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Archive pour la catégorie 'LEONARD Robert Z.'

La Courtisane (Susan Lenox (her fall and rise)) – de Robert Z. Leonard – 1931

Posté : 4 mai, 2019 @ 8:00 dans * Pre-code, 1930-1939, LEONARD Robert Z. | Pas de commentaires »

La Courtisane

Greta Garbo et Clark Gable, deux immenses stars, deux monstres sacrés symboles de deux âges d’or d’Hollywood, que la MGM réunit pour l’unique fois de leur carrière. Sur le papier, ça fait rêver. A l’écran, ça ne fait pas vraiment des étincelles. Comme les deux personnages qui passent une grande partie du film à passer l’un à côté de l’autre, les deux stars, si glamours soient-elles, échouent à former l’un de ces couples mythiques qui font la grandeur d’Hollywood.

A quoi est-ce dû ? A l’incompatibilité de jeu entre ces deux monuments, représentant chacun une époque bien différente de l’autre ? Ou plutôt à la mise en scène tantôt très inspirée tantôt un peu lâche, pas aidée par un montage trop serré qui ne rend pas hommage à l’ampleur de la destinée humaine qui se joue. Comment résumer en moins d’une heure vingt des mois, voire des années de drame ? A l’impossible, nul n’est tenu, en tout cas par Leonard, cinéaste inégal.

Inégal, il l’est ici aussi, avec une seconde moitié trop relâchée pour être vraiment émouvante, et une premier parsemée de moments absolument magnifiques. Les premières minutes notamment, font partie de ce que Robert Z. Leonard a fait de plus beau, de plus audacieux, et de plus fort : la naissance et la jeunesse du personnage de Garbo, résumé par un enchaînement d’ombres portées sur un grand mur vide. Du grand art, pour une séance superbe qui se termine par l’ombre du profil très reconnaissable de la Divine.

Promise à un mariage dont elle ne veut pas (avec Alan Hale), la jeune s’enfuit et se réfugie chez Clark Gable, qui la prend sous son aile avant de tomber amoureux. Mais le destin s’en mêle, et sépare les deux amants, qui s’enfoncent l’un et l’autre très profondément dans une spirale d’incompréhension et de rancœurs. Un peu trop d’ailleurs : Garbo passe son temps à tenter de reconquérir ce crétin de Gable trop fier, trop aveugle, trop con pour faire simple, pour simplement essayer de l’écouter.

Garbo est superbe dans ce film, tourné la même année que Mata-Hari ou le très beau L’Inspiratrice. Parfaite, et toute en nuances, face à un Clark Gable très charismatique mais qui pour le coup, en manque singulièrement (de nuances).

La Danseuse des Folies Ziegfeld (Ziegfeld Girl) – de Robert Z. Leonard – 1941

Posté : 18 septembre, 2014 @ 2:18 dans 1940-1949, LEONARD Robert Z., STEWART James | Pas de commentaires »

La Danseuse des Folies Ziegfeld

Deux heures dix dans les coulisses du plus célèbre music-hall des années 30 et 40 ? Hmmm… La présence derrière la caméra de Robert Z. Leonard, réalisateur pas toujours très inspiré, pouvait laisser craindre le pire. Mais il y a à l’écran une poignée de stars qu’on ne s’attend pas forcément à voir dans le genre généralement très lisse de la comédie musicale, au côté de Judy Garland : Lana Turner et Heddy Lamar, deux actrices à la réputation plutôt sulfureuses, et James Stewart pour sa seule incursion dans le genre.

Pour être précis, Stewart ne pousse pas la chansonnette pas plus qu’il ne danse. Il se contente d’un rôle sympathique mais un peu en retrait du love interest de Lana Turner. Et pour être honnête, Heddy Lamar est très sage (et très belle) en épouse tiraillée entre sa nouvelle carrière de « girl » pour le music-hall de Ziegfeld, et son amour pour un mari qu’elle finit par délaisser. Aussi sage (et belle) que Judy Garland, dans un rôle d’étoile montante taillé sur mesure pour elle.

