Maman, j’ai raté l’avion (Home alone) – de Chris Columbus – 1990
Incroyable de voir comment l’image de ce film a changé au fil du temps. Ce gentil nanar d’il y a trente ans a acquis récemment un petit statut de film culte de Noël. Et, surprise, c’est assez mérité.
Non, Chris Columbus n’a pas signé un chef d’œuvre. N’exagérons pas. La première moitié du film n’est à peu près basée que sur la présence si mignonne du tout jeune Macaulay Culkin, et elle est aussi sympathique que vaine. On peut quand même souligner une remarquable propension au cynisme, avec le portrait d’une famille a priori modèle (beaucoup d’enfants, beaucoup de vie, une maison luxueuse) particulièrement gratinée.
C’est d’ailleurs le moteur du film : la famille qui part en voyage en France a quand même oublié le petit dernier, Kevin, 8 ans, un peu chiant certes. Pire : le père s’en fout largement, et la mère ne se prend la tête que parce qu’elle prend conscience de la mauvaise mère qu’elle est. Cette méchanceté en arrière plan reste toutefois très sage.
En revanche, Columbus lâche totalement la bride quand il confronte le petit Kevin à deux cambrioleurs bas du front, bien décidés à profiter de l’absence de la famille pour cambrioler la maison. Là, le film se rapproche du cartoon le plus fou, transformant la maison en champ de bataille réjouissant et hilarant, ou en jeu de massacre d’où toute notion de réalisme est bannie.
Cette partie du film, tardive, est d’une liberté folle. Si le film reste aussi réjouissant, ce n’est pas pour Macaulay Culkin, mais pour la folie de ce moment de bravoure, et pour le duo de cambrioleurs totalement idiots joués par Daniel Stern et Joe Pesci, gros durs qui ne cessent de se prendre des coups et d’être humiliés par un gamin de 8 ans, dignes héritiers du chat Tom ou d’autres personnages de cartoon.