Le Trésor des Collines rouges (Treasure of Ruby Hills) – de Frank McDonald – 1955
Réalisateur prolifique, Frank McDonald n’a pas signé beaucoup de films franchement mémorables, souvent contraint par des budgets pour le moins étriqués. Ce petit western ne fait pas exception. Même s’il n’est pas dénué d’intérêt, il souffre quand même d’un manque flagrant de moyens, qui pousse le réalisateur à limiter les scènes tournées en décors naturels, et à privilégier les intérieurs.
Pourquoi pas d’ailleurs, sauf que le sujet ne s’y prête pas vraiment, et aurait mérité la mise en valeur de grands espaces que l’on ne fait qu’entrapercevoir (avec, au fond, ce qui ressemble fort à des poteaux électriques ou des antennes…). L’histoire, assez classique, reprend le thème souvent utilisé dans le genre des gros éleveurs qui se disputent la main-mise sur toute une région. Avec une belle idée, quasiment pas exploitée : l’arrivée du « héros » avec l’acte de propriété de la principale source d’eau de la région.
Dans ce rôle, Zachary Scott tranche plutôt radicalement avec les grandes figures westerniennes. Il est clairement un choix de série B, mais son charme étrange, sa dégaine un peu maladroite, et cette assurance qui ne convainc pas vraiment servent plutôt le personnage. Plus en tout cas que le scénario, approximatif et plein de trous, et la mise en scène souvent étrangement statique. C’est notamment le cas lors des rares fusillades, dont on finit par se demander si elles ne sont pas parodiques tant elles manquent d’entrain.
A une exception près quand même : le duel attendu entre Zachary Scott et Lee Van Cleef, qui prend le temps de terminer son verre de whisky avant de dégainer. Il fait bien… Il y a, comme ça, quelques petits moments qui sauvent le film de l’anonymat total, deux personnages féminins plutôt réussis, un vieux patron d’hôtel assez rigolo… Pas de quoi crier au génie, mais suffisant pour y prendre un peu de plaisir.
* DVD dans la collection « Les Grands Classiques du Western » (oui, c’est survendu !) chez Artus Films, avec une présentation érudite et intéressante par Georges Ramaïoli.