Seule Lana Turner apporte un peu de noirceur à son personnage, jeune femme simple et douce promise à un mariage d’amour, qui se laisse étourdir par l’argent facile et la grande vie que lui offre le vedettariat. Le contraste est fort, et marquant, entre l’adorable liftière du début du film, et l’alcoolique qui se laisse offrir des verres dans les arrières-salles de cafés peu fréquentables. Plutôt osé pour un film par ailleurs très comme il faut.

C’est un nouvel hommage énamouré au grand Ziegfeld, homme de théâtre qui a souvent inspiré le cinéma (William Powell l’a interprété à deux reprises dans Le Grand Ziegfeld, déjà réalisé par Robert Z. Leonard en 1936, et dix ans plus tard dans Ziegfeld Folies de Minnelli). Mais cette fois, l’hommage se fait indirect. L’homme semble omniprésent, son nom est sur toutes les lèvres, et il donne l’impression d’avoir la main sur tout ce qui se passe dans le film. Pourtant, jamais il n’apparaît à l’écran.

La véritable vedette, c’est le music-hall lui-même : les nombreux numéros, merveilleusement mis en scène et filmés par le grand Busby Berkeley (véritable co-réalisateur du film), et les nombreuses girls symbolisées par les trois personnages principaux, qui résument à elles seules les trois destins auxquels les vedettes peuvent s’attendre : devenir une grande star, préférer la vie d’une femme mariée, ou se brûler les ailes. Mais comme le dit le metteur en scène du show : « Vous ne pouvez pas blâmer Ziegfeld. Tout ce qui vous arrivera vous serait arrivé de toute façon. Peut-être moins rapidement, et moins fort… »

La Divorcée (The Divorcee) – de Robert Z. Leonard – 1930

Posté : 29 novembre, 2013 @ 3:48 dans 1930-1939, LEONARD Robert Z. | Pas de commentaires »

La Divorcée

Il y a une belle liberté de ton dans ce drame de mœurs, assez typique de la production hollywoodienne du début des années 30. Pas vraiment réputé pour son sens du rythme (et ici, la bande son particulièrement pauvre n’aide pas), Robert Z. Leonard signe pourtant un film réellement passionnant, portrait d’une génération qui semble hésiter constamment entre des plaisirs immédiats et vains, et des rapports aux autres plus profonds et plus sincères.

C’est très américain, bien sûr, avec une morale finalement impeccable. Mais sans faux-culterie non plus : Leonard réussit un beau portrait de couple, sur un ton remarquablement juste. La passion des premiers jours, les habitudes qui s’installent, les tromperies, la défiance, la colère, les regrets… On a déjà vu ça cent fois, mais qu’importe : Chester Morris est parfait dans le rôle du mari volage incapable d’accepter que sa femme lui rende la pareil, réjouissant symbole de l’hypocrisie des hommes. Quant à Norma Shearer, protégée d’Irving Thalberg et grande star de l’époque, elle est magnifique, trouvant le parfait équilibre entre les aspirations égalitaristes de cette femme qui fait « un métier d’homme » (un aspect pas assez développé, hélas), et son amour total pour son mari. Elle a d’ailleurs décroché le troisième Oscar de la meilleure actrice pour ce rôle.

La même justesse de ton entoure les autres personnages de cette « bande » d’amis dont l’unité vole en éclats au fur et à mesure que les couples se forment et que les drames s’enchaînent. Ainsi, celui de l’amoureux transi de Norma Shearer, contraint d’épouser une jeune femme folle de lui, mais défigurée lors d’un accident qu’il a provoqué alors qu’il était ivre. Il y a une scène bouleversante et pudique à la fois, où cette dernière le supplie de ne pas le quitter.

Chaque personnage a sa fêlure, y compris celui du « meilleur copain » qui affiche une décontraction à toute épreuve, mais qui sera pourtant celui par qui le drame va arriver. Dans ce rôle tout en légèreté apparente, Robert Montgomery cabotine gentiment, et dévore l’écran. Parfaitement aimable à première vue, mais bien plus complexe qu’il n’y paraît. Comme le film, en fait…

• Le film figure sur le volume 2 de la collection Forbidden Hollywood, consacrée aux films pre-code. Ce coffret zone 1 (avec des sous-titres français) contient d’autres pépites, notamment 3 on a match de Mervyn LeRoy et Night Nurse de William Wellman.

