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Rédemption (The Claim) – de Michael Winterbottom – 2000

Posté : 30 avril, 2012 @ 9:14 dans 2000-2009, WESTERNS, WINTERBOTTOM Michael | Pas de commentaires »

Rédemption

Il y a de la vie dans ce « western » enneigé et mélancolique, signé par un Michael Winterbottom particulièrement inspiré. Capable du meilleur (Jude) comme du beaucoup moins bon (Code 46), le cinéaste réussit là l’un de ses plus beaux films, à la fois spectaculaire, d’une justesse incroyable, et profondément émouvant.

Le décor évoque celui de John McCabe, le film de Robert Altman : même ville de pionniers isolée du monde par une nature d’un blanc immaculé, et régie par sa propre loi ; même réalisme dans la peinture du quotidien de ses habitants… Mais la comparaison s’arrête là, et The Claim a sa propre vie. C’est d’ailleurs ce qui frappe, dans ce film : l’impression de vie et de quotidien qui s’en dégage.

Loin des poncifs du genre, et délaissant toute figure imposée, Winterbottom place sa caméra au cœur de la population de cette petite ville. Il filme les visages comme autant de parties d’une foule et met en scène un joyeux (ou pas) bordel qui ne donne pas l’impression d’être maîtrisé. Résultat : le moindre figurant donne le sentiment d’être dans son élément, filmé à un moment impromptu de son existence.

La lumière, chaude dans les intérieurs éclairés à la bougie, immaculée dans les extérieurs couverts de neige, ne fait que renforcer ce réalisme si frappant.

Mais The Claim est aussi un beau film romanesque, fort et poignant. C’est le portrait d’une ville créée de toute pièce par un pionnier (Peter Mullan, extraordinaire), et qui attend de savoir si elle va prospérer, ou si elle va mourir. Pas d’entre-deux : tout dépend d’un seul homme, Wes Bentley, ingénieur des chemins de fer qui doit décider si le premier train transcontinental (celui-là même au cœur de grands westerns comme Le Cheval de Fer ou Pacific Express) passera ou non par la ville de Kingdome Come.

C’est l’histoire tous ces personnages qui se rencontrent à une époque charnière de la construction d’un pays. Ce jeune ingénieur en perpétuel mouvement, qui tombe amoureux d’une jeune femme (Sarah Polley), qui arrive à Kingdome Come avec sa mère mourante (Nastassja Kinski) pour découvrir ce père (Mullan) qui les a vendus il y a si longtemps contre un filon d’or, et qui vit désormais avec une tenancière de saloon, jouée par Milla Jovovich à une époque où elle était actrice (et plutôt bonne, qui plus est).

C’est l’histoire de ces êtres qui illustre ce monde qui disparaît, et cet autre qui apparaît. La construction de l’Amérique s’est faite par des actes de bravoure incroyables, mais aussi par une cruauté parfois inimaginable. Le personnage de Peter Mullan représente tout cela à la fois. A la fois monstrueux et charismatique, repoussant et attachant. Dans tous les cas, profondément émouvant. Un pur personnage de tragédie, bouleversant.

Code 46 (id.) – de Michael Winterbottom – 2003

Posté : 10 octobre, 2011 @ 5:03 dans 2000-2009, FANTASTIQUE/SF, WINTERBOTTOM Michael | Pas de commentaires »

Code 46

Éclectique et prolifique, Michael Winterbottom frappe souvent juste (Jude ou Rédemption, dans des genres très différents, étaient magnifiques). Alors un film de science fiction, pourquoi pas… On pouvait s’y attendre, le cinéaste mise sur les personnages et l’atmosphère, plus que sur les effets spéciaux (d’ailleurs, il n’y en a pas) ou les innovations techniques (d’ailleurs, il n’y en a pas beaucoup). Et pendant une bonne demi-heure, on retrouve la sensibilité et le classicisme presque clinique qui lui réussissent généralement. Sans en faire beaucoup, avec une grande économie de dialogues et d’action, il crée un monde froid et morne, où l’espoir a disparu au profit d’une vague tristesse qui touche tous les personnages, et rejaillit sur le spectateur.

Mais passée cette première partie languide et pertinente, la fascination que l’on éprouvait tourne à un ennui poli. On n’est pas vraiment teinté d’arrêter le film, mais l’impression de l’avoir déjà vu cent fois ne cesse de grandir. Quand on se met à jouer au jeu des comparaisons, ce n’est jamais bon signe. Surtout quand on réalise que ce film-là vous sera sans doute sorti de la tête le lendemain. Et je confirme : là, on est le lendemain, et il ne me reste plus grand-chose de ce film minimaliste et trop superficiel. A part cette première partie pas originale, mais fascinante. Et la toute dernière séquence pas originale, mais forte.

Reste aussi cette impression que l’histoire vécue par les deux personnages principaux ne pouvait qu’être une parenthèse, un fantasme dans un monde où les rêves n’ont plus aucune chance de se réaliser. Ces deux personnages, c’est Samantha Morton (qu’on imagine toujours baignant dans la piscine de Minority Report) et Tim Robbins. L’acteur, trop rare hélas, incarne un agent du gouvernement qui enquête sur un trafic de faux papier dans un monde où la majeure partie de la population est cloîtrée dans des villes inhumaines sans joie. Elle est sa principale suspecte, dont il va tomber amoureux en dépit de toutes les conventions, et de toutes les lois. Une histoire typique de SF, qu’on retrouve de Fahrenheit 451 au Fils de l’homme.

On peut signaler aussi que la femme trompée de Tim Robbins est jouée par « notre » Jeanne Balibar, actrice habituée du cinéma d’auteur, qui trouve ici un rôle totalement dénué d’épaisseur et d’intérêt. Pas forcément la meilleure voie pour commencer une carrière américaine.

 

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