène sans grande inventivité par un George Melford qui use et abuse des cartons explicatifs, incapable de faire parler les images seules (c’est particulièrement vrai dans la première partie du film et les longues scènes d’exposition)… Bref, difficile de comprendre pourquoi Le Cheik fut à ce point un triomphe populaire lors de sa sortie, et pourquoi il fit de Rudolph Valentino un mythe, et le premier latin lover du cinéma américain.

Les yeux écarquillés, le sourire trop appuyé, Valentino surjoue constamment, et échoue à rendre son personnage vraiment inquiétant. Dommage: c’était là le principal enjeu du scénario, l’histoire d’un chef arabe qui enlève une belle Anglaise partie seule pour un road trip dans le désert (enfin, seule blanche, parce qu’une riche Anglaise ne voyage jamais sans une suite de vingt larbins locaux), pour en faire sa femme, ou son esclave c’est selon.

Si Rudolph est assez peu crédible en cheik arabe, Agnes Ayres fait aujourd’hui figure d’erreur de casting en beauté pour laquelle tous les hommes semblent prêts à se battre. Et même selon les critères de 1921, difficile d’imaginer que l’actrice ait pu réellement jouer les sex-symbols. Elle est pourtant pas mal dans la première partie du film, en jeune femme libre et indépendante. Mais voir ce personnage qui, cinq minutes plus tôt revendiquait son indépendance totale, obéir benoîtement à l’homme qui l’a enlevé lui ôte d’emblée toute complexité.

On se doute bien que ces deux-là vont finir par s’aimer. Mais le chemin qu’ils font vers l’un l’autre aurait gagné à être plus nuancé, et à jouer d’avantage sur la psychologie des personnages. Surtout lorsqu’un ami français du Cheik (Adolphe Menjou, très bien) débarque en plein désert et fait remarquer à son pote que c’est pas bien d’enlever une femme blanche… avant de recommencer à refaire le monde tout sourire.

On ne s’ennuie pas, pourtant. Parfaitement rythmé, le film utilise formidablement les décors exotiques et originaux : des villes en plein désert et surtout de grandes et belles tentes pleins de tapis et tentures, qui créent une atmosphère assez plaisante. Avec aussi de belles scènes de chevauchées dans le sable, et une bataille finale épique et dynamique, qui tient ses promesses.

Mais quand on commence à prendre un vrai plaisir, et à se dire que la morale est (à peu près) sauve, un ultime rebondissement assène le coup de grâce. Au moment où, ça y est, les deux héros sont conscients de leur amour l’un pour l’autre, Adolphe Menjou balaye les dernières réticences : en vrai, Rudolph Valentino n’est pas Arabe. Ça n’a aucun intérêt pour l’histoire, mais ça permet d’autoriser une love story bien comme il faut.

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