Mademoiselle Minuit (Mademoiselle Midnight) – de Robert Z. Leonard – 1924

Posté : 23 juin, 2012 @ 7:53 dans 1920-1929, FILMS MUETS, LEONARD Robert Z. | Pas de commentaires »

Mademoiselle Minuit

Robert Z. Leonard n’est décidément pas un réalisateur bien intéressant. Ce Mademoiselle Midnight, l’un de ses premiers longs métrages, n’est pas désagréable à suivre, mais il semble tout bonnement faire l’impasse sur une décennie d’évolution de l’art cinématographique. Plan-plan, manquant de rythme, réalisé sans inspiration, le film est en plus haché par d’innombrables cartons, qui pourraient tout aussi bien se passer d’images, en tout cas dans la première partie.

Cette première partie échoue sur toute la ligne dans son intention : ancrer une histoire simple mais pleine de suspense, dans un arrière-plan historique important. Alors on croise Louis Napoléon, l’impératrice Eugénie, et même Lincoln, mais on se demande bien pourquoi, car jamais le souffle de l’Histoire en marche ne touche vraiment l’histoire de notre « mademoiselle minuit »…

Mae Murray, starlette de l’époque, pas vraiment passionnante ni sexy, interprète cette jeune femme qui hérite à la fois de la riche propriété mexicaine de son père, victime d’un sinistre complot, et du caractère fêtard de sa grand-mère qui fut en son temps bannie de la cour impériale pour ses penchants nocturnes. Sacré héritage, dont son oncle fourbe a bien l’intention de profiter, faisant passer sa nièce pour folle pour mettre la main sur le domaine.

Heureusement, un agent américain est là pour sauver la belle (mouais…), et le film par la même occasion. Car ce héros en apparence un peu benêt, mais intègre et bon, est interprété par Monte Blue, et que Monte Blue est un acteur aussi atypique que passionnant. Sa dégaine improbable, son air gentiment ahuri, a fait de lui un comédien très en vogue dans les années 20 (notamment dans Comédiennes, de Lubitsch, tourné cette même année et nettement plus recommandable).

Curieusement, son entrée en scène coïncide avec une montée en puissance du film, qui gagne en rythme et en folie, se dégageant de plus en plus de cette ambition historique idiote.

Et puis Leonard réussit quelques belles séquences, comme cette scène de fête de rue dans la nuit mexicaine, fiévreuse et endiablée ; et le morceau de bravoure finale est d’une efficacité imparable.

Delicious Little Devil / Un délicieux petit diable (The Delicious Little Devil) – de Robert Z. Leonard – 1919

Posté : 26 septembre, 2010 @ 6:19 dans 1895-1919, FILMS MUETS, LEONARD Robert Z. | Pas de commentaires »

Delicious Little Devil / Un délicieux petit diable (The Delicious Little Devil) - de Robert Z. Leonard - 1919 dans 1895-1919 delicious-little-devil

Voilà une curiosité particulièrement rare, un film qui ne figure même pas dans la plupart des dictionnaires de films. Ce petit drame imparfait ne manque pourtant pas d’intérêts. Le moindre d’entre eux n’est pas de retrouver dans un second rôle un jeune premier qui n’était pas encore une grande vedette, mais qui s’apprêtait à devenir l’un des plus grands mythes de l’histoire du cinéma : Rudolph Valentino. Dans Delicious Little Devil, le jeune acteur n’a pas encore cette aura de mystère qui fera de lui l’une des plus grandes stars des années 20 : il interprète un fils de très bonne famille, beau bien sûr, mais aussi bon et rassurant.

La véritable vedette du vedette est Mae Murray, une sorte de sauvageonne au regard rude, aujourd’hui tombée dans l’oubli, mais qui est absolument parfaite dans le rôle de cette fille qui a grandi au sein d’une famille pauvre et alcoolisée, et qui, après avoir été virée sans ménagement de son emploi de « vestiaire » dans un restaurant chic, se fait passer pour une intrigante de renommée mondiale pour être embauchée en tant que danseuse vedette d’un cabaret fréquenté par des hommes de la haute société désireux de s’encanailler gentiment. Bien sûr, l’Amour avec un grand A est au rendez-vous : c’est là que la belle (mais pauvre) rencontre le beau (mais riche), Valentino bien sûr, dont le père est un homme d’affaire très influent, qui va voir cette liaison d’un très mauvais œil.

En apparence, le film est assez léger : on devine rapidement que le happy end est incontournable, et l’humour est très présent. Mais le sujet, en fait, est étonnamment sombre : l’héroïne n’est pas une orpheline, mais elle a grandi entre une mère totalement apathique, un père qui ne pense qu’à boire, et un oncle qui compte sur la jeune femme pour faire rentrer de l’argent dans le foyer. On ne peut pas dire qu’elle soit particulièrement gâtée par la vie…

Le film est une jolie surprise, et mérite d’être redécouvert (grâce soit rendue aux Films du Paradoxe, qui le proposent en bonus d’un autre film muet avec Rudolph Valentino, Beyond the Rocks, dont la chronique dans ces colonnes ne saurait tarder), même si le happy end (qui fait curieusement penser à celui de Vous ne l’emporterez pas avec vous, de Capra) arrive effectivement grâce à un retournement de situation absolument HÉNORMEUH.

NEWS : fin du muet, début du parlant, cinq films restaurés en DVD

Posté : 14 septembre, 2010 @ 4:09 dans 1895-1919, 1920-1929, 1930-1939, BEAUDINE William, CAREWE Edwin, FITZMAURICE George, GRIFFITH D.W., LEONARD Robert Z., LeROY Mervyn, NEWS, WOOD Sam | Pas de commentaires »

News fin du muet

Les Films du Paradoxe éditent fin octobre cinq films hollywoodiens restaurés, dont la plupart sont inédits en DVD. Au programme de cette fournée : deux films du début du parlant, et surtout trois muets particulièrement importants, parmi lesquels Sparrows (1926), le chef d’œuvre de William Beaudine avec Mary Pickford, film qui a visiblement inspiré Charles Laughton pour La Nuit du Chasseur. La petite fiancée de l’Amérique interprète une orpheline qui vit avec d’autres enfants dans la bicoque d’un homme qui les exploite, au cœur des marais. Le film existait déjà en DVD chez Bach Films. Cette nouvelle édition est proposée avec, en bonus, un court métrage de Griffith datant de 1910 : Ramona.

Autre film à ne pas rater : Beyond the Rocks (1922), un film de Sam Wood avec un couple de légende, Gloria Swanson et Rudolph Valentino (c’est leur unique collaboration). Cette histoire d’amour impossible entre une femme mariée et un noble européen, était réputée perdue, jusqu’à sa redécouverte en 2003. En bonus : une présentation par Martin Scorsese, et surtout un autre film tourné par Valentino : Delicious Little Devil, de Robert Z. Leonard (1919).

Les trois autres films sont de vrais raretés, présentés dans des éditions simples, sans bonus.

Evangeline, d’Edwin Carewe (1929) : une histoire d’amour en Acadie, contrariée lorsque les Britanniques envoient les hommes en exil ; l’héroïne passera sa vie à rechercher son bien-aimé…

The Locked Door, de George Fitzmaurice (1929) : l’un des premiers films parlants, et la deuxième apparition de Barbara Stanwyck. L’actrice interprète une jeune femme fraîchement mariée, qui voit réapparaître l’homme qui avait tenté d’abuser d’elle quelques mois plus tôt.

Tonight or never, de Mervyn LeRoy (1931) : Gloria Swanson interprète une chanteuse d’opéra qui finira par devenir une grande cantatrice, lorsqu’elle connaîtra enfin la passion…

Tous ces DVD seront en vente le 20 octobre.

 

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